mercredi 1 janvier 2014

La vraie vie ne fait que commencer, nous sommes en l’an deux...



Lydia Féliz


Comme j’ai pris l’habitude de suivre mes voix intérieurs, mes envies, j’ai fêté la fin de l’année à ma façon, c'est-à-dire, une soupe de potiron, (l’orange étant la couleur du chakra sacré), un avocat, un peu de foie gras (et oui, j’aime ça et j’ai choisis de faire une exception, privilégiant le plaisir et en bénissant l’animal qui s’est offert. Selon mes convictions, l’intention donne le ton aux gestes, elle peut préserver des poisons, dont le pire d’entre eux, selon ce que je constate, est la culpabilité. Bénir la nourriture en remerciant l’animal pour son don, permet de ne pas nourrir l’esprit de lutte, puis la mort est un passage, toute interaction est une cocréation au niveau de l’âme...c’est mon point de vue) J’ai enfin pu apprécier les choux à la crème faits la semaine dernière ! Merci le congélateur ! Un repas relativement léger et au lit à 21h30. Je continue ma lecture du livre de véronique Baudoux et mon mental n’a pas arrêté de tourner en boucle, de faire un blocage sur la culpabilité ! Celle d’avoir dit que je rigolais en constant les croyances générales des hommes et des femmes, à propos de la sexualité. J’ai toujours été étonnée de voir la réaction des hommes devant un sein nu, leur rire nerveux lorsqu’on parle de sexualité, leur façon de rougir enfin ça, c’est plutôt une réaction féminine. Bref, les humains ont une vision et une compréhension de la sexualité d’un enfant de 10 ans ! Je ne blâme personne puisque ce sujet est tabou depuis des siècles et ça n’est pas par hasard. Puisque la stratégie des dirigeants, des gens de pouvoir, c’est de maintenir la population dans l’ignorance, la peur, la culpabilité et la division, il est logique d’entretenir le mystère à propos du sexe et de le rendre vulgaire, de le désacraliser.


Comme c’est dans les relations homme/femme que les blessures de l’âme sont révélées avec force, il est normal que la sexualité soit vécue de part et d’autre comme un jeu de rôle, de pouvoir. Quand on est blessé, on se positionne en victime et les stratégies de défense amènent à devenir un persécuteur, on est en plein dans le triangle émotionnel
La relation à l’autre est déjà complexe mais lorsqu’en plus, la sexualité est en jeu, ça amplifie tout ce qui est vécu puisque ça touche l'intimité de l'être. Comme c’est l’expression naturelle de la force de vie, l’homme et la femme se retrouvent à nu dans tous les sens du terme et leur extrême vulnérabilité les amène à vouloir dominer l’autre, faute de maitriser ses émotions, son désir.  
Je suis convaincue depuis longtemps que mon âme a choisi de vivre l’expérience de l’inceste afin de "travailler" sur le thème de la sexualité, d’amener une vision nouvelle de ce pouvoir, de cette puissance incontrôlable mais néanmoins gérable.
Car il s’agit bien d’un pouvoir qui ne concerne pas seulement la procréation. L’énergie sexuelle est celle de la source père mère, la "substance" de toute création. Le processus créatif est toujours initié par le désir qui oriente, actionne et permet sa manifestation dans la matière, sa réalisation. La maitrise de l’énergie est indispensable pour créer de façon positive et dans la relation de couple, c’est aussi nécessaire. 
Puisque tout est énergétique, à moins d’avoir guéri ses blessures, d’avoir unifié l’ombre et la lumière en soi, la sexualité sera toujours vécue comme un conflit, une lutte de pouvoir, un rapport de force. 
Le monde est gouverné par la peur et tant qu’on ne guérit pas individuellement le corps émotionnel on en reste l’objet. Pouvoir accueillir ses émotions, apprendre à les diriger et à les pacifier, délivre de tout jeu de pouvoir envers soi-même et les autres. 
Choisir l’amour et la paix en toutes circonstances est une façon d’envisager les choses avec un certain recul, sans jugement, sans accusation, au-delà de la vision bien/mal. 
C’est une étape essentielle qui permet de voir objectivement ce qui est, et de pouvoir accepter les mouvements énergétiques, les émotions qui surgissent en nous. Tant qu’on lutte contre la peur, en cherchant à contrôler ce que l’on ressent, à l'ignorer ou à le modifier, on l’amplifie. Lorsqu’on accueille une émotion, elle se dissipe et peut même se transformer, libérer l'énergie de la source, révéler le divin. Le déblocage énergétique amène une détente physique et le mental peut alors raisonner de façon neutre.

Quand le couple révèle les blessures de l’âme, si chacun ne s’occupe pas de guérir son propre enfant intérieur, ce sont alors deux grands enfants qui vont jouer à cache-cache, où les deux seront dans un rôle soit de dominant soit de dominé. La variante c’est lorsque les rôles sont régulièrement intervertis et donnent ainsi un semblant d’équilibre à la relation.
Le fait que l’on soit sorti des anciens stéréotypes de l’homme et de la femme est une bonne chose en soi. Bien que ça n’ait pas amené l’un et l’autre à pouvoir être réellement authentiques, il y a déjà un peu plus de sincérité dans les relations.
Je suis loin d’être spécialiste en matière de vie de couple mais j’ai tout de même eu l’occasion de le vivre à quatre reprises, sur des périodes plus ou moins longues et j’ai pu constater que j’évoluais à chaque fois. Même si je n’étais pas réellement moi-même, mon caractère spontané et mon goût pour la liberté, l’égalité, m’amenaient à le vivre de façon détendue mais je vois bien avec du recul que je n’ai pas pu guérir mes blessures.
Je pensais être "normale", ne pas être trop atteinte par l’inceste puisque malgré ça, je pouvais vivre avec quelqu’un et avoir une sexualité plutôt agréable grâce aux psychotropes.
Oui j'étais comme tout le monde, je me voilais la face.




Mais c’est en embrassant la foi, en ayant une autre vision de la vie et en cherchant le véritable épanouissement, que je me suis rendue compte combien ce trauma avait causé de dégâts à plusieurs niveaux. 
Lorsqu’on ouvre son cœur à la spiritualité, il faut savoir que la lumière révèle l’ombre et à moins d’y être préparé, on peut vite revenir à l’inconscience. La vérité peut être effrayante et nous pousser à nous retrancher dans notre carapace formée d’illusions.
Tant que j’étais membre d’une église, je continuais à jouer des rôles, j’avais un statut social de célibataire sans enfants, sans emploi, mais je me sentais protégée par Dieu le père et la foi me maintenait dans le rôle de la victime vengée par l’amour de dieu. Je me sentais privilégiée par rapport à tous ceux qui ne connaissaient pas leurs origines divines, convaincue d’être enfin sur le bon chemin. Je n’avais plus besoin de drogue parce que cette nouvelle réalité me donnait un sentiment de sécurité. Le groupe formait un clan protecteur mais malgré tout, je restais la fille de, la membre trentenaire, célibataire, à qui on tentait de trouver un partenaire de vie afin de fonder un foyer...
Là non plus je n’étais pas moi-même, j’avais dû me délester d’une grande part de ma personnalité afin de rentrer dans le cadre, d’être admise par la communauté. Le vide affectif était comblé par ma foi en Jésus Christ, mais j’étais incomplète. Je suivais le chemin tracé par les pères de l’église, niant ma vraie nature. Les références masculines et féminines étaient établies dans des rôles spécifiques et seule la charité chrétienne obligeait à tolérer les différences, mais l’amour inconditionnel n’était pas présent.

Ce n’est qu’en prenant conscience du christ intérieur que j’ai pu comprendre que tout était en moi, que l’amour que je cherchais désespérément à l’extérieur était la base même de ma constitution. Mais il m’a fallu apprendre ce qu’est vraiment cette énergie et la localiser en moi pour commencer à me prendre en charge, à ôter les masques un à un, pour trouver qui je suis réellement.
La découverte de l’enfant intérieur a été une révélation aussi importante que celle du Christ. Cette entité, qui apparaissait à chaque fois que je me sevrais des drogues et que je qualifiais de monstre, est devenu un ami, un proche confident qui m’a rendu mon intégrité tout autant que le christ intérieur. Cette intimité me permet de développer mes qualités féminines, maternantes et effacent totalement les frustrations d’avant du fait de ne pas être mère. De même que mon aspect masculin peut trouver l’équilibre en prenant soin de cet enfant, en assumant ses besoins vitaux, ceux du corps physique. Ces deux énergies père mère, trouvent dans la prise en charge de l’enfant intérieur, l’unité qui permet de servir la croissance, l’épanouissement, l’autonomie. 




En déplaçant le divin de l’église à mon cœur, j’ai trouvé finalement l’être multidimensionnel que je suis. Tant au niveau des différents corps qui me constituent que dans les multiples aspects de ma personnalité, que je peux maintenant harmoniser et exprimer sans complexes. Le sentiment de complétude, la plénitude dont il est question dans la bible, je le trouve peu à peu, en unifiant tout ce que je suis. 
Les aspects de ma personnalité qui étaient rejetés par la société, l’église et moi-même, sont devenus des partenaires de vie où chacun participe à l’élévation de l’ensemble. Où la réunion de ces multiples facettes me rendent intègre, entière et souveraine. Chaque trait de caractère aimé représente une catégorie de la population que je ne considère plus comme des ennemis, des dangers.
Chaque réconciliation avec une part de moi-même me réconcilie avec une part de l’humanité et cette façon d’envisager la vie, les autres, me délivre de la peur de l’étranger, de celui qui n’est pas comme moi, en apparence. Comme la vie, les rencontres, me montrent ce que je vibre en dedans, je peux savoir si je suis sur mon chemin, si je suis dans l’amour ou dans la peur. Ce qu'elle me renvoie aujourd'hui, correspond à ce que je crois et l'inconscient ne vient plus perturber mes créations. La puissance de l’intention sincère est telle que le fait de proclamer mes choix, me replace en mon cœur où je trouve la paix et la sécurité. 

En faisant cette petite rétrospective, un sentiment de lassitude apparaît, comme si mon mental se disait qu’il n’y avait plus rien à comprendre ! Rassure-toi mon ami, le chemin de l’amour, de la vie, n’est pas un concept mais une expérience de chaque instant où ta présence est bienvenue dans la vigilance, l’observation, l’interprétation de ce qui se meut à l’intérieur. Tu participes largement à ce voyage même si le cœur est maintenant le guide. Comprendre ou du moins donner un sens à la vie, n’est pas être.
Exister, être vivant, c’est sentir son cœur qui bat, l’air qui rentre et sort des poumons, c’est être conscient de ce qui se vit en soi et faire en sorte que la fontaine d’amour s’écoule en permanence.
Ne rien retenir, ne pas calculer mais se laisser porter par ses désirs, les élans du cœur qui sont l’expression de l’âme puis la prochaine étape, c’est de connaître le christ intérieur, faire cette rencontre, sentir sa présence et l'amour et la lumière de la conscience. 
Libérer toute idée de séparation, reconnaître le divin en tout.
Libérer les derniers vestiges de la peur afin d’acquérir la liberté, l’autonomie en toute chose. Continuer de retirer les voiles, les illusions encore nombreuses. 
Nous ne serons jamais au bout du chemin.

La vraie vie ne fait que commencer, tout comme nous sommes en l’an deux, de l’ère nouvelle, nous avons cet âge là en termes de savoir ! Nous sommes à peine sortis de l’œuf, de l’inconscience !




Cette nouvelle année je nous la souhaite créatrice de joie, épanouissante, riche d’expériences plaisantes, de vibration de joie, d’amour et d’unité. 
Le chapitre suivant, c’est celui de l’humanité Une. 
Pour le moment c’est un "concept" que nous entrevoyons et bien qu’il soit tout aussi difficile à appréhender pour toi que celui de l’éternité, il va falloir le reconnaître, le vivre.
Continuer d’en faire une vérité quotidienne au niveau intérieur jusqu’à ce qu’elle rayonne à l’extérieur et nous permette de voir l’autre comme nous-même.
Je rigole en écrivant "nous" parce que je pense au roi soleil, je crois, qui se nommait ainsi en parlant de lui-même !
Quand on aime tout ce qui nous constitue, on trouve la souveraineté tout comme ce roi, mais c’est à l’intérieur qu’elle est vécue et il est plus question de cohésion que de règne. 
Le pouvoir n’est jamais que celui de s’aimer et d’aimer toute vie.

Je vais aller faire mon heure de jardinage quotidienne pour aérer les neurones, mettre les mains dans la terre, retrouver le contact avec les éléments, la terre mère, le vivant. C’est un moment de méditation dans l’action, une occasion d’être présente, de me sentir reliée à la planète, à ma nature sauvage, terrienne, tout en étant connecté au ciel, au divin.
Je vais avant toute chose, accueillir la sensation de vide intérieur, de lassitude. 
Le ciel était encore rayé de trainées blanches hier ! Accueillons cette crainte et construisons un mur d’amour afin de ne pas être envahi par les basses fréquences extérieures et intérieures. Recherchons cet espace où le temps n’existe plus.

Cher corps mental, plutôt que de créer un scénario catastrophe pour "tuer le temps", avoir l’impression d’exister, ou de ressasser dans le passé, je te suggère de revenir dans le corps physique, de juste ressentir ce qui se passe à l’intérieur. Une exploration pas très héroïque en apparence mais qui pour le moins nous ramènera à l’essentiel, voire à l’essence.
Ta mission du jour: localiser les points de crispation afin que par la respiration consciente et profonde l'énergie puisse circuler librement
Au passage, merci les muscles de maintenir la vie, le mouvement et de répondre à chacune de mes demandes ! Je n’ai même pas de douleur d’avoir bêché hier !