Helena Nelson Reed |
Ce
matin, le soleil semble vouloir offrir sa présence pour la journée. Je suis
toute excitée à l’idée de profiter du dernier jour où je peux circuler en
voiture, sans craindre les contrôles policiers. J’ai décidé d’aller chercher de
l’herbe. Dans ma volonté d’être dans l’acceptation de ce qui est, je cède au
désir qui est venu il y a quelques jours, de m’offrir ce plaisir. J’espère
pouvoir doser. C’est une chose que je n’ai jamais su faire. C’est comme si
j’avais toujours oscillé entre culpabilité de fumer ce produit que la majorité
qualifie d’illicite et le plaisir qu’il procure. Je me dis que j’ai amplifié la
culpabilité en associant le produit à un genre d’adhésion au mal, mais comme ce
concept devient totalement faux, pour moi, maintenant, je me dis qu’il est
temps de tester ma capacité d’acceptation de ce qui est. En l’occurrence,
est-ce que je m’autorise à aller au bout de mon envie, sans m’identifier au
personnage de "drogué", sans culpabiliser de vouloir ce plaisir ?
Quand j’étais ado, je n’avais pas de notion de culpabilité, je considérais que
le fait de fumer était avant tout un plaisir et il marquait mon désaccord avec
la société où l’effort, la souffrance et le sacrifice sont récompensés par des
médailles. Celle du travail, celle du sacrifice à la nation, celle pour les
familles nombreuses...Autant de récompenses qui amplifient l’idée de petitesse
de limitation de l’humain "intégré" dans la société mais désintégré en
lui-même.
Maintenant
que la notion de bien et de mal m’apparaissent comme le pire fléau de notre
société et voulant affirmer mon droit à être et à vivre ce que je veux, la
façon dont se déroulera la journée m’indiquera mon degré de résistance à
accueillir tout ce qui vient en moi et le degré de liberté que je m’accorde. En
même temps, je pourrais voir si la culpabilité demeure en moi.
J’ai
décidé de ne pas m’en faire pour le problème de réparation de la voiture,
appelé mon ex pour lui dire que je n’avais toujours pas reçu les pièces et que
j’allais essayer de trouver une solution qui m’évite de prendre le risque
d’être en infraction. J’ai prévu d’aller au jardin et de jouir de cette belle
journée ensoleillée.
Jusqu’à
maintenant, je rends le travail d’introspection, de changement de mode de
pensée, tout ce qui se rattache au spirituel, beaucoup trop laborieux. Il
manque de la légèreté, de la fluidité. Ma façon d’aborder la
multidimensionalité, la connaissance des différents sois, de ses aspects
complémentaires, est beaucoup trop scolaires. La notion de joie, de liberté
d’être et de facilité n’est pas assez présente.
Il
semble illogique et contradictoire d’aborder la loi du moindre effort, de façon
ardue. Le nombre d‘heures que je passe à cogiter au lieu de vivre simplement le
moment présent, devient énorme. Si le corps devait refléter l’activité des
différents corps, j’aurais une tête aussi grosse que mon corps !
Je
m’interdis trop de choses, agit en juge et censeur alors que mon désir, ma foi,
c’est de vivre libre et heureuse. Les moments où je suis dans l’acceptation de
ce qui est, sont encore trop rares et beaucoup trop au niveau du mental. Il est
temps d’apprendre de façon agréable, de lâcher des vieux schémas restrictifs et
limitatifs. Les dix années passées à l’église ont bien saccagé ma personnalité
et bien que j’ai eu la sensation de trouver un équilibre, celui-ci venait du
fait que je classais les gens, les situations en bien et mal, bons et méchants
et qu’évidemment, je me situais du côté des "saints". Quelle
connerie ! Quel manque d’amour pour la vie, la source !
D’un
autre côté, le fait d’avoir vécu 10 ans en réprimant une grande part de mon
être m’a montré ce qu’il ne fallait pas faire et a constitué un genre
d’apprentissage par défaut. Maintenant, afin d’éliminer totalement cette façon
injuste de considérer la vie, je veux apprendre dans la joie, la permissivité
quitte à me planter et à prendre le risque d’abuser. Je pars du principe que la
vie est une expérimentation permanente et que l’erreur est une constituante "positive" du parcours.
