lundi 25 août 2014

"Je ne suis jamais seule avec moi-même"


auteur inconnu*


J’ai écrit ce qui suit pendant que j’étais chez mon compagnon, à un moment où je remettais en question le fait d’être à deux. Je me rafraichis la mémoire avant de retourner chercher les chats. J’espère pouvoir y aller ce soir. La voiture est opérationnelle et je n’ai plus qu’à accueillir la peur de tomber en panne dans la montée interminable autour de Lodève ! Je ne me colle pas de pression, d’obligation, je vais faire selon le ressenti comme d’habitude. Si je sens que ça coince vis-à-vis de mon ex compagnon, je peux reporter mon voyage à plus tard. Même si les chats me manquent, je ne suis plus à une journée près. J’ai pu me calmer, me reposer pendant cette semaine et normalement, rien ne peut entraver le bon déroulement des opérations. Je vais voir si un des voisins peut me prêter une boîte à chat et roule ma poule ! Un des voisins me gardera la chienne et je prévois ce qu’il me faut au cas où je doive rester un peu plus de 24h. Niveau préparation, je ne peux pas faire mieux ! 


photographe non cité*


Écrit en juillet
"L’heure est venue de s’interroger sur le sens du couple. Qu’est-ce que j’attends de l’autre ? Si j’imagine qu’il comblera le vide intérieur, je suis à côté de la plaque. Si mon amour pour l’autre répond à la question « qu’est-ce que j’y gagne », on ne peut pas vraiment parler d’amour mais plutôt de calcul. L’idée que l’on est incomplet et que l’autre sera notre ma moitié est encore très répandue. Même si ça n’est pas conscient, ça reste la norme.
J’expérimente les mille et une façons de donner un sens à sa vie, de la remplir* et la recherche primordiale reste celle du plaisir qui semble être ce qui me motive. Seulement, on a vite fait le tour même si ça fait plus de quarante ans que je suis ce fil. Le bien-être intérieur est associé au plaisir et la liberté au sentiment de pouvoir faire tout ce que l’on veut. Tout se vit par contraste, comparaison. On se dit libre lorsqu’on sort de prison, lorsqu’on est à la retraite, quand on est en vacances…la liberté existe toujours par rapport à une forme d’enfermement ou de privation. Mais quand on acquiert ce que l’on cherchait, on se rend compte qu’on n’est pas comblé, qu’il nous faut encore courir après autre chose.
La quête du bonheur semble venir d’une forme de nostalgie, le souvenir d’une unité dans laquelle nous baignions. Pourtant cette énergie est en soi mais d’un autre côté retrouver cet état en permanence, pourrait retirer tout intérêt à l’incarnation. L’envie de rester « perché » pourrait éloigner de la réalité de la terre. Et on continue de chercher le bien-être. Celui-ci est confondu avec la quête de plaisir qui en fait partie mais qui n’est pas une fin en soi. J’ai du mal à comprendre pourquoi je n’ai pas le déclic de la dernière fois. Celle où j’ai été convaincue de l’existence du Christ.
Savoir que la source est en moi semble réduire ou fermer une boucle. Les énergies me guident dans la mesure où je libère les émotions et la peur n'est plus vue comme une ennemie. Disons que je ne suis plus systématiquement la peur bien qu’elle puisse encore me terrasser. Même si je sais qu’elle est passagère, illusoire, du moins qu’elle veut seulement me dire quelque chose, ma tendance à juger m’empêche souvent de comprendre ce langage".

Puis, la liberté on croit que c’est  de pouvoir jouir de tous les plaisirs des sens, sans complexe, retenue, jugement. *Comme si on pouvait remplir le vide intérieur par la nourriture, les drogues, l’amour des autres…
Le vide en soi, c’est l’espace infini, un réservoir de potentiel et quand on en a plus peur, on ne cherche plus à le combler mais on va y puiser l'énergie de la création, de la manifestation. 

