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Ce
matin, je suis décidée à orienter ma journée avant de suivre mon désir, mon
instinct, au fur et à mesure. Ce n’est pas facile de « changer »,
d’apprendre à s’écouter et à reconnaître ses vrais besoins. D’épuration en
allégement, on sait mieux ce que sont ces besoins et la guidance de l’âme, du
cœur, participe à cette redécouverte. La voie du juste milieu étant ma
préférence, j’essaie de m’y situer le plus souvent possible. Entre la force de
volonté et l’acceptation, pas toujours facile de se situer. Je ne suis pas
du tout portée à me forcer, à me fixer une ligne de conduite motivée par
« les faut que », « y’a qu’à » mais tout de même, je
constate que suivre ses désirs, peut amener à la dérive quand l’émotionnel est surchargé.
J’ai eu ce comportement hier, avec l’idée que l’acceptation est La solution à
tout, mais comme tout en dedans n’est pas totalement aligné sur l’amour, j’ai
eu l’impression de me trouver dans un cul de sac, d’avoir « gâché »
ma journée. J’ai eu bien du mal à ne pas me laisser envahir par les idées négatives
et c’est la libération de la charge émotionnelle qui l’a permis. L’impatience
étant un de mes « défauts », bien que ça puise aussi être un moteur, j’ai calmé le jeu en me disant
« expérimente jusqu’au bout ».
Finalement, j’ai bien fait puisque
j’ai pu dialoguer avec mon enfant intérieur et le rassurer. Avec du recul, je
me dis qu’une part de ce que je suis a été frustrée dans cette tentative de
suivre mes désirs. Comme nous sommes créateurs et que la joie nait de la
combinaison de l’impulsion et du mouvement, le désir amène à agir, mais il est
indispensable de ne pas confondre émotion et impulsion.
Même si une phase de
libération est nécessaire, il semble que la combinaison de l’intention et de
l’écoute soit utile au bien-être. Il ne s’agit pas de contrôler les choses mais
de se donner une direction afin d’obtenir un résultat qui nous satisfasse. J’ai
donc décidé, aujourd’hui, de « planifier » ma journée. Comme j’ai
comparé la journée de mercredi avec celle d’hier, j’ai pu constater que le fait
d’avoir commencé la journée d’avant-hier par une balade dans la nature, avait
permis de m’ancrer et m’avait préparée à la connexion à l’invisible. Hier par
contre, j’ai démarré la journée collée à l’ordinateur et comme il a plu en fin
de matinée, je suis restée enfermée toute la journée. J’étais un peu dégoûtée
de vivre encore autant de contraste en 48 heures et je pense que la déception
qui a entrainé un état d’esprit bougon est venue du fait d’attendre de revivre
la même expérience que la veille, lors de la méditation quotidienne. On ne reçoit rien quand on est dans l'attente.
En plus, la veille
au soir, j’ai réécouté la conférence de Lise Bourbeau qui parle du complexe d’œdipe et une fois de plus, mon mur à l’estomac s’est érigé.
Beaucoup de gens
contestent cette théorie mais je me méfie des croyances populaires surtout
quand celles-ci sont exprimées avec véhémence et préfère me fier à mon ressenti
qui ne s’exprime pas toujours de la même façon. Il y a peu de temps, la peine
de mort était de rigueur et on parle même de la rétablir...Il est très facile
de manipuler l’opinion générale en jouant sur l’émotionnel et l’affectif. Il
suffit de mettre en avant l’horreur d’un crime perpétré sur des enfants pour
que tout le monde réclame vengeance. Or il en va de même à l’échelle
individuelle, si on se laisse embarquer par une émotion, on a vite fait de ne
plus être objectif. Bien que je n’ai pas apprécié l’ensemble de la journée
d’hier, j’ai tout de même était heureuse d’établir le contact avec l’enfant
intérieur et le fait qu’il se livre.
Plutôt que de croire que le mur était un
signe de mon corps pour réfuter la théorie de Freud, je me suis fiée à mon
instinct et en l’évidence que quelque chose d’inconscient est par nature
inconnu. J’ai donc dialogué avec l’enfant intérieur afin de clarifier les choses.
Oui, cet enfant avait des
attentes, oui il espérait recevoir l’amour de ce père qui n’a pas su donner ce
qu’il n’avait pas reçu. Oui la colère, la frustration, le déni de soi...ont été
imprimés dans l’inconscient mais, en parlant à cet aspect de qui je suis, en lui
expliquant qu’il était normal d’éprouver de l’amour pour ses parents même si
ceux-ci n’y répondait pas ou s’ils le faisaient d’une façon horrible, une
détente est venue et je me suis contentée de lui expliquer mon point de vue
actuel confiante que j’étais entendue.
Ce que j’ai « gagné » hier,
c’est la confiance de cet aspect intérieur. Ceci m’a ouvert le cœur et je l’ai
réconforté afin qu’il libère la culpabilité, la colère, la tristesse et puisse pardonner en
comprenant que cette expérience nous avait amené là où nous en sommes aujourd’hui,
à pouvoir faire circuler l’amour entre nous deux, par la compréhension mutuelle
et ainsi créer notre propre guérison, trouver notre autonomie, notre
souveraineté...
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Une fois
que mon ventre s’est détendu, j’ai expliqué ce que je ressens comme vrai :
La sexualité, c’est l’expression de la force de vie, c’est la recherche de
l’état fusionnel connu avant la naissance cosmique, puis dans le ventre de la
mère. Quand cette énergie se manifeste, le désir de fusion surgit alors et on
se tourne naturellement vers le parent du sexe opposé, seule référence
masculine de notre entourage proche. On se détache de la mère et on teste notre
pouvoir de séduction auprès de celui qui représente un Dieu. On peut y voir l’illustration
de ce que nous avons vécu lors de la naissance cosmique. On s’est séparé de la
source et on recherche à séduire le Dieu, ce qui a faussé aussi notre relation
au divin et entrainé une dévotion, une soumission à l’extérieur.
Evidemment,
on ne pense pas à avoir des relations sexuelles avec ce parent mais ,le désir
de fusion, est présent et c'est un moteur, une occasion de trouver la plénitude.
L’énergie
de notre pouvoir créateur intérieur est activée mais comme notre mental ne sait
pas ce qu’elle est, on sera poussé à chercher à exercer ce pouvoir au travers
du jeu de séduction. L’adulte peut y voir de la perversion mais l’enfant le vit
en toute innocence. Si le père est troublé par le comportement de sa fille, s’il
n’est pas clair avec son propre désir, il peut se croire légitime,
inconsciemment, et répondre d’une façon totalement bestiale. On entend souvent
des pères incestueux dire : « l’enfant m‘a séduite ». J’avais
été choquée d’entendre un père qui avait abusé de son bébé, dire une telle
chose et le pire, c’est qu’il semblait sincère. L’enfant ne fait que
répondre à l’énergie puissante qui est en lui. C’est à l’adulte de connaître et
de poser ses limites.
Les animaux se reproduisent sans aucune conscience et un
veau devenu adulte peut monter sur sa mère sans « complexe » bien que
je pense que leur instinct, pourra aussi les pousser à ne pas se reproduire
avec un animal portant les mêmes gênes, ayant le même sang. Le parent qui se
laissera soi-disant « séduire », utilisera cet argument pour se
décharger de sa responsabilité tout en culpabilisant l’enfant qui ainsi sera
tenu de se taire. C’est tout à fait pervers et ce comportement résulte, à mon
avis, d’une confusion totale de ce qu’est la sexualité. Pour que l’enfant
puisse intégrer cette énergie, il faut que le parent du sexe opposé soit clair
et qu’il mette la distance sans rejeter l’enfant. L’idéal serait d’expliquer ce
qu’est l’énergie sexuelle avant tout aux parents. C’est, selon ce que je crois,
une énergie créatrice de vie, un principe qui par la fusion du masculin et du féminin, créé un nouvel élément. La pensée se manifeste en acte concret. Le désir nait de l’aspect féminin et l’aspect
masculin le traduit en action, le met en mouvement.
Cette phase que connaît
l’enfant, lui permet de se détacher de la mère et ainsi de s’individualiser. Si
les parents ont un amour inconditionnel pour l’enfant et s’ils ont eux-mêmes
résolu leur complexe d’Œdipe, c'est-à-dire, s’ils ont vécu le détachement à la
mère et en même temps l’impulsion d’aller vers une personne du sexe opposé, ils
donneront alors à l’enfant le pouvoir de s’individualiser.
L’énergie sexuelle
nous rappelle notre besoin de fusion, elle éveille l’âme à travers le désir, au
souvenir du foyer et peut nous amener à fusionner ultimement, l’âme avec la
conscience. Nous sommes nées de la source afin de refusionner avec la source en nous, chargés de
nos expériences qui nous permettent de nous connaître, de savoir ce qu’est
l’amour divin et de le faire circuler afin d'être autonomes, entiers. L’évolution est cyclique et infinie. Nous naissons et renaissons
sans cesse, nous élevant dans des sphères plus évoluées, dans une
compréhension plus juste de ce que sont l’amour, la source, nos origines et
notre véritable identité.
Notre
vision de la sexualité a été pervertie par le déni, la diabolisation du corps
physique, de la femme qui suscitait le désir...Tout a été totalement
faussé ! Quand on se libère de la notion de bien et de mal, on peut alors
avoir une vision plus saine de la vie et de qui nous sommes. Evidemment, si on
est persuadé d’être parfait, si on rejette nos ombres, on nie une part
importante de soi.
En
parlant à mon enfant intérieur et en lui expliquant ce que je crois maintenant,
c'est-à-dire, que le désir est naturel, qu’il est la source de toute création, le poids de la culpabilité est libéré. Cette énergie nous pousse à nous extérioriser, à aller vers les autres et en la canalisant, nous pouvons l’utiliser pour nourrir notre créativité, l’humain en a fait un sujet tabou, par peur...
Apprendre à faire monter le désir
dans le chakra du cœur puis jusqu’à la couronne, est à mon sens la meilleure
façon de sublimer les énergies père mère qui veulent s’exprimer de façon
divine. Là est notre pouvoir, dans la capacité à nous élever énergétiquement. La
transmutation des émotions participe à notre élévation et nous restitue le
pouvoir de création, de manifestation.
Il est
clair qu’un enfant est très sensible à son entourage et qu’il a vite fait de
repérer comment obtenir l’amour de celui-ci. Il voit aussi les jeux de pouvoirs
entre adultes et quand il ressent la puissance de l’énergie sexuelle en lui,
son besoin d’être aimé et sa clairvoyance dans la façon dont l’adulte
l’exprime le pousseront à la séduction. Une petite fille voudra plaire à son
père, non pour s’accoupler avec puisque c’est quelque chose d’inconnu pour elle
mais l’adulte pourra l’interpréter de cette façon. Elle cherchera à attirer son
attention, voudra s’interposer entre son père et sa mère. Si les parents sont
clairs avec eux-mêmes ils sauront faire
comprendre à la petite fille qu’on n’épouse pas son père. De cette façon, la
petite fille se tournera naturellement vers les petits garçons et s’identifiera
à sa mère, voudra lui ressembler. Ainsi elle pourra exprimer sa féminité à
l’âge adulte. Pour peu que les parents lui expliquent que la sexualité pour
qu’elle soit épanouissante, doit se vivre avec le cœur, l’enfant n’aura pas
peur de ce qu’il ressent. Ainsi, il évitera de se couper de son ressenti, de
son intuition, de ses émotions. Je généralise peut-être un peu vite mais
combien de femmes rejettent leur féminité, leurs émotions, combien ont privilégié l’aspect masculin intérieur ?
