Facebook "Erkan Torun" |
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ma question d’hier, qui suis-je au niveau humain, une fois délestée de tous les
masques, je reviens invariablement à la même période. Je me réfère à mes rares
souvenirs remontant autour de trois ans. Je n’ai plus aucun doute quand à mes
origines célestes, divines, mais une question demeure, celle de savoir qui est
le moi, la personnalité dépourvue de tous les masques. Puisque dans ma prime
enfance, je n’agissais pas encore en mode défensif vis à vis de mon entourage, je peux
me dire que c’est le vrai moi que j’incarnais alors. Aux masques portés par mes
réactions à l’environnement, comme j’y ai ajouté celui que constitue la
dépendance qui formate, crée des réponses, qu’on retrouve chez la plupart des
consommateurs de psychotropes, c’est encore une version falsifiée de qui je
suis.
Dans mes
souvenirs, les quelques moments marquants me montrent que j’avais déjà un point
de vue particulier puisque je l’affirmais spontanément. Les deux réflexions
dont je me souvienne le plus clairement m’amènent à penser que je portais la
blessure d’injustice puisque j’y réagissais déjà fortement et que j’avais un
genre de nostalgie du foyer, du monde de l’âme. J'avais une opinion unique de la vie, comme chacun, puisque je donnais mon point de vue. Les blessures de l'âme étaient exprimées au travers de l'enfant que j'étais et c'est pour cette raison que la guérison de celles-ci passe par la connexion à l'enfant intérieur. Il est celui qui a incarnée l'âme dans sa version la plus pure et guérir les blessures de l'enfant intérieur, revient à guérir l'âme.
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On sait qu'il y a guérison lorsqu'on arrive à être soi-même, spontané, lorsqu'on retrouve les qualités de l'enfant, lorsqu'on ose aimer toute vie sans complexe. On peut alors recommencer sa vie, exprimer notre unicité et les talents de l'âme se révèlent puisque les blessures ne viennent plus interférer et brouiller la personnalité. Mais même là, il y a un sentiment d'incomplétude. Un désir de fusion, de communion.
La connaissance en tant qu’âme est
limitée aux expériences passées, aux différentes incarnations. Ce n’est pas la
connaissance pure bien que l’âme ait conscience d’être liée à la source, d’être
née de la source.
Alors le
vrai moi est une association âme/esprit qui s’exprime à travers le corps physique?
Le désir d’unifier le tout est un élan spontané, une volonté inscrite dans l’âme
qui reconnaît son incomplétude et qui a compris, par les nombreuses incarnations, que ça n’est pas dans les
rencontres avec les autres qu’elle trouvera son entièreté.
Il
semble que le but de mon âme, dans cette vie, soit justement cette rencontre
avec l’être. Déjà très jeune je sentais que le couple, la parentalité, le désir
d’union avec l’extérieur était un leurre. Je n’avais pas envie de m’engager dans
ce genre de relation. Ce n’est qu’à l’adolescence que les hormones m’ont poussée
à aller vers l’autre, à fusionner physiquement avec un homme. Le désir de
fusion ne pouvait pas être réalisé tel que j’en rêvais. Je sentais
viscéralement que ma quête était celle d’une fusion totale qui unirait tous les
corps. Même si à l’époque, je ne savais pas intellectuellement de quoi j’étais
faite, je sentais bien que je n’étais pas qu’un corps physique. Pour être sorti
de celui-ci plusieurs fois, je savais que la pensée permettait de voyager
concrètement dans d’autres sphères. Même si je gardais peu de souvenir de mes
voyages et s’ils étaient un besoin de fuir la réalité, je savais que je pouvais
m’extraire de mon corps. Que d’autres mondes, dimensions ou perspectives
existaient.
Ce désir
puissant de fusion a été ressenti lorsque j’ai cru en Jésus Christ, c’est comme
si j’embrassais un être différent de ma personnalité, un autre bien réel quoiqu’invisible.
La sensation était là, celle de me mélanger avec une part extérieure à moi et
cependant très familière, intime.
Puis en
continuant mon exploration, en cherchant à comprendre le monde, j’en suis
arrivée à reconnaître ma quête initiale de fusionner avec l’être divin que je
suis.
