Ellen Milinich |
La source, intelligence et amour purs, a créé l’humain tel
qu’il est, dans son intégralité. Des hommes et des femmes qui dans leurs différences, expriment les
polarités de la source de toute vie, portant en eux-mêmes les énergies masculine et féminine. Depuis des millénaires, l’humain qui divise tout ce qui
est, puisqu’ il se croit séparé, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, vit l’expérience
de l’illusion de la séparation afin de se connaitre et de se reconnaitre. Afin
d’apprendre par comparaison, par contraste, ce que sont l’amour et la peur, l'ombre et la lumière, l’union
et la division, l’humain et le divin, le masculin et le féminin..., pour devenir
intègre, grandir en sagesse, en capacité d’aimer et responsable par ses choix. Après
tout ce parcours d’expérimentation, nous avons compris que seul l’amour permet
d’être en paix et de se relier tant au divin qu’à l’humain, à l’intérieur tout
comme à l’extérieur.
Nous avons cherché au dehors ce qui est en nous, mais ce
voyage nous l’avons voulu, choisi, parce que nous savons au niveau de l’âme que
c’est ce parcours là, qui nous permet de grandir en sagesse, en compréhension,
en capacité d’aimer et d’être aimé. Nous sommes maintenant mûrs pour décider d’unifier
tout ce qui nous constitue. Capables de choisir l’amour plutôt que la peur.
Nous avons pu goûter de l’intérieur, l’effet de ces deux forces qui amènent dans
des directions totalement opposées.
On sait maintenant que l’infiniment grand et l’infiniment
petit sont construits sur le même modèle, que les polarités créent une
dynamique permettant la manifestation. Nous avons tout en nous, tout ce qui
nous permet de retrouver l’état d’unité.
Je ne prétends pas décrire la vérité absolue mais juste
donner mon point de vue sur ce que sont l’humain et le divin, le sens de cette
vie, selon ce que je comprends par l’expérience. Je peux constater qu’en moi,
se jouent les mêmes scénarios que dans le monde. Tant que je suis dans cette
dimension de dualité, j’aurais tendance à croire que tout s’oppose. Mais à
mesure que j’intègre l’amour vrai de soi, que j’unifie tout ce que je suis, que j’accueille
mes ombres, je constate que l’opposition est complémentarité.
Je sais que je créé ce que je vis selon ma perception de la
réalité, qui dépend de mon état d’être intérieur. Si je nourri le conflit
intérieur, je verrais les choses de la même façon, en divisant et en opposant
ce qui est.
J’en suis au stade d’accepter mon imperfection, d’accueillir mes
émotions et d’oser exprimer tout ce que je suis, sans chercher à être parfaite,
mais en me disant que tout a sa raison d’être et que chaque expérience me
permet de grandir, de devenir plus consciente de ce que je suis et de ce qui
est.
L’idéal serait de ne pas réagir, d’être imperméable à la
souffrance extérieure, aux injustices et c’est possible en prenant en charge
ses propres douleurs, ses contradictions, en cherchant à toujours être dans le cœur.
Mais quel est le sens de cette vie ?
Devenir une statue muette, un modèle
parfait, un cœur de marbre ?
Les émotions nous guident, nous font ressentir la vie, nous
montrent ce qui à l’intérieur a besoin d’être aimé, mais être neutre ne
signifie pas être insensible. Ce qui me fait agir, choisir, c’est ce qui me
fait vibrer à l’intérieur. Pour que le monde change, il est clair que c’est en
changeant d’abord la vision qu’on en a, en changeant la vision de nous-même, en
aimant tout ce que nous sommes, que nous changeons notre propre monde. Mais
combien sommes-nous à en être conscients ? Combien d’entre nous arrivent à
être continuellement dans la paix, la joie et l’harmonie ?
Être dans le cœur ça ne veut pas dire de s’enfermer, de se
taire et de laisser faire les choses. Si je me trouve face à un enfant battu,
je vais rester stoïque sous prétexte que les âmes choisissent leur parcours ?
Je ne vais pas bouger parce que je me dirais que c’est la victime en moi qui a
été réveillée ? Je vais rentrer chez moi afin d’accueillir l’enfant intérieur
pendant que celui qui est dehors se fait massacrer ? Je vais plutôt suivre
mon cœur, mon instinct et défendre cet enfant. Ensuite une fois qu’il sera hors
de danger, je me tournerais à l’intérieur pour accueillir ma propre douleur. Pour
calmer la violence intérieure et ne pas blâmer l’agresseur, laissant la justice
faire son travail.
Je suis responsable de mon propre monde et seulement de ce
que je suis, mais je vis dans le monde et l’heure n’est pas à l’ermitage.
Apprendre à gérer ses émotions est essentiel, permet d’agir avec un certain
recul mais ce n'est pas parce que mon corps émotionnel n’est pas totalement guéri, que je vais m’enfermer, m’isoler pour ne pas risquer de faire d’erreur, de mal agir !
Par nature, même guéri, le corps émotionnel nous permet de ressentir, de goûter
la vie. Je doute que sa guérison l’amène à être sans vie. Qu’il s’aligne sur le
cœur oui, qu’il soit pacifié oui, mais qu’il soit éteint, me parait être la
vision d’une âme qui voudrait s’extraire de l’incarnation.On va me dire que je fais l'amalgame, que les émotions ne sont pas le cœur, comme je l'ai pensé il y à peu, mais en considérant que tout est utile et pertinent dans la constitution de l'humain, exclure une part de soi est un déni.
Encore une fois, la raison d’être définit le parcours. Si
je veux m’extraire de toute douleur, la seule solution, c’est de quitter ce
plan ou de continuer de prendre des produits qui m’anesthésient. La douleur
ouvre le cœur permet de comprendre ceux qui souffrent. Apprendre à l’accueillir
la minimise mais elle sera toujours présente tant que je vis sur terre, dans
cette dimension où le conflit est permanent. La seule chose que je puisse faire
c’est de ne pas en rajouter, en être affectée démesurément.
Il me semble qu’il soit bon de chercher l’équilibre mais l’évitement,
la fuite, le déni ou le rejet, nous amputent d’une part importante de ce que
nous sommes. Prendre du recul est nécessaire afin de ne pas être englouti, soit
par l’émotion, soit par la pensée mais chercher à cesser de penser ou à cesser
de ressentir, me semble être une forme de démission.
J’ai rencontré beaucoup de gens dans ma vie mais
pratiquement personne qui soit en harmonie, qui ait un comportement aligné sur
son mode de pensée, 24h/24, qui ait le même amour, le même respect pour chacun de ces
corps.
Aimer plus l’esprit que la chair, c’est une façon de renier tant la
création que le créateur. Lorsqu’on a une telle vision, on ne peut aimer l’humanité
qu’à travers la condescendance, la pitié. Et c’est
très souvent ces énergies que je ressens à la lecture de beaucoup de messages
dits spirituels. Dès qu’on exclue ou qu’on qualifie d’inférieur une part de ce
qui nous constitue, on rejette en même temps quelque chose ou quelqu’un dans le monde. L’extrémisme
désigne un déséquilibre intérieur. Le besoin d’identification à la lumière est
souvent le reflet du rejet de l’ombre intérieure. Ce que j’affirme haut et
fort, est très souvent ce que j’ai besoin d’entendre tout autant que l’autre.
Pour cette raison je continue de témoigner de ce qui s’exprime en dedans.
Voici une vidéo qui donne un point de vue nouveau sur ce qu’on
continue de considérer comme inférieur et qui est pourtant vital. Peu à peu, on
découvre l’intelligence de chacun de nos organes.
Même si je parle beaucoup du cœur, je ne le considère pas
comme supérieur aux autres organes, fonctions, de l’humain divin mais comme le
carrefour, celui qui relie tout ce que nous sommes. Et de la même façon, je
considère l’âme comme le pont entre l’humain et le divin…
"Le ventre notre deuxième cerveau" Je n'ai pas encore regardé cette vidéo et je suppose que ça
sera très instructif puisque cet endroit est la "cachette" de l'enfant intérieur,
de la fragilité, des émotions...Je me suis dit que je devrais peut-être la voir avant de publier ce message mais je me laisse guider par l'élan du moment...