J'exprime mon instinct maternel pour guérir l'enfant intérieur |
Ce dont
je suis certaine, c’est de ma propre expérience. En fait, le mur qui se créé
quand je réfléchis à tout ça, illustre bien ce que j’ai vécu enfant, et
continue de vivre, comment j’ai instinctivement construit cette protection pour
me couper de mes émotions, comment j’ai associé l’amour, au risque d’être
abusée, comment mon inconscient de petite fille a imprimé ce qu’il a conclu du
trauma. Comment j'ai associé l'amour à la culpabilité et à l’abus qui m'ont fait craindre l'amour. La peur de mon
propre ressenti, de mes émotions, tout ceci se libérant peu à peu, le mur érigé dans l'enfance et maintenu par la prise de cachets, sera dissout par l'intégration de l'amour, par le fait de le laisser circuler entre ma personnalité adulte et cet enfant intérieur. Je me réapproprie l'amour que je suis, retrouve son essence originelle.
Le dialogue
avec l’enfant intérieur me permet de réactualiser mes croyances et à mesure que
j’accepte mes peurs, je peux voir que c’est ce vécu qui m’a amené à me tourner
vers le divin intérieur et à le trouver. C’était donc un « mal » pour
un « bien ». J’ai le sentiment que cette théorie de Freud tient la
route mais elle a besoin d’être située dans un contexte spirituel et considérée
hors notion de bien et de mal, de culpabilité. Bien souvent les humains
interprètent le monde au travers de leurs frustrations, de leurs peurs, c'est ce que j'ai fait aussi.
Je ne
prétends pas être dépourvue de peur mais j’apprends à les libérer une par une,
à travers le pouvoir du cœur. Je suis aussi consciente que celui-ci porte des
blessures qui peuvent brouiller la vision. De même que l’âme en
« apprentissage » ne détient pas « la vérité » mais sa vérité, celle de son propre parcours.
L’appel de la présence divine, l’émergence du Christ intérieur sont maintenant
mon postulat puisque tout n’est pas nettoyé au niveau émotionnel et inconscient. Maintenant que l'âme est en voie de guérison, la lumière du Christ intérieur peut s'infiltrer, enfin, je peux l'appeler sans crainte puisque ma vision du divin et du masculin est pacifiée. Il y a déjà
eu beaucoup de libération qui me permettent d’assimiler plus de lumière par l’amour
de soi.
Quand on libère des vieilles croyances et les émotions et pensées qui l’accompagnent
on crée de l’espace pour recevoir de nouvelles connaissances et c’est ce que j’ai
vécu ces dernières heures.
J’ai bien l’impression que le fait d’apprendre à
canaliser l’énergie sexuelle, l’énergie de création, est une immense clef de
bien-être, d’autonomie, de connaissance de soi, de complétude par la fusion avec
le monde intérieur, l’âme et la conscience mais aussi avec le tout, le monde extérieur.
C’est comme s’il me fallait revivre tout le processus de croissance, sentir l’énergie
sexuelle dans le chakra racine, l’intégrer, la laisser l’imprégner sans la
bloquer par des peurs, des croyances et reconnaître ses « effets »
puis faire de même dans chaque chakra, ressentir les émotions refoulées dans l’inconscient
afin de purifier chaque centre, intégrer, accepter, vivre chacune de ces étapes
dans le corps physique en toute conscience. Tout un voyage, une exploration magique
de l’inconnu !
Encore
une fois, je ne prétends pas avoir raison mais à être en cohérence à l’intérieur,
je ne cherche pas non plus à être au-dessus de autres mais à m’installer confortablement
au cœur de tout ce que je suis.
Je vais aller embrasser le chêne malgré la
brume poisseuse qui couvre la colline.