Cette
union ultime, libère de toute attente vis-à-vis de l’extérieur et permet de
vivre à partir de soi-même, du véritable moi ou Soi comme se plaisent à le
nommer certaines personnes.
Maintenant
que j’ai intégré, reconnue mon âme et que la connexion est permanente, le désir
de fusionner avec la conscience, l’esprit, le pont entre l’âme et la source, se
fait sentir de plus en plus fortement.
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En fait,
tous les aspects de la personnalité, correspondent aux vies passées, toutes les
facettes sont des réactions aux connaissances engrangées par les différentes
expériences vécues dans l’incarnation. Mais ça n’est pas La vérité, ce sont des
vérités très relatives, subjectives.
La
sensation d’incomplétude, de manque ne peut pas être comblée dans une relation
à l’autre, elle ne peut être réalisée qu’avec le soi divin. Je ne dis pas non
plus que les connaissances de l’âme sont « inférieures » à celle du
soi mais plutôt qu’elles sont une vision
limitée de la réalité. Un point de vue subjectif limité à sa sphère d’existence,
tout comme le mental possède ses propres références et limites. Cependant je
suis convaincue que les deux peuvent élargir leur vision. Que par la fusion de
tout ce que je suis, l’âme tout comme le mental peuvent « grandir », élargir
leur point de vue.
Je n’aime
pas trop quand on nous dit que l’ego, est un saboteur, je crois plutôt qu’il rapporte
sa vision des choses selon ses connaissance et que celle-ci participe à l’épanouissement
de l’âme et par répercussion à celui de l’esprit. Comme des poupées Russes, les
visions s’emboitent les unes dans les autres, étant reliée par la vision commune du cœur, formant un tout unique et en même
temps qui rejoint la connaissance universelle.
Le corps
physique a pour mission d’organiser les éléments qui le constitue, de les
harmoniser et c’est à partir du cœur que ça se fait au niveau organique et
cellulaire. Lorsque le mental accepte de céder la direction des corps reliés au
chakra du bas, au centre cardiaque, à l’âme, l’harmonie est alors réalisée
entre le mental, l’émotionnel, l’énergétique et l’astral. Puis une plus grande
harmonie se réalise lorsque c’est l’esprit qui prend les rênes.
Il y a un
premier abandon au cœur qui amène à lâcher prise, puis à se rendre à l’esprit. Lorsqu’on
comprend et qu’on valide la loi de l’amour, qu’on se rend compte que c’est la
seule façon d’être en paix, et que ça implique de pardonner, de se pardonner,
de s’aimer entièrement et d’aimer toute vie, en sortant de tout jugement, on
fini par dire spontanément ; que ta volonté se fasse. On se « rend »
à une part de soi plus vaste dont la connaissance est plus large que celle du
mental et de l’âme réunis.
Quand on
sort de la peur et de ses conditionnements, en laissant le cœur nous guider sur
le chemin de l’amour, on voit le monde d’une façon qui nous amène à cesser
toute lutte, toute résistance. On accepte alors de ne plus chercher à contrôler
et on considère tout ce qui est vécu comme bienvenu et utile à notre
progression. On l’accepte parce qu’on se rend bien compte que la vie ne peut être
contrôlée, enfermée puisqu’elle est en perpétuel mouvement. Cette acceptation
libère du combat, de la nécessité de se défendre. Puis l’expérience est nécessaire
pour nous garder dans l’amour véritable de soi et de toute vie, pour nous
donner l’occasion de réaffirmer notre choix et ainsi amplifier la confiance en
soi qui libère de tout besoin de plaire. Tout protestation mentale, toute
émotion négative ramène toujours au cœur, à céder à ses appels.
Je suis dans
cette phase où l’acceptation devient un réflex, une évidence, dans la reconnaissance
que c’est le meilleur choix possible.
Tout
comme celui de l’amour libère de la peur, l’acceptation crée l’harmonie cœur/mental,
émotion/âme. Une unité solide prête à rencontrer, à intégrer, accueillir l’esprit,
à se laisser guider par lui.
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Un appel
à unifier le masculin et le féminin intérieur sans voir l’un ou l’autre comme
supérieur ou inférieur résonne alors. Je sens bien que je réagis quand je lis des textes qui
sous-entendent l’infériorité de l’âme, qui comparent ce qui n’a aucune raison
de l’être. Mais par effet miroir, ça voudrait dire que je considère aussi l’esprit
comme supérieur à l’âme. La difficulté vient du fait que le langage passe par
le mental et que celui-ci interprète tout par comparaison, même s’il exprime la
vision du cœur, il le fait selon ses références, ses valeurs. Quand c’est l’esprit
qui s’exprime, il n’y plus de notion de valeur, tout est envisagé comme un tout
où chaque élément a sa juste place, son « utilité », son sens, sa
raison d’être et participe au mouvement de la vie.
L’erreur
c’est peut-être d’envisager les choses de façon séparée. D’associer l’âme au
féminin et l’esprit au masculin. La vision à partir du cœur permet de ne plus
hiérarchiser mais dès qu’on veut nommer les différents points de vue, on tombe
dans le piège de la comparaison.
Même s’il
semble que le chemin de retour à la source soit comme une escalade de
dimensions en dimensions toujours plus subtiles, de degré de conscience de plus
en plus large, je ne pense pas qu’il faille les opposer ni les graduer. Il
semble plutôt que ce soit un mouvement de l’infiniment grand à l’infiniment petit
et inversement, dans un cycle éternel et que les différences dépendent du point
de vue où l’on se place mais le mouvement reste le même. Le souffle, l’inspir
et l’expir, anime tout, se retrouve en toute vie, en chaque dimension et c’est ce
qui ne change jamais.
Retrouver
sa vraie nature, le point de vue unique, sa vision propre, ramène à l’âme en
tant qu’expérience spécifique de ce que sont l’amour et la lumière et l’état
qui s’en rapproche le plus au niveau humain, et celui de l’enfant.
Dans sa
capacité à être spontané, naturel, dépourvu de masques, pur, innocent, qui ne
doute pas de ce qu’il est et vit l’expérience d’être humain de tout son être, à
travers ses corps physique, émotionnel, son cœur, exprimant son ressenti sans
chercher à séduire, à plaire ou à avoir raison. Il est, et c’est dans le fait
qu’il sente la vie en lui, le mouvement de la source qui le parcourt librement,
qu’il sait que ce qu’il exprime est juste pour lui-même. Le texte qui suit est
extrait d’un des livres de Michael Omraam Aïvanovh. Bien que je ne sois pas
toujours d’accord avec ce qu’il a enseigné, je trouve résonance en certains de
ces écrits.
Jocelyne Blazquez |
La
spontanéité de l’enfant
Michael
Omraam Aïvanovh
Un
enfant est spontané. Un enfant qui cherche à séduire est déjà dans la
perversion. C’est ton regard d’adulte qui voit de la séduction, parce que tu es
marqué par la séduction. Un enfant ne séduit pas, ou alors il est pervers.
Il n’y a
pas de séduction naturelle chez un enfant, puisqu’il est dans la Spontanéité et dans
l’Enfance. Si ton regard te fait voir de la séduction chez un enfant, je me
pose des petites questions, n’est-ce pas ? Y a aucune séduction, y a la Spontanéité, chez un
enfant. La séduction, elle commence à intervenir quand la raison est là et que
l’enfant s’aperçoit qu’il faut être aimable ou se comporter ainsi pour obtenir
satisfaction. C’est justement quand il a pris conscience qu’il était séparé des
autres et qu’il pouvait obtenir, par la séduction, quelque chose, par exemple,
qu’il ne méritait pas. Mais c’est déjà un enfant qui est sorti de l’Enfance.
Donc la
séduction est une perversion. Le besoin de séduire n’existe pas chez l’enfant.
Il existe chez l’adulte, bien sûr. Tant que vous œuvrez pour séduire, vous êtes
dans la manipulation et qu’on ne me parle pas de séduction naturelle. La Spontanéité est le
contraire de la séduction parce que la séduction vise à obtenir un avantage,
quel qu’il soit, que ce soit un bonbon ou une relation, on va dire, physique.
Donc la séduction est une tromperie, puisque c’est un désir. C’est le besoin de
s’approprier quelque chose. Y a rien de pire que la séduction. Or un enfant,
dans la première enfance, au sens où tu l’entends, est naturel. Quand il
sourit, il sourit naturellement, il va pas se poser la question de ce qu’il va
obtenir comme avantage. S’il commence à se poser la question, c’est le début de
la perversion de l’adulte, donc de l’ego, qui n’existe pas. Y a aucune
structure égotique, chez les enfants, mais en général, c’est ce qu’ils prennent
chez les parents, hein, jusqu’à sept ans.
Donc, il
faut s’en prendre aux parents. Mais après, bien sûr, tout être humain va
développer des stratégies qui vont lui permettre de comprendre le jeu, comment
vous appelez ça ? Bourreau, victime, sauveteur, la récompense, la
reconnaissance. Mais tout besoin de reconnaissance, au sens de la personne, est
une séduction. Et la séduction est une manipulation, quoi qu’on en dise, quoi
qu’on en pense. Le principe du maquillage, archétypiellement. Le maquillage,
pour mettre en valeur quelque chose, c’est un besoin de donner une belle image.
Alors vous allez dire : « oui mais c’est parce que il faut que je me présente
bien pour les autres » mais je vous garantis qu’à l’intérieur, il y a,
sous-jacent, l’égrégore de la séduction. Comme la publicité : quand on va vous
vendre une voiture, on va pas la présenter sale, n’est-ce pas ? Donc un enfant,
s’il est dans l’Enfance, il est spontané, y a pas de séduction naturelle, ça
n’existe pas. Ou alors c’est le regard de l’adulte qui est altéré par son
propre besoin de séduire.
Puisque
tout commence dans l’enfance, toutes nos imprégnations, notre interprétation de
la vie, qui sera la base de notre personnalité, s’imprime à ce moment là, l’éducation
est essentielle dans la construction de l’enfant et en même temps de la société
de demain. Il est évident que tout est à réinventer dans ce domaine. Voici le
point de vue de Pierre Rabhi qui a été aussi diffusé par
Epanews, il y a peu.
Peinture: Steve Hanks |
L’enfant
selon Pierre Rabhi
Publié
par LaPresseGalactique.org le 30 déc,
2013
«
Il est urgent d’éradiquer ce principe de compétition qui place l’enfant, dès sa
scolarité, dans une rivalité terrible avec les autres et lui laisse croire que
s’il n’est pas le meilleur, il va rater sa vie. Beaucoup répondent à cette
insécurité par une accumulation stupide de richesses, ou par le déploiement
d’une violence qui vise à dominer l’autre, que l’on croit devoir surpasser.
Aujourd’hui,
on est tout fier lorsqu’un enfant de 5 ans sait manipuler la souris de
l’ordinateur et compter parfaitement. Très bien. Mais trop d’enfants accèdent à
l’abstraction aux dépens de leur intériorité, et se retrouvent décalés par
rapport à la découverte de leur vraie vocation.
Dans
notre jeune âge, nous appréhendons la réalité avec nos sens, pas avec des
concepts abstraits. Prendre connaissance de soi, c’est d’abord prendre
connaissance de son corps, de sa façon d’écouter, de se nourrir, de regarder,
c’est ainsi que l’on accède à ses émotions et à ses désirs. Quel dommage que
l’intellect prime à ce point sur le travail manuel. Nos mains sont des outils
magnifiques, capables de construire une maison, de jouer une sonate, de donner
de la tendresse.
Offrons
à nos enfants ce printemps où l’on goûte le monde, où l’on consulte son âme
pour pouvoir définir, petit à petit, ce à quoi l’on veut consacrer sa vie.
Offrons-leur l’épreuve de la nature, du travail de la terre, des saisons.
L’intelligence humaine n’a pas de meilleure école que celle de l’intelligence universelle
qui la précède et se manifeste dans la moindre petite plante, dans la
diversité, la complexité, la continuité du vivant. » - Pierre Rabhi