De
plus en plus de gens s’intéressent à la spiritualité, au développement
personnel et c’est tout à fait logique puisque le mal-être croissant, la perte
de valeurs de la société de consommation basée sur la compétition, amène chacun
à s’interroger et la quête de sens face à la folie du monde va aller
amplifiant.
En toute chose, il y a du "bon" et du "mauvais" et le fait que nous
vivions dans un monde de dualité peut se vérifier à chaque instant, au niveau
individuel et collectif puisque tout est lié.
Dans
ce contexte, le nombre de personnes qui veulent partager les fruits de leur
expérience et en faire une profession augmente à mesure que la demande amplifie,
que le mal-être grandit.
Les stages, les formations, les coachs, les chanels, les
médiums se multiplient en conséquence et c’est tout à fait logique, naturel.
Cependant, comme dans tous les domaines, il y a les opportunistes, ceux qui
flairent le bon filon et on ne peut pas les blâmer vu le contexte actuel du
secteur de l’emploi puis il y a ceux qui ont tellement souffert, dans leur
enfance ou dans leur vie d'adulte, pour des raisons diverses, que le besoin de comprendre, de guérir, les a
amené sur le chemin de la spiritualité et du développement personnel.
Deux façon d'agir se dessinent alors, celle qui consiste à se venger si on peut dire, du rejet vécu; "j'ai été rejeté, impuissant, maintenant, je veux faire ma place". Je pense à mon voisin qui traine des carences affectives parentales et qui pour les combler, trouver son pouvoir, est passé du banditisme, au RSA pour avoir une couverture sociale, une place légale et écouler ses marchandises, à l'ouverture d'un restaurant, pour se lancer maintenant, dans la "lecture psychique".
Puis il y a la méthode classique, celle qui se base sur la gratuité de ses dons, selon les enseignements religieux, l'idée que lorsqu'on donne, on reçoit. Mais très souvent, la générosité n'est pas au rendez-vous et ce "travail" s'exerce en plus de celui qui permet de se nourrir et de se loger. Dans les deux cas, c'est le signe d'un déséquilibre, d'un manque d'amour véritable de soi, d'une survalorisation ou d'une dévalorisation.
Ces deux catégories de gens sont confrontées à un problème, celui de la concurrence.
Ces deux catégories de gens sont confrontées à un problème, celui de la concurrence.
Entre ces deux extrêmes, se dessine une nouvelle voie, celle de la stratégie marketing qui trouve sa place dans les milieux dits spirituels et puisque selon le cadre légal, la seule "étiquette possible", est celle du coaching, ils endossent ce rôle et suivent des formations.
Cet engouement pour le développement personnel a amené d’autres personnes et parfois les mêmes que celles précitées, à développer
des stratégies marketing selon le modèle américain qui reste la référence en
matière d’innovation et qui, par son hégémonie sur le monde, sa puissance, fascine
les populations qui les considèrent comme les "gentils", les protecteurs de la démocratie, de la liberté, des reliquats du plan Marshall...
Ce qui vient des états unis est à la mode, ça se vend, c’est
une réalité incontestable.
Le
modèle américain est basé sur la conquête, l’esprit de compétition, celui du
rendement, du business et les campagnes politiques où les adversaires investissent
un large budget dans des enquêtes visant à trouver la faille, le point faible
de leurs adversaires en sont l’illustration flagrante.
Pour
ceux qui cherchent à transmettre leur maitrise, leur foi, leur expérience d’éveil,
un autre souci arrive alors, celui de concilier l’éthique, le besoin d’honnêteté
et la nécessité de trouver des clients afin de pouvoir vivre de leur passion,
de leur expertise.
Dans la majorité des cas, une ouverture de conscience suit
une quête existentielle difficile dont l’origine vient justement d’un sentiment
d’exclusion, de rejet à cause de ses différences, d’un manque de reconnaissance, d’un
dégoût pour la vie, d’un sentiment d’injustice. Ceci a été induit ou provoqué
par un manque d’amour de soi, de la vie, de traumas et ceux qui s’en sont
sortis en ont bavé pour se reconstruire.
