lundi 30 décembre 2013

L’enfant, pure expression de l’âme



Facebook "Erkan Torun"


Suivant ma question d’hier, qui suis-je au niveau humain, une fois délestée de tous les masques, je reviens invariablement à la même période. Je me réfère à mes rares souvenirs remontant autour de trois ans. Je n’ai plus aucun doute quand à mes origines célestes, divines, mais une question demeure, celle de savoir qui est le moi, la personnalité dépourvue de tous les masques. Puisque dans ma prime enfance, je n’agissais pas encore en mode défensif vis à vis de mon entourage, je peux me dire que c’est le vrai moi que j’incarnais alors. Aux masques portés par mes réactions à l’environnement, comme j’y ai ajouté celui que constitue la dépendance qui formate, crée des réponses, qu’on retrouve chez la plupart des consommateurs de psychotropes, c’est encore une version falsifiée de qui je suis.
Dans mes souvenirs, les quelques moments marquants me montrent que j’avais déjà un point de vue particulier puisque je l’affirmais spontanément. Les deux réflexions dont je me souvienne le plus clairement m’amènent à penser que je portais la blessure d’injustice puisque j’y réagissais déjà fortement et que j’avais un genre de nostalgie du foyer, du monde de l’âme. J'avais une opinion unique de la vie, comme chacun, puisque je donnais mon point de vue. Les blessures de l'âme étaient exprimées au travers de l'enfant que j'étais et c'est pour cette raison que la guérison de celles-ci passe par la connexion à l'enfant intérieur. Il est celui qui a incarnée l'âme dans sa version la plus pure et guérir les blessures de l'enfant intérieur, revient à guérir l'âme. 

Facebook "Erkan Torun"



On sait qu'il y a guérison lorsqu'on arrive à être soi-même, spontané, lorsqu'on retrouve les qualités de l'enfant, lorsqu'on ose aimer toute vie sans complexe. On peut alors recommencer sa vie, exprimer notre unicité et les talents de l'âme se révèlent puisque les blessures ne viennent plus interférer et brouiller la personnalité. Mais même là, il y a un sentiment d'incomplétude. Un désir de fusion, de communion.
La connaissance en tant qu’âme est limitée aux expériences passées, aux différentes incarnations. Ce n’est pas la connaissance pure bien que l’âme ait conscience d’être liée à la source, d’être née de la source.
Alors le vrai moi est une association âme/esprit qui s’exprime à travers le corps physique? 

Le désir d’unifier le tout est un élan spontané, une volonté inscrite dans l’âme qui reconnaît son incomplétude et qui a compris, par les nombreuses incarnations, que ça n’est pas dans les rencontres avec les autres qu’elle trouvera son entièreté.
Il semble que le but de mon âme, dans cette vie, soit justement cette rencontre avec l’être. Déjà très jeune je sentais que le couple, la parentalité, le désir d’union avec l’extérieur était un leurre. Je n’avais pas envie de m’engager dans ce genre de relation. Ce n’est qu’à l’adolescence que les hormones m’ont poussée à aller vers l’autre, à fusionner physiquement avec un homme. Le désir de fusion ne pouvait pas être réalisé tel que j’en rêvais. Je sentais viscéralement que ma quête était celle d’une fusion totale qui unirait tous les corps. Même si à l’époque, je ne savais pas intellectuellement de quoi j’étais faite, je sentais bien que je n’étais pas qu’un corps physique. Pour être sorti de celui-ci plusieurs fois, je savais que la pensée permettait de voyager concrètement dans d’autres sphères. Même si je gardais peu de souvenir de mes voyages et s’ils étaient un besoin de fuir la réalité, je savais que je pouvais m’extraire de mon corps. Que d’autres mondes, dimensions ou perspectives existaient. 
Ce désir puissant de fusion a été ressenti lorsque j’ai cru en Jésus Christ, c’est comme si j’embrassais un être différent de ma personnalité, un autre bien réel quoiqu’invisible. La sensation était là, celle de me mélanger avec une part extérieure à moi et cependant très familière, intime.
Puis en continuant mon exploration, en cherchant à comprendre le monde, j’en suis arrivée à reconnaître ma quête initiale de fusionner avec l’être divin que je suis.
Cette union ultime, libère de toute attente vis-à-vis de l’extérieur et permet de vivre à partir de soi-même, du véritable moi ou Soi comme se plaisent à le nommer certaines personnes.
Maintenant que j’ai intégré, reconnue mon âme et que la connexion est permanente, le désir de fusionner avec la conscience, l’esprit, le pont entre l’âme et la source, se fait sentir de plus en plus fortement.


Facebook auteur inconnu


En fait, tous les aspects de la personnalité, correspondent aux vies passées, toutes les facettes sont des réactions aux connaissances engrangées par les différentes expériences vécues dans l’incarnation. Mais ça n’est pas La vérité, ce sont des vérités très relatives, subjectives.  
La sensation d’incomplétude, de manque ne peut pas être comblée dans une relation à l’autre, elle ne peut être réalisée qu’avec le soi divin. Je ne dis pas non plus que les connaissances de l’âme sont « inférieures » à celle du soi mais plutôt qu’elles sont une vision limitée de la réalité. Un point de vue subjectif limité à sa sphère d’existence, tout comme le mental possède ses propres références et limites. Cependant je suis convaincue que les deux peuvent élargir leur vision. Que par la fusion de tout ce que je suis, l’âme tout comme le mental peuvent « grandir », élargir leur point de vue.
Je n’aime pas trop quand on nous dit que l’ego, est un saboteur, je crois plutôt qu’il rapporte sa vision des choses selon ses connaissance et que celle-ci participe à l’épanouissement de l’âme et par répercussion à celui de l’esprit. Comme des poupées Russes, les visions s’emboitent les unes dans les autres, étant reliée par la vision commune du cœur,  formant un tout unique et en même temps qui rejoint la connaissance universelle.
Le corps physique a pour mission d’organiser les éléments qui le constitue, de les harmoniser et c’est à partir du cœur que ça se fait au niveau organique et cellulaire. Lorsque le mental accepte de céder la direction des corps reliés au chakra du bas, au centre cardiaque, à l’âme, l’harmonie est alors réalisée entre le mental, l’émotionnel, l’énergétique et l’astral. Puis une plus grande harmonie se réalise lorsque c’est l’esprit qui prend les rênes. 
Il y a un premier abandon au cœur qui amène à lâcher prise, puis à se rendre à l’esprit. Lorsqu’on comprend et qu’on valide la loi de l’amour, qu’on se rend compte que c’est la seule façon d’être en paix, et que ça implique de pardonner, de se pardonner, de s’aimer entièrement et d’aimer toute vie, en sortant de tout jugement, on fini par dire spontanément ; que ta volonté se fasse. On se « rend » à une part de soi plus vaste dont la connaissance est plus large que celle du mental et de l’âme réunis.
Quand on sort de la peur et de ses conditionnements, en laissant le cœur nous guider sur le chemin de l’amour, on voit le monde d’une façon qui nous amène à cesser toute lutte, toute résistance. On accepte alors de ne plus chercher à contrôler et on considère tout ce qui est vécu comme bienvenu et utile à notre progression. On l’accepte parce qu’on se rend bien compte que la vie ne peut être contrôlée, enfermée puisqu’elle est en perpétuel mouvement. Cette acceptation libère du combat, de la nécessité de se défendre. Puis l’expérience est nécessaire pour nous garder dans l’amour véritable de soi et de toute vie, pour nous donner l’occasion de réaffirmer notre choix et ainsi amplifier la confiance en soi qui libère de tout besoin de plaire. Tout protestation mentale, toute émotion négative ramène toujours au cœur, à céder à ses appels.

Je suis dans cette phase où l’acceptation devient un réflex, une évidence, dans la reconnaissance que c’est le meilleur choix possible.
Tout comme celui de l’amour libère de la peur, l’acceptation crée l’harmonie cœur/mental, émotion/âme. Une unité solide prête à rencontrer, à intégrer, accueillir l’esprit, à se laisser guider par lui. 


Facebook "revelessence"


Un appel à unifier le masculin et le féminin intérieur sans voir l’un ou l’autre comme supérieur ou inférieur résonne alors. Je sens bien que je réagis quand je lis des textes qui sous-entendent l’infériorité de l’âme, qui comparent ce qui n’a aucune raison de l’être. Mais par effet miroir, ça voudrait dire que je considère aussi l’esprit comme supérieur à l’âme. La difficulté vient du fait que le langage passe par le mental et que celui-ci interprète tout par comparaison, même s’il exprime la vision du cœur, il le fait selon ses références, ses valeurs. Quand c’est l’esprit qui s’exprime, il n’y plus de notion de valeur, tout est envisagé comme un tout où chaque élément a sa juste place, son « utilité », son sens, sa raison d’être et participe au mouvement de la vie.
L’erreur c’est peut-être d’envisager les choses de façon séparée. D’associer l’âme au féminin et l’esprit au masculin. La vision à partir du cœur permet de ne plus hiérarchiser mais dès qu’on veut nommer les différents points de vue, on tombe dans le piège de la comparaison.
Même s’il semble que le chemin de retour à la source soit comme une escalade de dimensions en dimensions toujours plus subtiles, de degré de conscience de plus en plus large, je ne pense pas qu’il faille les opposer ni les graduer. Il semble plutôt que ce soit un mouvement de l’infiniment grand à l’infiniment petit et inversement, dans un cycle éternel et que les différences dépendent du point de vue où l’on se place mais le mouvement reste le même. Le souffle, l’inspir et l’expir, anime tout, se retrouve en toute vie, en chaque dimension et c’est ce qui ne change jamais.

Retrouver sa vraie nature, le point de vue unique, sa vision propre, ramène à l’âme en tant qu’expérience spécifique de ce que sont l’amour et la lumière et l’état qui s’en rapproche le plus au niveau humain, et celui de l’enfant.
Dans sa capacité à être spontané, naturel, dépourvu de masques, pur, innocent, qui ne doute pas de ce qu’il est et vit l’expérience d’être humain de tout son être, à travers ses corps physique, émotionnel, son cœur, exprimant son ressenti sans chercher à séduire, à plaire ou à avoir raison. Il est, et c’est dans le fait qu’il sente la vie en lui, le mouvement de la source qui le parcourt librement, qu’il sait que ce qu’il exprime est juste pour lui-même. Le texte qui suit est extrait d’un des livres de Michael Omraam Aïvanovh. Bien que je ne sois pas toujours d’accord avec ce qu’il a enseigné, je trouve résonance en certains de ces écrits. 


Jocelyne Blazquez


La spontanéité de l’enfant
Michael Omraam Aïvanovh
Un enfant est spontané. Un enfant qui cherche à séduire est déjà dans la perversion. C’est ton regard d’adulte qui voit de la séduction, parce que tu es marqué par la séduction. Un enfant ne séduit pas, ou alors il est pervers.
Il n’y a pas de séduction naturelle chez un enfant, puisqu’il est dans la Spontanéité et dans l’Enfance. Si ton regard te fait voir de la séduction chez un enfant, je me pose des petites questions, n’est-ce pas ? Y a aucune séduction, y a la Spontanéité, chez un enfant. La séduction, elle commence à intervenir quand la raison est là et que l’enfant s’aperçoit qu’il faut être aimable ou se comporter ainsi pour obtenir satisfaction. C’est justement quand il a pris conscience qu’il était séparé des autres et qu’il pouvait obtenir, par la séduction, quelque chose, par exemple, qu’il ne méritait pas. Mais c’est déjà un enfant qui est sorti de l’Enfance.
Donc la séduction est une perversion. Le besoin de séduire n’existe pas chez l’enfant. Il existe chez l’adulte, bien sûr. Tant que vous œuvrez pour séduire, vous êtes dans la manipulation et qu’on ne me parle pas de séduction naturelle. La Spontanéité est le contraire de la séduction parce que la séduction vise à obtenir un avantage, quel qu’il soit, que ce soit un bonbon ou une relation, on va dire, physique. Donc la séduction est une tromperie, puisque c’est un désir. C’est le besoin de s’approprier quelque chose. Y a rien de pire que la séduction. Or un enfant, dans la première enfance, au sens où tu l’entends, est naturel. Quand il sourit, il sourit naturellement, il va pas se poser la question de ce qu’il va obtenir comme avantage. S’il commence à se poser la question, c’est le début de la perversion de l’adulte, donc de l’ego, qui n’existe pas. Y a aucune structure égotique, chez les enfants, mais en général, c’est ce qu’ils prennent chez les parents, hein, jusqu’à sept ans.
Donc, il faut s’en prendre aux parents. Mais après, bien sûr, tout être humain va développer des stratégies qui vont lui permettre de comprendre le jeu, comment vous appelez ça ? Bourreau, victime, sauveteur, la récompense, la reconnaissance. Mais tout besoin de reconnaissance, au sens de la personne, est une séduction. Et la séduction est une manipulation, quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense. Le principe du maquillage, archétypiellement. Le maquillage, pour mettre en valeur quelque chose, c’est un besoin de donner une belle image. Alors vous allez dire : « oui mais c’est parce que il faut que je me présente bien pour les autres » mais je vous garantis qu’à l’intérieur, il y a, sous-jacent, l’égrégore de la séduction. Comme la publicité : quand on va vous vendre une voiture, on va pas la présenter sale, n’est-ce pas ? Donc un enfant, s’il est dans l’Enfance, il est spontané, y a pas de séduction naturelle, ça n’existe pas. Ou alors c’est le regard de l’adulte qui est altéré par son propre besoin de séduire.

Puisque tout commence dans l’enfance, toutes nos imprégnations, notre interprétation de la vie, qui sera la base de notre personnalité, s’imprime à ce moment là, l’éducation est essentielle dans la construction de l’enfant et en même temps de la société de demain. Il est évident que tout est à réinventer dans ce domaine. Voici le point de vue de Pierre Rabhi qui a été aussi diffusé par Epanews, il y a peu. 


Peinture: Steve Hanks


L’enfant selon Pierre Rabhi
Publié par LaPresseGalactique.org le 30 déc, 2013 

«  Il est urgent d’éradiquer ce principe de compétition qui place l’enfant, dès sa scolarité, dans une rivalité terrible avec les autres et lui laisse croire que s’il n’est pas le meilleur, il va rater sa vie. Beaucoup répondent à cette insécurité par une accumulation stupide de richesses, ou par le déploiement d’une violence qui vise à dominer l’autre, que l’on croit devoir surpasser.
Aujourd’hui, on est tout fier lorsqu’un enfant de 5 ans sait manipuler la souris de l’ordinateur et compter parfaitement. Très bien. Mais trop d’enfants accèdent à l’abstraction aux dépens de leur intériorité, et se retrouvent décalés par rapport à la découverte de leur vraie vocation.
Dans notre jeune âge, nous appréhendons la réalité avec nos sens, pas avec des concepts abstraits. Prendre connaissance de soi, c’est d’abord prendre connaissance de son corps, de sa façon d’écouter, de se nourrir, de regarder, c’est ainsi que l’on accède à ses émotions et à ses désirs. Quel dommage que l’intellect prime à ce point sur le travail manuel. Nos mains sont des outils magnifiques, capables de construire une maison, de jouer une sonate, de donner de la tendresse.
Offrons à nos enfants ce printemps où l’on goûte le monde, où l’on consulte son âme pour pouvoir définir, petit à petit, ce à quoi l’on veut consacrer sa vie. Offrons-leur l’épreuve de la nature, du travail de la terre, des saisons. L’intelligence humaine n’a pas de meilleure école que celle de l’intelligence universelle qui la précède et se manifeste dans la moindre petite plante, dans la diversité, la complexité, la continuité du vivant. » - Pierre Rabhi