(Écrit hier après midi)
Je suis de retour de mon voyage dans l’Aveyron,
avec les deux chats qui me suivent de
lieu en lieu, depuis 7 et 9 ans ! Tout s’est relativement bien passé durant le
voyage sauf à l’aller où je me suis retrouvée en rade au niveau de Lodève.
Cornus plus précisément. Petit bled au bord de la grande route, avec une avenue
qui mène au village et un garage juste à l’entrée ! Je m’étais arrêtée au
bord de l’autoroute pour faire refroidir la voiture avant de prendre la grande
montée et en redémarrant, un gros bruit de pot cassé m’a obligé à sortir de
l’axe principal pour trouver du secours. J’étais confiante quand je suis
arrivée devant le garage. Là, un homme a réparé, enfin il a attaché le pot avec
du fil de fer après avoir terminé le travail qu’il était en train de faire,
quand je suis arrivée. Je n’avais pas de liquide sur moi mais il ne m’a rien
demandé. Je lui ai tout de même donnée les trois euros qui me restaient et ont
semblé l’enchanter ! Je ne sais pas s’il pourra se payer un apéro mais il
a été un de ces anges humains qu’on rencontre au moment opportun. Comme la
jeune femme qui était venue avec une carte alors que j’avais perdu ma route, quand
je suis partie de l’Aveyron la première fois !
C’est pour cette raison que
je relate les faits, chaque fois que j’en ai eu besoin, l’invisible agissait.
Ce peut être mes propres émotions du moment, tout comme les anges. Le monde
invisible est immense et comme les pensées créent des égrégores, ces "entités"
ont le pouvoir d’attirer ce qui leur ressemble. D'où l'intérêt de gérer ses émotions! Puis d’un autre côté les anges
sont autant sans corps physique, qu’humains. Les mondes s’interpénètrent éternellement.
Le voyage a été pénible au retour parce que les chats ont
miaulé tout le long du parcours ! J’ai mis un peu plus de 3 heures pour
faire 265km dont 50 remplis de virages, de montées et de descente ! Je ne
pouvais pas laisser le mâle se balader dans la voiture puisque je devais garder
la fenêtre ouverte. Il ne miaule plus quand on le sort de la boite mais j’ai dû
choisir de ventiler la voiture. Ils étaient face à face, chacun dans sa caisse
et se parlaient. Ils ont exprimé toute la gamme des sons ! J’ai une option
musique sur mon téléphone portable mais le son mono très faible ne couvrait pas
leur voix ! Heureusement que je ne suis pas tombée sur des flics !
Arrivée à midi, j’ai ramené des tomates du
jardin au voisin qui a sorti la chienne pendant ces 24h d’absence et je suis
repartie avec un plat de tomates farcies ! Je ne mange pas de viande mais
quand on m’offre à manger, je prends ce qu’on me donne avec gratitude. Surtout quand c’est
donné de bon cœur, dans l’élan de l’instant. Encore un cadeau du ciel parce que
je n’avais pas le courage de faire à manger. Le tintamarre incessant des chats
plus l’odeur dans la voiture, une heure avant d’arriver, j’ai cru que j’allais
devenir dingue ! Plus j'avançais et plus la chaleur était forte! J’ai passé les deux plus chaudes journées de l’été, dans
la voiture !
Maintenant, c’est repos !!
Ce matin, la fatigue a été absorbée par un long sommeil
réparateur et le fait de retrouver la famille au complet me réjouit. La nuit dernière, j'ai rêvé que j'étais en train de jouer avec mes compagnons à quatre pattes. Comme une préparation au voyage, une façon de me sentir en sécurité.
Féliz, le
mâle a été très câlin hier soir ! Comme si ces quatre derniers mois
avaient été une parenthèse dans notre relation intime. Je parle d’intimité
parce que ce chat est vraiment spécial. Il a une façon très humaine d’exprimer
ses sentiments. Il a joué la terreur aux autres chats du quartier histoire d’asseoir
sa dominance puis a finalement passé la nuit dehors ! Ses deux
copains, les pieds de jasmin au jardin, ont dût être honorés, salués à coup de
crocs ! Je vais aller repiquer le pied de soleil et le persil que j’ai
ramenés de l’Aveyron. Il me faut aussi cuisiner les tomates, j’ai de quoi me
faire une cure !
Au final, j’ai pu cultiver la terre cette année même si j’étais
à cheval sur deux jardins. Celui d’ici a fait sa vie et retrouve peu à peu sa
beauté naturelle, enfin ordonnée. Bien que les mauvaises herbes soient souvent médicinales,
comme je ne connais pas bien cette science, je les arrache. D’autres laissent
tout en l’état mais en fait ça n’est pas si bien puisque ça amène des parasites
tels que les punaises. D’un autre côté, ça permet à la terre de ne pas souffrir
de sécheresse. Je préfère nettoyer régulièrement pour mettre les fleurs en
valeur.
Malgré que je sois sure d'avoir fait le bon choix de revenir chez moi, j’ai
eu un petit pincement au cœur dans la soirée. J’ai accueilli l’émotion sans me
lamenter sur mon sort en étant au contraire plutôt fière d’avoir pu aller au
bout de mon choix. Je suis soulagée que nous nous soyons quittés bon amis et
que chacun puisse trouver ce qu’il a appris dans cette expérience. De mon côté, je n'y vois pas d'échec mais une belle occasion de grandir. Puis comme j'agis selon l'élan, l'impulsion du moment, une fois que les émotions sont traitées, je ne peux pas me "décevoir".
Je suis satisfaite
de ne pas avoir joué de jeu tout au long de cette histoire, d’avoir été
intègre. Maintenant, je sais ce qu’il ne faut pas faire et ce qui est
approprié. Il faut vraiment que je trouve l’autonomie au niveau financier, ça c’est
indéniable parce que ça créé des malaises qui n’aident pas à se sentir
légitime. Pas évident de libérer la peur d’être dépendant de l’autre quand on
vit avec le revenu minimum ! Il y a d’entrée un déséquilibre qui demande à
être vu et accepté !
J’ai beaucoup appris dans cette aventure que je ne regrette
pas du tout d’avoir vécu. J’ai suivi l’élan du cœur et c’est la garantie de ne
pas sombrer dans les remords ! Puis le fait de ne pas avoir fixé d’objectif
dans cette relation m’a aidé à ne pas projeter, à rester dans le moment
présent.
Je pense que la première leçon, c’est d’avoir été obligée de revoir
mes priorités et d'apprendre à poser mes limites sans agresser, sans entrer dans le conflit, la lutte pour le pouvoir. Choisir de nourrir mes besoins
vitaux au lieu de faire selon les attentes de l’autre pour se l’approprier, est
aussi une façon de s’affirmer, d’augmenter la véritable estime de soi tout en
étant dans l’amour inconditionnel vis-à-vis de l’autre.
J’aurais pu jouer des
personnages, garantir l’intérêt de l’autre pour moi en misant sur la séduction.
Manipuler par la sexualité, par la nourriture, endosser le rôle de mère. C’est
une chose que je ne veux et ne peux pas faire. J’ai choisi de ne pas avoir d’enfant afin de
guérir l’enfant intérieur ça n’est pas pour materner un adulte ! Même si
je me suis posé des questions à propos de la relation, de son sens, de son « intérêt »,
je n’ai pas cherché à entrer dans un cadre. J’ai été moi-même en toutes
circonstances. Même si je prends des cachets et si j’ai fumé de l’herbe et bu un peu d'alcool, durant
ces derniers mois.
La "vraie" version de qui je suis est celle de l’instant
présent peu importe ce que j’ai ingurgité. Le tout c’est de ne pas s’identifier
au personnage de "toxicomane". Il y a encore une forme de jugement en moi en
rapport avec ce type de consommation.
D’ailleurs, il y a une semaine, une amie est tombée du ciel
et m’a offert un peu de sa récolte. Bien que j’avais arrêté de fumer ce genre
de produits, ça m’a fait du bien de pouvoir lâcher prise facilement au niveau
du mental.
Je ne veux plus critiquer ce que je fais puisque de toute façon, je
fais toujours de mon mieux. Ce qui ne veut
pas dire que j’aie raison mais je ne vais pas dans un sens ni dans l’autre.
Soit dans la critique, soit dans la dramatisation, ou encore l’illusion de
croire que je ne peux pas agir sans drogue. Là, il me faut abandonner
définitivement la notion de bien et de mal. Je sens bien que l’envie de fumer à
beaucoup diminué depuis que je suis rentrée hier. Je ne me sens pas obligée de
fuir dans des états de conscience modifiés. Il me fallait juste arrêter de
cogiter et pour ça, l’herbe est une aide.
Puis c’est venu après que j’aie pris
ma décision de partir. Je n’ai pas utilisé le produit pour fuir une réalité mais
pour "m’aider" à rester centrée sur mes objectifs. Il est clair que je ne vais
pas retomber dans cette habitude mais je ne force rien. Je continue de faire
comme je le sens. Il va bien falloir que j’arrive un jour à doser et ça ne
risque pas de se stabiliser tant que je diabolise la chose.
Le thème de la dépendance est à étudier de près mais ça n’est
pas au niveau du mental que je peux trouver des réponses qui seront toujours
conditionnées par le vécu. Commencer par accepter la situation, sans critique
ni jugement, constitue une étape essentielle qu’il me faut encore passer. Je me
méfie des « il faut que » « y’a qu’à »…qui ne font que
repousser le moment de l’acceptation en plus de s’empoisonner par la
culpabilité, la critique intérieure.
Ce n’est pas en cherchant à contrôler un
geste qu’on s’en libère ! Tant qu’on cherche à résister, une part de soi, celle
qui a « besoin » du produit, réclamera son dû ! Essayer d’entendre
ce que cet aspect de la personnalité croit « gagner » par cette
attitude peut favoriser la compréhension, la guérison. Toute stratégie a son
utilité mais comme je sais que l’amour guérit tout, en ayant de la compassion
pour cette part qui continue de croire qu’elle a besoin de produit pour oser être,
l’énergie qui peut circuler librement apportera la guérison.
Avoir de la compassion mais aussi de la patience n’a rien à
voir avec une forme d’indulgence, une façon de se voiler la face, c’est au
contraire reconnaitre des parts de soi qu’on rejette faute de savoir comment
les gérer. Maintenant que j’ai bien nettoyé mon corps émotionnel parce qu’avec
du recul, je me rends compte que j’ai passé plus d’un mois à accueillir les
émotions qui se manifestaient quasiment tous les jours, je constate qu'il est très allégé. Les nombreuses peurs
concernant la vie de couple ont été libérées et c’est clair que ça m’a beaucoup
aidée à faire mes choix et à m’y maintenir. J’ai guéri des blessures, lâché des
vieilles croyances et cette expérience a eu un effet tremplin !
J’ai passé un cap important au niveau de l’amour vrai de
soi, de la confiance en soi, en son intuition, en la guidance de l’âme, en mes élans
du cœur. Même s’il, m’est arrivé de gueuler contre mon âme, mon cœur, de m’avoir
embarquée dans une histoire difficile. Mais cette sensation venait du fait que
je n’arrivais pas à comprendre et que je m'acharnait à trouver un sens à tout. Quand j’ai décidé de lâcher prise
sur les attentes, j’ai pu vivre au jour le jour ce qui a toujours représenté
une épreuve pour moi. J’ai décidé de partir sans avoir besoin de
conseil, sans chercher du soutien extérieur, simplement en écoutant mon cœur au fur et à mesure des situations, au
quotidien. Cette intimité a renforcé le lien avec mon âme, mon enfant
intérieur, ma féminité, la Terre Mère, la présence divine. C’est avec tous ces
aspects intérieurs que j’ai pris mes décisions, dans la coopération, l’unité et
plus dans la lutte. Comme dit Marshall Rosenberg, le mode « chacal »
qui consiste à se défendre et agresser ou encore à fuir, n’a pas été utilisé à
l’intérieur ni à l’extérieur.
On a tendance à faire les choses de façon automatique, inconsciente,
et parler avec les personnages intérieurs permet de trouver des solutions qui
servent l’ensemble, on ne suit plus les injonctions de la voix intérieure qui
crie le plus fort, on écoute toutes les voix et on cherche à satisfaire tout le
monde. Plutôt que de chercher le nom ou
la fonction de ces voix internes, comme le préconise Isabelle Padovani, je suis
attentive à tout ce qui se manifeste à l’intérieur, ne retiens aucune émotion
et en libérant la charge énergétique les pensées sont plus claires.
Déjà le
seul fait de savoir qu’il n’y a pas d’ennemi en dedans, que chaque aspect est
légitime, permet d’entendre avec compassion et attention puis de répondre de
façon adéquate.
Le ciel couvert me laisse le loisir d’aller au jardin à
tout moment ! Merci au ciel, à la terre, et merci à ma personnalité
humaine dont je suis fière ! Je me suis remerciée hier d’avoir assuré !
Et oui, reconnaitre ses capacités, se féliciter pour des actes qui demandent à
surmonter des peurs, à aller au-delà du connu, c’est de l’amour vrai de soi.
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci