dimanche 11 janvier 2015

« Quel espace accordez-vous à l’enfant intérieur ? »





Ces quelques lignes trouvées sur face de bouc m'ont interpellées. 
"L’enfant a-t-il des droits ?"
"On estime qu’il y a 158 millions d’enfants âgés entre 5 et 14 ans qui travaillent -un enfant sur six dans le monde. Des millions d'enfants travaillent dans des situations ou conditions dangereuses (travail dans les mines, avec des produits chimiques et des pesticides dans l’agriculture ou donnant lieu à la manipulation de machines dangereuses, etc.). Ils sont omniprésents mais invisibles, peinant comme employés de maison, derrière les murs des ateliers et, loin des regards, dans les plantations.

Posté par achille le grand"

Selon la logique de l’effet miroir, ce qui est à l’extérieur, reflète ce que je vis à l’intérieur, ce que nous vivons à l’intérieur, la façon dont nous gérons nos personnages internes. Comment nous nous comportons vis à vis de notre vulnérabilité, notre spontanéité, notre innocence, notre joie de vivre, notre insouciance, notre besoin de jeu, de légèreté, de rêves, de communion...Comment gérons nous la vie qui s'exprime en nous, au travers des émotions ?



Les adultes sont très nostalgiques de l’enfance pour la plupart mais c’est souvent inconscient. Des souvenirs, des odeurs, mais surtout la sensation d’être libre, en sécurité, de n’avoir à se soucier de rien, reste ancrée profondément. 
L’enfant est spontané, directe, innocent, vulnérable et pourtant capable d’encaisser les pires injustices. Le besoin d’amour, de reconnaissance et la position de dépendance vis-à-vis des parents ne lui donnent pas d’autre choix que de se plier aux exigences des adultes. Alors il va emmagasiner des quantités d’infos que sa personnalité n’est pas encore à même de traiter et qui seront rangés dans son inconscient.

Cette info sera maintenue vivante afin d’être retraitée le jour où la personnalité sera capable de voir et de gérer cet amalgame de pensées/questions, d’émotions et les stratégies qui ont été mises en place « en attendant » ce moment.

Ce qui est certain et très rassurant c’est que ce paquet d’énergies contenues émerge quand nous sommes prêts à le gérer au mieux. Tant que l’ego n’a pas de nouvelles stratégies il ne se passera rien. Enfin les appels de l’enfant intérieur ne seront pas entendus. Pourtant, il va régulièrement se présenter  à nous, sous la forme de la colère, de la sensation d’injustice, du besoin de lâcher prise, de jouer, de se distraire…

Dès l’enfance, on comprend que pour exister, il va nous falloir obéir, c'est-à-dire agir selon les attentes de nos parents, de la société et bien que ça demande de se sacrifier, de laisser de côté tout ce que nous ressentons, de taire nos émotions, de les sélectionner afin d’être reconnu comme un enfant sage et aimant, nous n’avons pas d’autre choix parce que notre survie en dépend.
Nous apprenons à devenir un enfant qui respecte l’autorité tout comme ses parents obéissent aux autorités qui les gouvernent. On nous transmet une croyance admise par tous, celle qu’il nous faut choisir entre la sincérité et le conformisme, entre notre ressenti et les croyances établies, on nous apprend à sélectionner, à diviser et à choisir le personnage que nous serons en tant qu’adulte. L’école nous oriente ensuite dans l’apprentissage qui fera émerger cet aspect unique de notre entièreté qui sera notre identité pour toute la vie. Ainsi, on deviendra une fonction pour le reste de nos jours et même lorsque sonne l’heure de la retraite, on s’accrochera à ce costume au risque de perdre notre identité.
Les plus lucides deviendront marginaux, devront aller à contre courant et se verront exclus d’emblée. Les plus rusés joueront la séduction, viseront le pouvoir et les simples d’esprit seront considérés comme attardés, faibles ou invalides.

L’enfant en soi représente l’énergie de vie, de l’âme, il est la part intérieur la plus fragile certes mais aussi la plus vivante, apte à suivre le cœur et à rendre la vie belle. C’est cet aspect qui connait la vérité, celle des traumas passés mais aussi de nos plus belles aspirations. Il est le gardien de nos désirs les plus secrets, de ce qui nous fait vibrer, de la joie naturelle et spontanée, de notre authenticité et de notre spontanéité.
A l’adolescence, les parents décident ou influence grandement nos choix en matière d’orientation professionnelle. Les énergies sexuelles viennent semer le trouble en dedans et comme la sexualité est encore totalement taboue malgré l’étalage de la pornographie, pas question d’aborder le sujet sans rougir alors il vaut mieux se taire et gérer comme on peut ces mouvements impulsifs d’énergie.  