Le fait d’être un humain implique d’être vulnérable,
incertain, balloté par ses émotions, ses pensées…Même le plus évolué spirituellement
se trouvera confronté à la peur, au chagrin, à la mort…
Tant que nous sommes
ici, peut-on prétendre connaitre la vérité absolue ? Peut-on se croire
parfait et imperturbable ? Il me semble qu’un humain divin réunifié n’a
plus rien à faire sur cette terre. Maintenant que nous savons que le divin est
en chacun, nous n’avons plus besoin de maitre, de professeur. Puisque nous
pouvons voir en la vie une enseignante, en notre cœur un guide, à quoi bon
continuer de chercher dans les livres, les autres, notre raison d’être ?
Chacun a un parcours de vie particulier et n’est responsable que de lui-même. Est-il
encore nécessaire d’avoir des enseignants, des sauveurs ? Chacun est-il
accompagné par des anges, par des guides, par son âme et sa propre présence
divine ? L’humain peut-il devenir autonome et responsable en s’appuyant
sur l’expérience et les connaissances de l’autre ?
Une image vient me montrer quelque chose d’intéressant. La
lune est éclairée par le soleil et c’est son reflet qui restitue la lumière,
tout comme l’âme reflète la lumière de la conscience solaire, christique. On
peut dire que la lumière de la lune est « fausse » mais son rôle est
essentiel aux cycles des saisons, des marées, sa rotation permet l’équilibre et
régit aussi le rythme de la vie sur terre, en chaque être vivant, chaque élément. C’est
l’association lune/soleil qui permet l’expression de la vie telle qu’elle est
sur la planète. Il ne s’agit pas de savoir qui est supérieur mais de
reconnaitre que chacun participe à la manifestation de la vie.
Mon but n’est pas de démolir des croyances (d'autant plus que je suis nulle à la compétition), de m’opposer à
ce que disent les autres, mais de partager mes questions, mes réflexions afin de
donner un autre point de vue.
Je suis loin d’être réalisée, accomplie et
totalement épanouie mais c’est en cela que je me sens proche de l’humain, en
famille.
Être autonome oui, grandir oui, mais pas en se coupant du
monde. Exister pleinement telle que je suis sans chercher à plaire, sans entrer
dans les jeux de pouvoirs même si je ne suis pas à l’abri de ces pièges. Mais là
encore, ma faiblesse me relie aux faibles, mes ombres aimées me font voir en la
pire des crapules, un cœur, une lumière.
La connaissance du divin, même en le côtoyant, n’épargne
pas les douleurs et c’est une « bonne » chose puisque ça permet de
rester en lien avec l’humanité. Pamela Kribbe qui canalise Jeshua, confie lors
d’un séminaire, que malgré sa reliance divine, elle a dû surmonter un genre de
dépression. On va me dire c’est parce qu’elle est une femme, que c’est normal
puisque les femmes sont faibles... Je dirais effectivement le fait d’être une
femme l’autorise à oser exprimer ses faiblesses mais les hommes ne sont pas non
plus épargnés. Ils ont appris à taire leurs sentiments mais ils ne souffrent
pas moins pour autant.
Quand le Christ nous dit que c’est en redevenant comme les
enfants que nous trouverons le royaume des cieux, il nous en donne la clef. L’enfant
exprime ce qu’il est en totalité, accepte de vivre ses émotions, de ne pas
tout savoir, se réjouit de l’imprévu, du moment présent, aime sans réfléchir…la vie
est toujours en mouvement et vouloir connaitre la vérité, l’avenir, c’est exprimer
la peur de vivre, aujourd’hui, maintenant. C’est tenter de contrôler ce qui ne
peut pas l’être. Même s’il existe des gens capables de voir au-delà des sens,
nous créons dans l’instant, rien n’est figé, rien n’est arrêté. Leur prédiction
influenceront notre comportement et changeront aussi le cours des choses.
Vivre comporte de nombreux risques, alors est-ce que j'ose être tout ce que je suis?
Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter
l’intégralité et de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la
source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces deux lignes. Merci