Même si ça peut donner le vertige, oser franchir cet espace apporte beaucoup de force. Il faut une bonne dose de courage et de foi pour y pénétrer et c’est facilité par la connaissance de soi. Quand on sait qu’on est amour et lumière, on ne craint plus de regarder ses ombres, ses profondeurs. La liberté est très relative puisque même au niveau du libre arbitre, oui, nous pouvons choisir entre l’amour ou la peur mais quand on veut vivre à partir du cœur, il n’y a plus d’autre choix que d’aimer.
De s’aimer avant tout, de chérir le divin et l’enfant intérieur, ce qui revient à aimer tout ce que nous sommes. C’est là souvent qu’on fait l’erreur de croire que nous devons privilégier une part de nous et ignorer l’autre. 
On ne peut être entier, complet, si on n’englobe pas tous nos aspects. 
Un diamant brille dès lors que la lumière est captée et renvoyée par toutes ces facettes. 

L’enfant intérieur ne porte pas uniquement nos blessures, il est aussi celui qui exprime la joie, l’innocence, la pureté, la spontanéité. Il ne peut être évincé et en l’aimant, en reconnaissant autant ses peines que ses « qualités », on lui donne la capacité d’exprimer le meilleur de lui-même, notre caractère unique. Il a juste besoin d’être rassuré pour pouvoir se lâcher, il est porteur de « la mission » de notre âme, il sait ce que l’âme veut rayonner. Même s’il peut être maladroit, il ne sait pas mentir et il nous renseigne sur notre état d’être intérieur, notre inconscient, nos fausses croyances. C’est un partenaire essentiel dans ce parcours de vie et quand on en prend soin, on trouve l’équilibre intérieur. Le traiter comme un enfant permet d’être tendre, patient, de ne pas s’offusquer de sa candeur, sa naïveté, sa fragilité…
Puis, dans la relation à l’autre, s’il n’est pas pris en charge par nous-même, il cherchera à attirer l’attention de notre partenaire en jouant les rôles tour à tour, de la victime, du bourreau et du sauveur. En lui parlant, en lui expliquant que nous n’avons plus besoin de ses stratégies qui en plus n’ont aucune efficacité, il se calme et sa créativité peut alors émerger. Il a juste besoin d’être reconnu pour exprimer son chant unique. 



Artiste inconnu*



La recherche d’harmonie intérieure demande à réaliser l’unité en soi, c'est-à-dire d’être en paix avec tous nos aspects parfois si opposés. Les énergies féminine et masculine peuvent servir l’enfant intérieur, lui donner le sentiment d’être en sécurité lorsqu’elles sont équilibrées. Trouver l’harmonie entre le féminin et le masculin revient à fusionner nos aspects contraires, à les laisser s’ajuster d’eux-même, en étant dans l’acceptation de Tout ce que nous sommes.

Il y a une grande différence entre jouer un rôle et "s’y croire"! Savoir que nous jouons un jeu mais sans s’y identifier, permet de libérer les personnages. Dès que je vois que je suis dans un rôle, je rie de moi-même, me pardonne au besoin et ainsi je ne suis pas manipulée ni effrayé par mes propres masques. 
Pour lâcher quelque chose, il faut déjà en avoir conscience. 
Beaucoup de gens sont tyrannisés, manipulés, par l’enfant intérieur puisqu’ils le nient. 
Ils jouent les adultes en s’imposant des attitudes, des règles, des devoirs et obligations mais sont tellement frustrés que l’enfant en eux, fait des pieds et des mains pour être reconnu. Le corps émotionnel est alors manipulé à coup de tranquillisants et d’excitants, comme si cette attitude pouvait remplacer la maitrise. On tait ses émotions, on s’interdit d’être vulnérable, on ne peut pas être authentique puisque tout est calculé, afin de suivre à la lettre, le programme qu’on s’est fixé, le rôle qu’on a endossé.

Ou à l’inverse, on laisse l‘enfant intérieur s’exprimer, on impose sa volonté aux autres, on est capricieux et on se croit seul sur terre, on n’a pas conscience de faire partie d’un tout. On cherchera le plaisir sous toutes ses formes, on croira que la liberté, c’est de faire ce que l’on veut, comme on veut et où on veut, sans se soucier des autres et des conséquences de nos actes. On se comportera en tyran pour obtenir des autres ce que l’on désire. D’ailleurs les autres seront des faire valoir, des objets que l’on jette après usage. 
Faute de maitriser son monde intérieur, on cherchera à avoir le pouvoir sur les autres. On élargira son champ d’expérience en écrasant l’autre, on fera sa place sans aucun scrupule en nourrissant l’idée qu’il faut manger pour ne pas l’être…
Vouloir dominer l’autre n’apporte que le chaos, la division et le sentiment de puissance est totalement illusoire et fragile. Il n’y a qu’à regarder l’état du monde pour constater que la recherche de pouvoir à  l’extérieur ne fait que créer des inégalités et des souffrances.

Le seul pouvoir est celui d’aimer. Quand on considère l’autre comme un être d’amour et de lumière, comme un frère, une sœur, on aura un profond respect qui nous poussera à agir pour le bien de tous. Même si on est responsable de soi et qu’il nous faut répondre à nos besoins vitaux, on le fera dans le respect de toute vie. 
Puisqu’il ne s’agit pas d’imposer sa volonté aux autres mais de respecter ses propres valeurs, son droit à la différence, d’oser être soi-même, sans masques. 
Bien-sûr, ça dérange la majorité des gens qui vivent enfermés dans leurs peurs mais à moins d’être vrai, on risquera de s’identifier à un personnage. 
Tout le monde se laisse prendre au jeu mais quand on en devient conscient, quand on voit que ces schémas récurrents sont des reproductions automatiques, inconscientes, on peut s’en libérer. Ce n’est jamais agréable de voir qu’on agit comme un robot mais il ne tient qu’à nous de devenir plus lucide, de se voir avec honnêteté afin d’agir en conscience. 




auteur inconnu*



On ne va pas non plus changer du jour au lendemain, bien que ça arrive de prendre conscience de choses d’un seul coup, mais c’est de choix en choix qu’on pourra agir à partir de son être véritable. C’est de cette façon qu’on imprimera les nouveaux circuits neuroniques qui, une fois empruntés régulièrement, deviendront des "gestes" naturels. Une forme de déconditionnement non pour reformater avec de nouvelles croyances mais plutôt pour se laisser aller à être soi-même, sans douter de sa légitimité.

En étant connecté à l’âme, au divin, ou plutôt en restant conscient de cette connexion permanente,  le sentiment de solitude n’existe pas, c’est un des avantages d’apprendre à se connaitre et de découvrir les multiples facettes de la personnalité ! 
Je ne suis jamais seule avec moi-même et ça change totalement ma relation à l’autre ! Il n’y a alors plus d’attente, de projection, mais juste l’envie d’échanger, dans la sincérité du cœur.
Et même si très peu de gens fonctionnent de cette façon, ce qui compte la foi que j'aie en moi-même, c’est la façon dont je réponds à mes besoins, qui découle de ma capacité à les reconnaitre.  
Ce qui demande de se connaitre de l’intérieur…Et pour ce faire, il suffit de s’écouter penser, de se voir faire, de s’entendre parler. 
L’extérieur peut m’aider dans cette connaissance intime en me renvoyant mes aspects cachés mais en apprenant à être vrai avec soi-même, je n’ai pas besoin des autres pour cela. 
C’est un piège lorsqu’on prend conscience de la loi d’attraction, c’est de continuer de considérer l’autre comme un objet d’expérimentation. L’ego qui se cherche, qui veut asseoir son pouvoir par la domination, continuera de traiter l’extérieur comme un faire valoir.
On peut tout à fait exister sans écraser ou dominer l’autre, sans même être dans l’interaction du moins avec l’extérieur. La connexion au divin en soi, nourrit le besoin de contact et on va alors vers les autres sans attente. On peut donc donner librement sans chercher à savoir ce qu’on va y gagner ou ce que l'on risque de perdre.

Un peu d’humour, de démystification…Nicole Ferroni : « L'anthropologie »





Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci  

*Désolée pour les photos non légendées. Si vous connaissez leur auteur, ou si vous l'êtes  merci de me le signaler afin que je rectifie.