Bien que de nombreux masques soient adoptés au cours d’une vie, il arrive un moment où le mal-être intérieur est si fort que ça va se traduire par une crise due au conflit intérieur entre l’enfant et l’adulte. Entre ce que nous sommes vraiment et ce que nous affichons, ce à quoi nous nous sommes identifiés.

Pendant la vie d’adulte, on compensera les besoins de sincérité, de vérité, de l’enfant intérieur, en prenant des produits qui cassent les barrières de l’inhibition. Plus l’enfant intérieur sera frustré au quotidien et plus l’adulte enivré, drogué, sera extravagant, insolent, provocateur, cynique. Alors l’adulte fera de ces week-end, des moments de décompression, de laisser aller, il s’autorisera à être lui-même dans un cadre défini et communément accepté par la société. Encouragé par les vendeurs de rêves, les médias, les dirigeants, qui savent combien le divertissement est une part essentielle au maintient de l’ordre dans la société.
Ceux qui ont des fonctions influentes et des responsabilités écrasantes devront trouver des compensations à la hauteur de leur frustration, de la pression qui leur est infligée par leur hiérarchie, tout au long de la semaine.

Plus l’enfant intérieur est brimé, manipulé, et plus l’adulte sera dominateur, injuste. Plus l’adulte s’infligera d’interdit et plus l’enfant intérieur sera étouffé. Cet endurcissement de cœur le coupera de l’âme, du divin et de la sagesse naturelle. Ce qui engendre le besoin de contrôle toujours plus grand.

Bon, je n’insiste pas, ça fait deux fois que l’électricité se coupe. Je suppose que c’est la résistance intérieure qui se manifeste mais je ne cherche pas. J’ai juste respiré et amené tout ce que suscite la situation, au cœur.
A chaque fois, j’ai dû réécrire ce qui n’avait pas été enregistré et bien qu’il semble que l’enseignant et le critique intérieurs soient en conflit, je ne tente pas de résoudre la question mentalement. On verra bien ce que la journée m’amène à vivre, à voir et à comprendre. Pour le moment, l’accueil et l’acceptation, c'est-à-dire l’ouverture de cœur et le lâcher prise sont à vivre.

Je me contente des petits progrès réalisés pour nourri ma confiance, comme le coup de fil au bûcheron hier. Comme le tas de bois fondait rapidement, j’ai commencé par me limiter en allumant le poêle seulement quand le froid envahissait l’appart. J’ai de l’argent sur mon compte malgré mon budget limité et c’est le résultat du travail effectué à propos de l’argent, des croyances que je nourrissais et que j’ai libérées en prenant conscience de la valeur énergétique de l’argent. En accueillant les pensées et émotions générées par la peur à ce propos, j’ai lâché prise et le résultat, c’est que je ne manque de rien depuis deux ans. Mais malgré tout, il reste encore une forme d’injustice interne qui demeure dans la façon de gérer mes corps.
Je fais toujours passer le mental en premier au détriment du corps physique. Ce constat fait ressortir des peurs, des croyances, qui ont besoin d’être passées au travers du cœur afin de s’équilibrer. Le premier réflexe "humain", c’est de vouloir se raisonner, créer l’équilibre en associant les personnages internes de sorte qu’ils se complètent. J’ai donc accueillies toutes ces voix qui tentent d’éduquer l’enfant intérieur. 
Cet aspect de soi ne raisonne pas, il exprime ce qui est caché, dans l’inconscient, dans le corps émotionnel...
Le mien ne supporte pas d’être dirigé par la raison. Enfin je dis ne supporte pas c’est peut-être beaucoup plus simple que cela, il ne comprend pas la logique du mental, c’est un langage qui ne lui correspond pas, c’est exactement l’inverse de ce qu’il est. 
Ce qui est sûr, c’est que mon cœur lui parle et qu’il lui fait confiance.

Je vais donc me contenter de garder mon cœur et mon esprit ouverts. Puis petit déjeuner au lieu de continuer à écrire. Quand on prend conscience de la façon de gérer ses corps, son monde, on va avoir un réflexe conditionné, de rejet. En commençant par accepter ce fait, on va libérer la pression et calmer le jeu.
A la première coupure d’électricité, j’ai gueulé bien évidemment puis les pensées ont commencé à défiler, toutes aussi critiques les unes que les autres. La recherche de la cause s’est enclenchée mais je me suis contentée d’observer. Peu à peu, les pensées se sont calmées et j’ai parlé à mes corps.
Je pourrais dire que je me suis raisonnée, ce qui est le cas mais je n’ai pas usé de violence ni imposé quoi que ce soit, j’ai juste ramené à la mémoire l’importance de rester unis intérieurement. 

Pour trouver l’harmonie et la paix, on a deux solutions; soit on se raisonne, soit on fait confiance au cœur et au divin. J’ai choisi la deuxième option parce que c’est celle qui est la plus juste, équitable et dont les effets sont durables.
Une montée d’énergie de peur se manifeste, voyons ce qu’elle veut me dire. 
Il est clair que j’ai besoin de revoir mes priorités mais comme je ne veux rien forcer, je libère la culpabilité en confiant mes difficultés à mon corps physique. 
Je lui confie aussi mes intentions de le traiter avec plus de respect et ma décision d’acheter du bois afin de bénéficier d’un confort permanent, a provoqué une joie partagée. 

Il ne me parle pas avec des mots, quoique parfois la pensée lui sert d’interprète, mais par des sensations intérieures de décontraction, de bien-être, de paix et de joie. 
Le fait de suivre son instinct, de répondre aux envies qui se manifestent quand la faim est là, permet de se nourrir d’une façon qui correspond aux besoins de l’instant. 
Je vois que mon alimentation a changé ces derniers temps, j’ingère beaucoup de liquide, consomme moins de pain et plus du tout de viande depuis plus d’une semaine. 
J’ai noté que la viande donnait de l’énergie mais celle-ci est plutôt agressive. Dans un sens, ce geste ramène aux instincts primaires, au prédateur, à la peur, mais si on cesse de se juger, de s’invalider, et de vouloir s’imposer un régime, une ligne de conduite, on peut constater que le corps sait nous dire ce dont il a besoin, au jour le jour. 
Même quand une envie de chocolat se manifeste, c’est un besoin de magnésium qui viendra aider le corps mental et si on ne réfrène pas l’envie, le simple bon sens, la sagesse du cœur et la sensation de l’estomac qui s’alourdit, mettront les limites.   

Allez hop, sous la douche ! Là encore, combien de fois je me suis fait violence en me lavant dans une salle de bain dont la température n’atteignait pas les dix degrés ! 
Comme si c’était « normal », comme si les soins, l’attention portée au corps physique était encore quelque chose de mal. Idem pour la faim, combien de fois je laisse mon ventre gargouiller jusqu’à se tordre de douleur, pour satisfaire les besoins insatiables du mental, du monde de la pensée ! Il est temps que ça change ! 
Mais pas à la façon du mental, selon le cœur.
Le réel changement ne peut s’effectuer que dans le cœur. Il n’est pas conditionné ni par la peur, ni par l’extérieur, il agit toujours dans la vérité de l’instant et il n’exclue rien. Je vais y conduire la maitresse d’école intérieure qui vit des frustrations et a besoin d’être vue et équilibrée en douceur. Il est clair que j’aime transmettre, enseigner, même mais comme je suis encore dans le jugement et l’excès, je n’arrive pas à trouver l’équilibre à ce niveau là. Mon cœur lui, saura et quand mon mental validera ses élans, la compréhension viendra. 


Pour revenir au titre de ce message, pour répondre à la question, je peux dire que malgré mes connaissances, mon expérience et ma confiance en l’amour, le divin et la vie, je n’arrive toujours pas à laisser cet enfant s’exprimer naturellement. 
Oui, chaque fois que j’accueille une émotion, j’allège sa charge puis quand je suis l’élan du moment, je l’honore mais le réflexe de contrôle se manifeste encore. 
Et je ne lutte pas contre ça, je le constate seulement. Je sais que ça viendra au fur et à mesure, par l’expérience qui renforce la confiance au cœur, en l'amour, en soi. Et je peux constater les effets positifs de cette façon de faire.

La violence a trop longtemps dirigé ma vie, tout comme la peur alors de la même façon que je trouve la paix et la sécurité en revenant au cœur, je passe maintenant tout ce qui est, par cet organe majeur et directeur, qui rétablit l’amour à l’intérieur. 


Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci