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Ashley Vincent |
La vie
continue de me renseigner sur mon état intérieur profond, mon inconscient, mes
croyances et chaque jour, je peux voir l’efficacité de la prise en charge de mon
monde intérieur. Il est clair que beaucoup s’agacent d’entendre parler de
l’enfant intérieur parce que ça donne l’impression d’avoir à régresser, à plonger dans les ténèbres, à nager dans la mer des émotions au risque de s'y noyer, à
démolir tout ce qui semblait acquis et rassurait. On construit sa personnalité
sur des croyances qui deviennent des certitudes quand elles sont confirmées par
la science, les médias, les autres, on s'y accroche parce que ça nous évite de sonder les profondeurs. Pour mieux se convaincre d’avoir raison, on
fait de la vision commune, notre référence. Mais quand on considère les choses
honnêtement, on doit se rendre à l’évidence que ses croyances n’ont aucune base
solide. On est rassuré de penser comme tout le monde parce qu’ainsi, on est
compris, accepté, considéré comme quelqu’un d’avisé, qui sait, qui a compris "le système". Mais à y regarder de plus près, si on est totalement sincère avec soi,
les croyances communes n’ont jamais été validées par notre intuition, notre ressenti physique,
nos émotions.
On se sécurise en faisant entrer en force des vérités dans notre
intellect, en y classant toutes les connaissances extérieures mais elles nous
éloignent de notre vraie nature, de notre moi véritable. Le mental, dirigé par
l’ego valide tout ce qui permet d’être reconnu par l’extérieur, tout se qui
nous permet d’être apprécié, aimé, mais la vérité n'est jamais son critère de sélection. On est alors dans une pièce de théâtre où on
joue des rôles qui changent selon l’entourage. On est le père, la mère, la
fille de , le fils de, la copine de, le mari de, l’enfant de Dieu, le
boulanger, la caissière, le patron, l’employé, le vieux, le jeune, le blanc, le noir, le riche, le pauvre...
On peut passer sa vie en n’étant
jamais soi-même mais une série de personnages fabriqués par l’extérieur,
modelés par les autres et nourris par nous-même. Puis quand un de ses rôles ne nous convient plus, ou
devient obsolète par le fait que la vie est en perpétuelle évolution, on est
paumé, on ne se reconnaît plus, on a l’impression d’être amputé d’une partie de
soi. La perte d’un enfant, ou son départ du foyer, la perte d’un emploi, un
divorce, une séparation, un décès...Ce jour là, on ne sait plus qui on est, on
ne sait plus quel rôle jouer. On ne se connaît pas alors on tente de se redéfinir
en comblant le vide par la recherche d’un nouvel emploi, d’une conquête, un
mariage...
Tant
qu’on n’a pas le courage de se regarder en face, de vouloir se connaître, de
savoir qui est la personne qui se cache derrière tous ces rôles, on continuera
à se fabriquer des masques jusqu’au jour de la mort où tout s’écroule et on se
rend compte qu’on a vécu comme un étranger dans son propre corps, sa propre maison.
Heureusement,
les connaissances à propos de l’humain et du divin deviennent accessibles au
plus grand nombre et chacun peut se retrouver à travers la psychologie, la
spiritualité...
Mais là
aussi, on peut continuer de jouer les jeux de rôle, passer d’un personnage
« basique » à un autre un peu plus sophistiqué, au mental un peu plus
remplit, à une version un peu plus lumineuse de soi. Les infos, les médecines alternatives, en même temps qu’elles élargissent
l’horizon des croyances, créent une grande confusion au niveau de la pensée
consciente et inconsciente. Certes on a plus de connaissances mais elles sont
tellement contradictoires, éparpillées et de sources inconnues, invérifiables,
qu’il devient encore plus difficile d’être sûr de soi, de se sentir en
sécurité. A cela, s’ajoutent les révélations, la découverte de scandales et de
manipulations qui viennent encore plus brouiller la vision et la compréhension.
On se sent trahis par l’état, les gouvernements, nos modèles, même par Dieu qui
tarde à faire régner la justice sur terre.
Ceux qui
avaient construit leur personnalité selon les modèles dictés par la société, la
famille, l’extérieur, sont totalement déboussolés, perdus et ceux qui
contestaient les vérités communément admises par l’ensemble, sont tout aussi
perdus, bien qu’ils vivent une période de satisfaction par le seul fait de se
dire, « j’avais raison de ne pas adhérer au système ». Mais, les uns
comme les autres se trouvent face à un spectacle désolant, un chantier de
démolition affolant où l’avenir est totalement incertain. Les peurs sont
exacerbées, le doute envahit l’ensemble et seule la contestation nait de cet
état de fait. On en veut au monde entier de s’écrouler, à la terre de réagir
aux multiples agressions et excès et on craint ou on espère la fin du
monde !
On
attend qu’un super héros vienne sauver le monde, que des extra-terrestres nous
enlèvent sur leurs soucoupes volantes, que dieu exprime sa colère, punisse les
méchants et récompense les gentils...
Devant
toute cette mascarade, très peu se disent que le problème vient peut-être de
l'intérieur, de l’illusion des jeux de rôles, du manque de sincérité vis-à-vis de soi et par
conséquent, des autres.
Comment
pourrait-on être heureux et en sécurité derrière un masque ? Comment être
dans la joie si chacun de nos gestes est conditionné par la peur, le besoin et
le manque ? Comment être entier si on passe sa vie à se cacher derrière
des rôles ?
La seule
solution, c’est d’être soi-même et le seul moyen pour y parvenir, c’est d’ôter
les masques un à un. Pour ce faire il faut déjà devenir conscient de nos jeux
de rôles. A moins de revenir à l’intérieur de soi, de sentir nos émotions, de
savoir ce qui se cache dans notre inconscient, on ne saura jamais qui on est
vraiment.
Nous
avons la chance d’être multidimensionnels, conçus pour être totalement autonomes et donc complets.
Nous sommes constitués de façon à pouvoir connaître nos origines divines, notre
vraie nature et notre personnalité, uniques. Notre essence originelle, nos guides, le principe christique, les archanges et les anges sont des énergies qui soutiennent l'introspection. Mais par peur, par "facilité", par besoin d’amour,
nous laissons les autres définir qui nous sommes, qui nous devons être pour
correspondre à leurs attentes, être admis et considéré.
J’ai
longtemps cru que j’étais moi-même, que le seul fait de ne pas "entrer dans le
moule", définissait ma véritable identité. Mais je n’étais pas moi-même, j’avais
construit une image de moi par opposition, antisociale, marginale, et même si je
n’adhérais à aucun groupe, mis à part les dix ans en tant que membre de
l’église Mormone, j’étais une version falsifiée de qui je suis en vérité.
Quand
j’ai lu pour la première fois, les messages qui parlent du divin intérieur, je me suis reconnue dans
la définition de "l’artisan de lumière". Mais je continuais de m’identifier à un
personnage définit par les autres même s’ils sont plus éclairés que les humains.
J’ai trouvé beaucoup de résonance dans les descriptions des âmes en quête de
vérité, et j’aurais pu retenir uniquement l’aspect glorieux de ces tableaux.
Ce qui
m’a « sauvée » de ce nouveau piège, ce nouveau masque dans lesquels
l’ego aurait pu se complaire indéfiniment, c’est la capacité à écouter mon cœur
et à trouver résonance dans la nécessité de guérir l'enfant intérieur.
La
rebelle que j’étais a favorisé cette écoute et mon besoin d’amour absolu m’a
poussée à ne pas vouloir porter les masques conventionnels mais malgré tout,
même si je m’étais choisi un masque spécifique, ça m'empêchait d'accéder au vrai moi . L’aspect positif de ce choix intentionnel c'est que je savais que je ne pouvais pas m'identifier à ce masque.
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Yulia Brodskaya, papier "coupé collé" |
Mais il
manquait la vie, les émotions étaient refoulées et je vivotais, je survivais
tant bien que mal, grâce à la camisole chimique qui me préservait de la
souffrance, en palliant mes carences et en étouffant mes peurs. Le problème
c’est que je ne pouvais pas sentir non plus les émotions
« positives ». Je m’autorisais à sentir la joie uniquement avec les médicaments et quand je fumais de l'herbe. Je tentais de contrôler mon corps émotionnel et du
coup je n’étais jamais réellement moi-même.
La
grande découverte, c’est d’avoir senti le divin intérieur, d’avoir cru
fermement que je n’étais pas du tout ce que je croyais être. Mais là encore, je
m’identifiais à un seul aspect de moi-même. Je rejetais l’humain au profit du
divin, je tentais de refouler tout ce qui n’était pas lumineux, tout ce qui
était bassement terre à terre. Je continuais de nourrir la dualité, l’illusion
de la séparation.
Puis,
quand j’ai compris que les masques étaient des protections de ma vulnérabilité,
que ceux-ci préservaient mon enfant intérieur, j’ai commencé à vouloir revenir
à la source.
Finalement,
pour savoir qui j’étais vraiment, il me fallait contacter cette part de
moi-même qui existait avant les traumas, avant l’édification de tous les
masques.
Retrouver
l’individu intact, m’obligeait à remonter loin dans l’enfance.
Pour
connaître mon enfant intérieur, la version pure de qui je suis, il m’a fallu commencer
par enlever la barrière fabriquée par l'ego, afin de cacher la peur. Celle-ci avait constitué une carapace
énorme qui me cachait ma propre lumière, faussait totalement ma vision. Cette
étape décisive et incontournable a été difficile et c’est grâce à ma foi, à mon
âme, ma présence divine, que j’ai pu la franchir.
La certitude d’être aimée de
l’intérieur, confirmée par les sensations agréables, l’écoute de l’intuition qui
me permet de sentir la présence du divin, m’ont aidé à croire en l’amour.
Le
fait de savoir que c’est une énergie et que celle-ci est la base de ma
constitution a été aussi une grande révélation.
Tant que j’associais l’amour au
romantisme, au sentiment entre deux personnes, tant que je le voyais comme un jeu de pouvoir et que je le limitais à cela, je
ne pouvais pas accéder à la guérison.
Pour contacter l’enfant intérieur, sortir
de la peur, il me fallait choisir l’amour en toute circonstance, non comme des concepts mais plus comme des énergies opposées, deux chemins dont la destination et l'état d'être différaient totalement. L'un me faisait vivre des émotions désagréables et l'autre me procurait la paix. Puis il m'a fallu comprendre
que mes émotions n’étaient pas des ombres à combattre, à fuir ou à éliminer puisqu'elles sont des messages
importants qui me révèlent mes blessures.
Il me
faut donc sentir mes émotions, les laisser s’exprimer afin de savoir ce
qu’elles cachent, quelle souffrance les génère. En les accueillant, je guéris
les blessures et la lumière et l’amour, l’énergie de la source, se manifestent en moi.
A moins
de réaliser cette introspection, de contacter mes ombres, ma vulnérabilité, les
émotions enfouies, je ne peux savoir qui je suis en vérité. J’aurais accès à
des morceaux éparses, des masques divers et variés, des images qui seront le
reflet de blessures refoulées. Mais si j’en fais des entités maléfiques au lieu
de les considérer comme des messagers, des appels de mon âme à la guérir les
blessures de la séparation, je suis tiraillée entre le bien et le mal,
complètement plongée dans la dualité, le conflit.
Si
je veux sincèrement me connaître, je peux le faire en ayant un regard neutre
sur moi-même, en ayant beaucoup d’amour et de compassion pour tout ce que je
suis. Tant que je crois que des parts de moi sont impures, que je considère les
choses à travers la notion de bien et de mal, je fausse totalement ma vision et
ne peux trouver que des masques et des rôles en guise d’identité.
Tant que je
crois que quelque chose cloche, en moi et autour, je ne peux pas être
objective, ni ressentir l’amour qui est mon essence. C’est seulement une fois que
j’accepte ce que je suis et ce qui est, que je peux accéder à mon être
véritable, nu, et avoir une vision clair de ce qui est.
La vie elle-même me renseigne, me montre les faces cachées de ma personnalité. La seule peur qui pourrait m’en empêcher, c’est de croire que je vais trouver du vide à l’intérieur mais comme l’introspection m’oblige à me regarder, je suis bien obligée de constater qu’il y a celle qui observe et « l’objet » observé. Ce seul acte me démontre que je ne suis pas seulement mes pensées, mes émotions, mon corps physique, émotionnel et mental...
Ce n’est pas seulement par déduction que je
peux faire ce constat mais aussi parce qu’il est validé par mon ressenti, par
les synchronicités, par le mieux être.
Une
blessure me révèle la croyance qui l’a créée et lorsque j’accueille les
émotions coincées, occultées par celle-ci, lorsque j’ôte le masque, l’énergie
de la source libérée, révèle l’être divin que je suis, l’essence du divin
intérieur, l’union avec la source.
L’enfant
intérieur, l’être véritable que je suis est alors libéré d’un poids, l’adulte
que je suis, délivré d’un masque, d’une peur, d'une croyance et ma personnalité entière
intégrant l’amour et la lumière devient plus complète et plus autonome. Peu à
peu, la confiance en soi acquise par l’expérience (et non par la validation
extérieure, le conformisme), l’amour véritable de soi (l'acceptation de tout ce que je suis et de tout ce que je vis à l'intérieur) et la confiance en la vie,
modifient totalement mon quotidien, ma relation à moi-même et aux autres.
La
journée d’hier m’a montrée combien la paix avait remplacé la peur, la joie
tranquille, le manque de confiance en soi, la présence ressentie du divin
intérieur me remplissant, effaçait les peurs du manque, du vide, de la mort...
Chaque
jour, je découvre qui je suis en vérité par l’acceptation de tout ce qui me
traverse. Maintenant que je reconnais être un ensemble qui a toujours été relié
à la source, je vis l’intégrité, l’unité et la sensation de puissance et de
complétude est de plus en plus présente.
Les moments
où la peur est là, je l’accueille et elle me révèle une nouvelle facette du
diamant que je suis. Puisque dans la dimension du contraste, une émotion
« contient » son opposé, un « défaut », une qualité, en
ayant un regard neutre sur ce qui est, l’énergie libérée créé l’équilibre et la voie du milieu devient le chemin évident.
C’est en
constatant comment mon quotidien change que je sais qu’une blessure et guérie,
qu’une croyance est libérée.
Ce n’est pas mon désir de changer qui modifie ma
vie. Le seul désir actif, c’est celui de choisir de croire en l’amour, de
croire que c’est ce qui constitue mon essence, ma vérité plutôt que de croire
en la peur et ainsi l’amplifier.
C’est quand j’accepte ma réalité du moment
et que j’ai constaté par l’expérience qu’elle ne me correspond plus puisqu'elle me conduit où je ne veux pas aller, que je
peux passer à autre chose.
Mais là encore, c’est seulement la confiance en mon
âme, au divin intérieur qui permet la transformation.
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source inconnue |
Ce n’est pas ma
personnalité et sa volonté qui réalise le changement, c’est le fait de lâcher
prise. D’accepter et de laisser le divin agir, en suivant mon intuition à
chaque instant, en ne cherchant pas à savoir comment la modification va se
réaliser. Dès que le mental tente de s’en emparer, il imagine des solutions,
planifie et la plupart du temps, comme il n’a pas toutes les données, il est à
côté de la plaque puis l'attente créé la déception, l'impatience. Le seul fait d’anticiper revient à vouloir contrôler. Il ne
s’agit pas non plus de ne rien faire du tout mais de poser un geste, qui marque
le désir de vivre une autre expérience.
Puis ensuite, agir au jour le jour en
tenant compte des mouvements intérieurs et en accueillant ce qui s’en vient, en
laissant la lumière divine et l’amour agir, dans la confiance que la guérison
s’effectue et que c'est ce processus qui créé le changement, est suffisant.
Pour ce
qui est de la création consciente, je commence à voir les choses autrement, il
me semble que c’est le fait d’aligner ma volonté à celle du divin qui attire de
nouveaux scénarios. La loi d’attraction est belle et bien réelle mais je ne
suis pas certaine que la volonté, ou la visualisation ait quelque chose à y
voir. Je vais relire le texte de James Tyberonn, à ce propos. Plusieurs
questions et images me sont venues hier mais ça n’est pas encore suffisamment
clair. C’est un vaste sujet et pour l’heure, action !