Je veux
répondre sans complexe à l’appel d’une part de moi et comme tout a sa raison
d’être, qui vivra verra.
Ma
tendance à dramatiser ma vie, la moindre situation, à douter de chacun de mes
choix ne saurait correspondre à ma soif de liberté. De même que le fait de
chercher quelle part de ce que je suis m’inspire afin de cautionner ou
d’invalider un désir, ne peux continuer d’être.
Selon ma volonté d’être dans
l’acceptation de tout ce que je suis et de tout ce qui est, il est illogique
que je continue d’agir en divisant, en jugeant, en réprimant des aspects de ma
personnalité. Puisque ce choix n’implique que moi-même, puisqu’il ne nuit à
personne d’autre que moi, et encore ça n’est pas dit que ce soit "mauvais"
pour moi, puisque je veux considérer chaque moment de ma vie comme une
expérimentation et libérer toute notion de bien et de mal. Il en faut des mots
et des phrases pour me convaincre de la pertinence de cette décision !
Déjà, je
considère que l’herbe est un produit naturel au même titre que le raisin avec
lequel ont fait le vin et que tout dépend de la raison pour laquelle on les
utilise et de la quantité qu'on prend. Comme je ne considère pas ce produit comme le seul à pouvoir me rendre
la vie agréable, comme je ne suis pas attachée à sa consommation, il n’y a
aucun danger de sombrer dans la dépendance. J’ai tergiversé pas mal de temps à
me dire que je retombais dans certains travers puis j’ai fini par me dire que
si ce désir était là et qu’il ne me lâchait pas, c’est que quelque chose devait
en sortir.
J’avoue que je ne voie pas trop mais au moins l’idée de mesurer mon
degré de détachement semble présente. Je sais que je n’ai plus besoin de ça
pour lâcher prise et que toutes les raisons qui me rendaient dépendante du
truc, n’existent plus. Il n’y a donc aucun risque. Je le vois plus comme une
expérience, une opportunité de m’ouvrir à d’autres aspects de qui je suis.
Assez palabré, je vais au jardin.
Je vais
tout de même attendre cet après midi pour poster ce message. Comme j’aurais le
produit en poche et que j’aurais pu constater comment je le vis inconsciemment
par rapport à la façon dont l’achat, et le voyage aller retour se seront
passé...
Je viens
d’ouvrir la page d’accueil d’orange et l’image de celle qui conduit la manif
anti mariage gai, montre à quel point ceux qui s’attachent aux vieilles valeurs
qui emprisonne l‘individu, sont sinistre et manque d’amour et de lumière. C’est
vraiment pathétique de voir comment on peut s’accrocher à ses références.
Chacun est libre de faire ce qu’il veut avec son corps, son cœur et son c...
A part
le besoin de contrôler, d’avoir raison, je ne voie pas ce que ça peut leur
faire que des gens veuillent se marier, qu’ils soient gais ou non.
J’ai
toujours considéré le mariage comme une arnaque. Que ce soit entre les époux,
vis-à-vis de la société. C’est la pure négation de l’amour. Vouloir s’approprier
une personne au nom de l’amour n’est que le signe de l’incomplétude de
l’individu. La marque de son besoin d’attachement. La possessivité n’est pas
l’amour et ne peut engendrer que la jalousie, l’envie, en même temps que créer
des frustrations.
Comment prétendre aimer une personne pendant vingt ans au
moins ? Là encore, on nie la capacité d’évolution de chacun, on se refuse
mutuellement l’occasion de changer, d’évoluer. Je remercie mon âme de m’avoir
épargné ça, et William d’avoir refusé cet ultimatum que je lui avais posé, quand
je me suis faite baptiser !
Remarque
à priori il était d’accord mais comme il manquait d’enthousiasme, j’avais
laissé tomber l’idée qu’aujourd’hui je trouve totalement abusive.
J’aurais
voulu qu’il me jure fidélité sous prétexte que nous partagions le même
lit ? Bien que ce que je vais dire puisse choquer la majorité d’entre
vous, je suis à deux doigts d’associer mariage à la prostitution légale.
Evidemment, ça n’est pas toujours un arrangement conscient mais c’est rarement
un acte de pur amour.
J’ai une
conception tellement pure de l’amour qu’il ne saurait être contenu, limité à
une seule personne, un seul objet.
Je viens
d’ouvrir le lecteur Windows Média "au hasard" et c’est Léo Ferré :
« C’est extra ! » Maintenant, c’est les Doors :
« Light my fire »...
Se
croire multidimensionnel, divin ne peut être compatible avec ce qui n’est pas
liberté, grandeur, puissance, amour inconditionnel.
Le
mariage par lui-même est d’une telle contradiction que ça en devient ridicule.
Pourquoi avoir besoin de témoin, d’officialisation de l’union ? C’est un
peu comme si chacun se disait « t’as vu, la preuve que je t’aime, une
bague chère, ma signature au bas d’un « contrat, et regarde, ils peuvent
en témoigner ! Ma femme, mon mari ! Se jurer
fidélité ! Fidélité à soi-même serait déjà un immense progrès qui
changerait considérablement la société. Plus d’hypocrisie, de faux semblant, de
frustration à faire ce que l’autre attend...
Vive la
liberté, le célibat, l’ouverture du cœur. Que cette journée resplendisse de
joie !
Bon les
reins me font mal et selon Lise Bourbeau, ça serait lié à un manque de lâcher
prise, une difficulté à savoir ce qui est bon pour moi, une activité mentale
trop intense liée aux problèmes rencontrés...Beaucoup de causes qui m’empêche
de trouver la bonne, celle qui me correspond. Je suis encore à douter, à
chercher si j’ai tort ou raison de suivre mon envie alors qu’il est question de
vivre, d’expérimenter librement.
Là, une voix me dit, "tu connais le produit".
Puis une autre, "merde mais j’en ai envie", encore une autre qui me souffle, "tu
t’inquiète trop, tu cogites trop"...C’est le merdier ! Une petite
méditation sera peut-être la solution.
Est-ce
que mon corps me dit qu’il ne veut pas de ce produit par le mal au rein ou
est-ce la cogitation mentale, le conflit intérieur qui en est la cause ?
En relisant la phrase plus haut, je me dis que c’est assez clair. Besoin de lâcher
prise du conflit mental créé par la difficulté à choisir et à trop peser le
pour et le contre. Je mange et j’y vais.
Rien de
tel que de s’adresser à sa propre lumière pour être éclairée de l’intérieur,
une petite "méditation" m’a montré des évidences que je soupçonnait
sans vouloir trop les voir. Il y a le fait que le désir, la pulsion de vie,
revient au galop avec la montée de sève du printemps et je ne suis évidemment
pas épargnée par son flux.
Comme j’envisage la chose avec plus de lucidité,
moins de culpabilité, je n’ai même pas envie d’assouvir les élans qui se font
sentir légèrement par moments. Je me contente de calmer mon mental quand je
pense à des hommes qui me plaisent. Non trop par peur mais plutôt parce que je
connais sa capacité à anticiper, à se faire des plans...
Je laisse l’énergie
circuler librement, tentant de la diriger éventuellement, vers le chakra du
cœur. Il est clair que j’ai de bons souvenirs au niveau sexuel avec William et
l’idée de le voir suscite quelques peurs. Celle d’éprouver du désir par rapport
aux souvenirs qui serait forcément accompagné d’une frustration puisqu’il est
en couple.
Je n’ai jamais joué le rôle de briseuse de ménage et ne vais
commencer aujourd’hui. Il semble que le conflit se situe ici. Entre l’envie
d’exprimer mon ressenti sans retenue et celui d’être respectueuse de l’autre.
C’est encore mon mental qui anticipe puisque rien ne me dit que je ressentirais
quelque chose. De toute façon, je n’ai pas à subir cet éventuel ressenti. Il me
suffit de me dire que c’est "normal" d’éprouver du désir et de faire comme
quand je suis seule, diriger l’énergie vers le cœur. Ce qui pourrait être vécu
comme une peur insurmontable peut au contraire être l’occasion d’appliquer ma
foi et mes connaissances en ce domaine.
Là, il faut que je fasse confiance en
ma capacité de gérer mes émotions.
J’ai
reçu la moitié des pièces commandées donc pour le moment, je ne peux rien faire. Bon, je vais voir William et au retour, j’achèterais la beu.