Mais ce sont ses souffrances qui les
ont amenés à chercher et à trouver l’amour en soi, le divin intérieur au prix d’une
profonde introspection, d’un travail sur soi qui les a rendus plus conscients
et capables d'accepter leur passé, leurs différences, gagnant ainsi plus de confiance
en soi.
Pour répondre à cela, les stratégies marketing se sont adaptées à la
demande et essaient de concilier éthique personnelle et professionnelle. On
voit alors fleurir des articles ou des messages qui commencent par des chiffres, des titres
accrocheurs qui sont censés amener des clients à ceux qui les publient. Comme
si les chiffres donnaient du crédit à leurs textes, montraient une certaine maitrise, une aptitude à structurer sa pensée, de la même façon qu’on
vend mieux des lessives quand c’est un homme à blouse blanche qui en fait la
promotion.
C’est
une stratégie marketing incontournable dans les sessions de formation, de coaching
qui dissimule un manque de confiance en soi.
Mais,
il est vrai que lorsqu’on veut aider, transmettre, accompagner…on manque souvent de
cette confiance justement puisque c’est ce manque qui nous a amené à chercher
le sens de cette vie, notre véritable identité et à développer les qualités du cœur
parce que c’est cet organe qui nous relie au « divin », et donne l’assurance
et la confiance en la vie.
Mais il apparait que le volet manquant c’est
maintenant le manque de confiance en l’autre, la vision aidant/aidé, qui souffre
d’utiliser les schémas du passé, basés sur la concurrence, l’esprit de
compétition, la comparaison, la crédibilité basée sur l'autorité, l'image du père.
Je
souligne ceci, non pour dévaloriser les auteurs qui utilisent ces méthodes
puisque si je le publie ici ces articles, c‘est que j’y trouve une certaine
sagesse et qu’il est bon justement de s’ouvrir aux autres, de ne pas rester
enfermé dans son point de vue car on peut alors élargir son horizon tout en reconnaissant
la valeur de l’autre, peu importe son âge, son genre, sa culture, ses
origines...
Mais plutôt pour réfléchir à la question des stratégies et montrer qu’un ‘défaut’, une faiblesse, une
difficulté ou tout ce que l’on juge comme tel, peut devenir une ‘qualité’, une
force, une singularité, qui nous permettra de nous démarquer de l’ensemble sans
avoir besoin d’entrer dans un rapport de force, d’avoir raison.
Affirmer
notre individualité et en même temps, reconnaitre l'unité entre humain.
Accepter ses ombres permet d'amplifier l’amour véritable de soi puisque tout
ceci nous aura permis d’aller au fond de nous-même et d’y trouver notre pouvoir
d’aimer, notre véritable puissance, même si elle demeure fragile. C’est aussi cette
fragilité qui nous permettra de rester humble, d’éprouver de l’empathie pour ‘les
autres’ et de sortir des schémas du passé.
Dans
le processus de guérison « miracle » de mon addiction, il y a quinze
ans de cela, je peux constater avec du recul, un phénomène vérifié par des scientifiques, celui de la relation bienveillante, de la sociabilisation qui a
fait que je ne suis pas retombée dans l’addiction tant que j’étais dans l’église.
J’en déduis que le fait d’être en confiance, d’être entouré de gens qui
partagent des valeurs humaines basées sur l’amour du prochain, restaure la
relation de confiance tant vis-à-vis des autres que vis-à-vis de soi-même. Je copie-colle un passage de cet article trouvé sur Huffingtonpost*
…« L'être
humain est une créature qui a besoin de créer des liens, d'être en relation
avec les autres, d'aimer. Pour moi, la phrase la plus juste du XXe siècle est
celle d'E.M. Forster : « Relier suffit. » Mais les circonstances et la
culture qui sont les nôtres empêchent toute véritable connexion, bien
qu'internet nous en donne l'illusion. L'augmentation des comportements
addictifs est le symptôme d'un mal-être profondément enraciné, qui nous pousse
à privilégier le nouveau gadget dont nous avons envie plutôt que les personnes
qui nous entourent.
Dans
un de ses textes, Georges Monbiot a qualifié notre époque d'« âge de la
solitude ». Nous avons créé des sociétés humaines dans lesquelles il n'a jamais
été aussi facile de vivre coupé des autres. Selon Bruce Alexander, le créateur
du parc à rats, nous nous préoccupons depuis trop longtemps de la manière de
guérir l'addiction au cas par cas. Il est temps, à présent, de porter nos
efforts sur la guérison sociale : comment guérir, tous ensemble, la
maladie de l'isolement qui s'est abattue sur nous.
Mais
ces nouvelles données sont bien plus qu'un défi à la politique que nous avons
suivie, et à ce que nous tenions pour acquis. Nous devons également ouvrir nos
cœurs… »
extrait
du récit de Johann Hari, auteur du livre « Chasing the scream »*
Concernant
les stratégies marketing, il y aurait beaucoup à dire et chacun est libre de ses choix. Mais si on veut participer à l’évolution
du monde, éveiller les consciences, contribuer au changement de société,
peut-on concevoir de le faire selon des schémas stratégiques, des techniques d'accroche, en perpétuant des valeurs qui sont justement celles qui mènent l'humanité à sa perte ? Dans ces approches où on se situe au-dessus de l'autre où on le considère comme une cible, un client potentiel, quelqu'un d'inférieur, qui ne sait pas gérer sa vie, ou qui manque de maturité, de ressources, n’est-ce pas nier la valeur de tout humain qui est justement dans le
fait d’être unique ?
Ce
sont ses différences qui enrichissent l’ensemble. Deux personnes vivant la même
expérience n’auront pas la même façon de l’expérimenter, elles en tireront des
enseignements différents et pour cela chacun peut enseigner l’autre. Le jeune apportera sa fraicheur, son dynamisme à celui qui arrive à la fin de sa vie, celui qui a acquis des dons pourra les partager avec ceux qui entrent dans le monde de l'adulte...
Nous
sommes tous différents et c’est en cela que chacun peut avoir sa place dans
tous les domaines de la vie, y compris dans le monde du travail. De plus quand
on connait la loi d’attraction et de résonance, on sait que les énergies qui s’assemblent
amplifient, tout comme disait le christ ; "lorsque deux d’entre vous se
réunissent en mon nom, je suis présent". Il ne parlait pas de lui en personne
mais de l’amour, de cette énergie capable de soulever des montagnes, de créer
des mondes.
Il y a une puissance indéniable à s’unir sur une même fréquence.
Nous sommes identiques dans nos origines divines, nos attributs, nos corps qui
sont construits de la même façon, seule l’apparence change et au lieu d’en faire
un sujet de discorde, de valorisation ou de rejet ne peut-on pas y trouver une
force nouvelle, capable de changer les relations humaines et sortir en même temps du "nous contre eux" ?
C’est sûr que
ça risque de soulever des peurs, d’éveiller des blessures mais c’est ce qui
permet de les libérer, de se libérer et de changer. Je pense que l’avenir de l’humanité est
là, dans la solidarité et la reconnaissance de l’autre en tant que frère, sœur.
Je constate que lorsque j’ouvre mon cœur, l’envie d’aller vers les autres se
fait sentir puissamment et ça éveille des souvenirs traumatiques enfouies, mais en les
accueillant, je sens que le cœur harmonise les énergies en moi et non seulement
je n’ai plus peur d’aller vers les autres, quels qu’ils soient, mais en plus, je
sens une guérison profonde, la confiance en soi qui grandit. C’est sûr que des
nettoyages, des ajustements, sont encore à réaliser mais ça m’évite de retomber
dans le piège de la valorisation par comparaison.
Ce n’est pas de cette façon
que la véritable confiance en soi s’acquiert ni le sens de sa propre valeur.
Amplifier l‘amour en soi en ayant
un amour véritable pour tous les aspects de l’être est quelque chose de magnifique
parce que on se sent renaitre mais nous sommes avant tout des êtres énergétiques
et l’énergie s’étiole si elle est limitée.
Je me rends compte de cela depuis
peu même si j’en avais déjà conscience mais il me semble que ça devient urgent de
changer la relation aux autres, d’être dans l’amour inconditionnel de soi, de l’autre
et dans l’authenticité, la transparence.
Je prends pas mal de claques depuis que je suis sur les
réseaux sociaux parce que les demandes d’amis sont une fois sur dix, des invitations qui visent à augmenter la visibilité de ceux qui m’appellent à devenir « ami ». C’est encore une stratégie marketing et cette situation m’invite à accueillir l’enfant
intérieur, la vulnérabilité, la naïveté, mon côté "peace and love". D’un autre
côté, quand la peine a été absorbée, je change de point de vue et je me dis que
si ça peut permettre à quelqu’un de gagner des clients, pourquoi pas, dans la
mesure où les méthodes de soins me semblent viables.
Ceci m’aide à m’aligner,
à me recentrer et à trouver l’équilibre entre amour de soi et amour de l’autre
puis à comprendre et accepter le fait que la reconnaissance extérieure est
quelque chose d’important. C'est sûr qu'on est encore dans un schéma qui trahit le manque d'amour de soi parce que lorsque je suis ancrée, connectée à la terre mère, au "ciel" rien ne peut m'affecter mais je peux aussi rester enfermée dans ma bulle.
Ce qui amène à chercher l'équilibre entre introspection et extériorisation, entre don et réception. Il y a encore des mises
à jour à faire à ce niveau là !
Personnellement, je préfère ‘gagner’ cette
confiance au quotidien, dans ma relation aux autres, avec mon voisinage, les
gens que je croise et utiliser l'effet miroir pour accueillir ce qu'il révèle en moi. Et ne pas me précipiter pour proposer un accompagnement.
Déjà,
il est bon de savoir ce qui motive et de libérer les ‘mauvaises raisons’, du
moins d’épurer les corps émotionnel et mental afin de trouver le juste milieu pour
ne pas retomber à nouveau dans les jeux de rôle.
Tant que l’ego n’est pas équilibré,
la tendance à se protéger derrière un masque faussera les relations. Puis il
faut aussi accueillir la peur de ne pas être à la hauteur, de manquer d’expérience,
de qualités, celle aussi, et justement de la concurrence parce qu’il est clair que
c’est relié et si je parle de ce sujet c’est parce qu’il me touche.
Je ne
prétends pas savoir mieux que les autres mais il me semble que l’ancien mode de
fonctionnement dans le service à autrui ne peux plus fonctionner du moins il ne
peut pas satisfaire ce que je suis ni proposer des solutions durables et
valables pour tous.
Une chose est certaine c’est que nous avançons tous
ensembles comme toujours seulement si on veut mettre à profit les outils qui nous
sont donnés, tant la connaissance de l’humain divin, des lois universelles que
les outils technologiques qui n’ont pas été développés par hasard, comprendre
le sens de l’unité, de la solidarité, du « grandir ensembles » me parait essentiel.
Puis le sujet vous intéresse aussi puisque tout être
humain qui prends conscience de sa vraie nature passe par ces questions et
porte en lui l’envie de participer, de contribuer à l’élévation des consciences,
concrètement, au-delà de la sphère privée.
*Le
blog où vous pouvez acheter le livre (en anglais) de Johann Hari : « Chasing the scream » http://chasingthescream.com/
*Article intitulé: "On a découvert les mécanismes probables de l'addiction", que vous pouvez lire dans son intégralité, sur ce site :
http://www.huffingtonpost.fr/johann-hari/causes-addictions-drogues_b_6643266.html?utm_hp_ref=france
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci