mercredi 25 décembre 2013

L'humanité; le corps du Christ



 
Facebook "Erkan Torun"

Depuis hier soir, je suis rempli d’un sentiment de lassitude, d’écœurement. Je ne sais pas si c’est le fait de savoir la majorité des gens en train de faire ripaille mais je n’ai pratiquement rien mangé de la journée. J'ai préparé des desserts pour le repas d'aujourd'hui avec ma sœur mais je n'ai rien goûté. Depuis que je vais régulièrement sur Facebook, je peux voir l’état général du monde, et la tendance à continuer de rêver, ou plutôt à se complaire dans l’illusion de la séparation, de la dualité. Chacun revendique son droit à continuer de jouer le jeu du « je », mais très peu s’aiment véritablement. On se valorise par comparaison, on cherche à tout prix l’approbation, la reconnaissance. Et plutôt que de prendre en charge ses peines, ses colères, ses peurs, ont projette, on accuse, on juge, on fait des appels à signer des pétitions. On s’émeut 5 minutes de la misère dans le monde puis on revient vite à soi et on se sent privilégié de ne pas vivre ces malheurs. On se dit qu’on doit être grandement aimé de la source pour avoir tant de richesses, de liberté, de pouvoir...
Les attentes à propos de l’ascension collective et individuelle maintiennent encore la majorité des gens touchés par l’aspect spirituel de la vie, dans l’inconscience, la séparation,  l’illusion et éloignent encore plus de la responsabilisation. On continue d’attendre des sauveurs, le prince charmant, l’homme de sa vie, la femme de ses rêves, le gouvernement juste, la paix dans le monde par élimination des méchants, le jugement de Dieu qui punira les manipulateurs. On accuse les égrégores, les entités maléfiques, les extra-terrestres qui ont manipulé l’ADN...Le business du bien-être est en plein développement et les grigris, les amulettes, les formules magiques, font un tabac sur le Net. Ce qui est certain c’est que  la loi d’attraction fonctionne, mais ceux qui prêchent cette vérité s'enrichissent plus par des stratégies de manipulation que par un travail d’introspection et d’épuration.

 
 Facebook "Amazing world on line"

Comment peut-on espérer sortir de la troisième dimension en continuant de nourrir la dualité, en jouant sur les peurs, en amplifiant les divisions, en faisant tout pour maintenir l’humain dans l’ignorance de sa véritable nature et en le poussant à continuer de chercher des maitres, un père, une mère plutôt que de se prendre en charge. Même ceux qui croient au potentiel divin de l’humain, continuent de se positionner en sauveur, en guide, en guérisseur...
Le décor a changé, les cœurs sont un peu plus ouverts à la spiritualité mais ça reste les mêmes schémas joués et rejoués depuis des siècles. Ce n’est pas l’amour qui pousse les gens à rechercher un sens à leur vie mais la peur du lendemain.
Tant qu’on agi par peur, on nourrit les injustices dans le monde, l’égocentrisme, l’inconscience.
Combien espèrent trouver leur pouvoir divin pour se faire juge et éliminer de leur entourage tout ce qui les dérange ? Combien continuent de défendre leur point de vue bec et ongle, désignant les coupables, les responsables du malheur de la planète.

Nous avons tout en nous, aussi bien la lumière que l’ombre, les qualités divines que les perversions nées de la peur. Tant qu’on ne choisit pas de suivre son cœur, rien ne peut changer vraiment dans sa vie. Tant qu’on ne regarde pas ses ombres avec amour, tant qu’on n’aime pas ses aspects humains de la même façon que le divin en soi, on ne peut trouver l’équilibre, la complétude.

On continuera de rechercher en dehors de soi quelque chose pour combler le vide intérieur. Mais ce vide, c’est justement l’espace de tous les possibles, l’infini, l’endroit où nous rencontrons notre éternité. Le lieu où nous pouvons être en paix, en sécurité et porter un regard plus objectif sur nous-même et sur le monde. Ces aspects totalement opposés sont l’expression de notre nature humaine et divine, à la fois. Lorsque nous validons les deux, il n’y a plus de raison de les opposer, de considérer avec admiration le divin en soi et l’humain avec mépris. L’un ne va pas sans l’autre, les deux se complètent et ce n’est qu’en les unifiant qu’on trouve l’harmonie, la complétude intérieure. Tant qu’on s’imagine que le divin en soi est supérieur à la personnalité, on projette les inégalités sur le monde, on le voit divisé entre une élite et un troupeau, entre des bergers qui ont la connaissance et le pouvoir, qui sont là pour guider les pauvres moutons. 


Ranger Chad


La sensation de complétude intérieure fait que plus aucune attente, aucun besoin ne se manifestent. On se contente d’être, sans jugement, sans autre ambition que d’être vivant, ici et maintenant.
Vous allez me dire mais elle juge aussi, elle critique...
Je dis ce que je pense, ce que je ressens, afin d'honorer tout ce que je suis, sans chercher à convaincre. 
Seuls l’autonomie, la responsabilisation, l’amour vrai de soi délivreront le monde et chacun de sa prison. Ce n’est qu’en choisissant de vivre à partir du cœur que l’on cesse de diviser ce que nous sommes en dedans tout comme à l’extérieur. Mais ces choses, ce ne sont pas les autres qui m’ont convaincu d’y croire, c’est ma propre expérience qui les a validées et continue de le faire.
Vouloir trouver le divin intérieur pour se sentir au-dessus de l’incarnation, pour s’en extraire, être insensible à la douleur, revient à se plonger encore plus dans l’illusion de la séparation.
L’humanité Une n’est pas une belle phrase, une nouvelle mode, une théorie qui flatte celui qui la prononce.
C’est une responsabilité, une prise de conscience qui amène à considérer l’autre et ceux qui sont le plus à terre comme des êtres qui représentent nos parts cachés, rejetées, ignorées, refoulées. Celles qui feraient de nous des êtres imparfaits, indignes d’être aimés, acceptés, mais c’est tout le contraire.

Je vois l’humanité comme un corps, une entité dont chaque humain serait une cellule autonome et interconnectée aux autres. Des groupes forment des organes qui permettent à l’ensemble de fonctionner de façon équilibrée et harmonieuses. Chacun de ses organes, à l'image du corps physique a un "rôle" spécifique à jouer dont l'ensemble ne peut pas se passer. Pour le moment, nous sommes encore à vivre et à nourrir un cancer où toutes les cellules dépourvues d’amour et de lumière, contaminent les autres par attraction et par répulsion. Or à moins que chaque cellule ne devienne autonome, ne vive à partir de son centre, en harmonisant ces pôles, elle continue de risquer d’être atteinte par la maladie et de s’étioler. Pour que l'ensemble s'élève, il faut que chacune d'elle active volontairement l'amour et la lumière. Les cellules qui véhiculent la mort, stimulent les autres à trouver le moyen de s’immuniser contre elle. Il n’y a que l’amour qui puisse réaliser cette autonomisation.


Hubble NASA


Au niveau divin, le fils, le premier né de la source s’est divisé en milliard de cellules qui sont allées expérimenter ce qu’elles sont, connaître par contraste ce qu’est la source, l’amour et la lumière dont elles sont issues. Tant que toute n’auront pas la même vision, compréhension que celle du christ, ce corps sera incomplet et ne pourra pas retourner à la source. Tant que chacune d’elles ne retrouvera pas sa vraie nature et ce qui la compose, elle ne pourra pas retrouver son intégrité, sa place dans le corps christique. 
L’amour, c’est ce qui relie chacune des âmes, la lumière, c’est la connaissance pure.
Ce n’est qu’en accédant à sa divinité intérieure, par le cœur, que notre point de vue peut se caler sur la vision du christ. Il nous a indiqué le chemin qui menait à la délivrance de l’ignorance et de la peur. La conscience de qui nous sommes et l’acceptation de tout ce que nous portons, afin d’aimer vraiment. De s’aimer soi-même et d’aimer toute vie.

Quand l’amour pénètre chacun de nos corps, c’est comme si nous embrassions toute l’humanité. Quand j’aime ce que je jugeais comme impur, je le sacralise et englobe toute la population qui me reflétait cette part obscure.
Tant qu’on continue de se plaindre que l’ascension tarde à se réaliser, c’est qu’on ne veut pas voir sa propre réalité, c’est parce qu’on ignore que nous sommes créateurs de tout ce que nous vivons pour justement apprendre à aimer véritablement.

Par expérience je constate que plus je suis dans l’accueil, l’acceptation et plus mon monde intérieur s’harmonise, plus je me sens entière et forte. Non pas cette force qui permet de conquérir le monde mais bien plus celle qui fait que je ne cherche plus à me justifier, à attendre d’être validée par les autres pour m’autoriser à être enfin moi-même. Quand je cesse de juger une part de moi-même, celle-ci est éclairée et me montre ses aspects lumineux, me révèle son potentiel, sa capacité à faire entrer encore plus d’amour en moi.
La dépendance aux cachets que je voyais comme une faiblesse, est une façon basique de trouver l’équilibre, le seul moyen que les gardiens de l’enfant intérieur ont trouvé pour le protéger de l’extérieur. Mais plus je comprends qu’il n’y a rien à protéger, que tout est en moi et attend juste d’être aimé, accueilli, afin de s’harmoniser au diapason du cœur, je n’ai plus qu’à laisser faire pour que ma vision change. Un autre regard me montre alors ce qui est, dans toute sa perfection.
Ce constat me conforte dans ma foi en l’humain divin et le fait de pouvoir dire spontanément "tout est bien", me libère de toute attente, volonté de perfection. 

 
Saretta

La reconnaissance extérieure flatte l’ego un temps, mais il est bon de revenir en son cœur et de se valider soi-même pour ne pas tomber dans l’illusion d’être plus valeureux que les autres. Je peux comprendre puisque je le ressens aussi par moments, que le fait d’être approuvé puisse faire du bien mais ça n’est que l’ego qui est nourri dans ce genre de situation. Il est content de se dire « j’ai raison ». C’est une façon déviée de s’aimer mais ça reste très éphémère et fragile puisque la moindre critique me fera perdre l’estime de soi. 

Si j’accueille tout ce que je suis également, je n’ai plus à souffrir de manque, d’attente, de peur de dépendre de l’extérieur pour exister. Quand l’harmonie intérieure, la complétude sont trouvées, je peux alors donner sans compter, aimer vraiment l’autre sans attendre qu’il me renvoie cet amour sous une forme ou une autre.
Le père que j’attends, c’est le christ intérieur, l’aspect masculin de la source que je porte en tant qu’énergie, la lumière de la source, la capacité de discerner, d’exister en tant qu’individu, de se différencier par la composition spécifique des énergies qui me constituent. 
La mère tendre est aussi en moi, c’est ma part qui accueille ce qui est sans jugement, l'amour sans conditions, sans faire de différence, qui englobe l’ombre et la lumière sans distinction. C’est le féminin sacré, l’aspect féminin de la source qui porte en elle la capacité de reliance avec l’extérieur, tout comme celle d’harmoniser tout ce que je suis.
L’enfant intérieur porte mes rêves, mon individualité, mon chant spécifique, mon désir de connaitre, d'expérimenter, ma joie, ma légèreté, ma capacité à voir l’autre comme un frère, une sœur, une sagesse enfantine issue du cœur, spontanée, instinctive. Il est l'enfant de la source père mère qui vit en moi, l'union des polarités, le potentiel de l'humain divin qui se manifeste dans toute son innocnece et qui peut s'épanouir dans l'harmonie de tout ce que je suis. Le christ intérieur qui une fois reconnu peut se manifester dans la chair.
Lorsque j’accueille les expressions de ces parts de moi et que l’amour les relie, je suis alors entière et capable d’autonomie dans tous les domaines de la vie.

Le vent continue de souffler en rafales violentes mais chaudes. Je m’en vais accueillir mes "ombres", la lassitude, qui est le signe d’une attente insatisfaite, le dépit qui me montre que je suis toujours à espérer changer...
Bien que je sache que l’amour véritable de soi, demeure la voie unique de réconciliation avec soi-même et le monde, des résistances, des peurs, des besoins insatisfaits me montrent que je m’égare encore facilement, mais plutôt que de juger ce fait, je me dis qu’il est un facteur d’humilité me préservant de l’orgueil. Et si j’en suis encore là, c’est qu’il est nécessaire que je ne tombe pas dans l’amour de soi basé sur le sentiment de supériorité.