L’adolescence est une période difficile puisque celle-ci
nous amène à devoir trancher, à choisir notre voie, notre camp, la façon dont nous
voulons vivre. Alors même que nous nous
trouvons en période de crise existentielle, par notre corps qui change, qui
exprime notre genre, par les montées de l’énergie sexuelle jusqu’alors
inconnue, nous devons définir ce que nous voulons être. C’est un immense
paradoxe qui nous éloigne de notre vraie nature, de notre véritable identité et
après avoir agit pour faire plaisir aux parents, nous allons devoir chercher
les modèles auxquels nous identifier pour fabriquer un personnage; notre
personnalité sociale.
A peine conscient de nous-mêmes et à un moment où tout est
bouleversé en soi, la société nous oblige à trahir l’être divin, l’âme, alors
que nous n’en avons que quelques sensations, juste pour être intégré, accepté et validé. Tout ce qui en nous est le plus
fort, violent et caché, nous amènera à nous identifier très souvent à l’opposé
de cela. On essayera de se définir selon les principes d’attraction, de
répulsion et d’identification qui nous formatent, nous modèlent et en même
temps, nous coupe de notre être véritable.
L’identification, l’attraction ou la répulsion, sont des
stratégies de l’ego qui n’est pas notre véritable identité mais un composé de sous facettes, d'énergies sélectionnées, choisies selon des critères bien/mal. La personnalité est l’interprétation de l’ego, de la notion d’individualité. Le mot en lui-même est
significatif : individu, dualité.
Le UN divisé en deux pôles.
Mais le UN ne peut être divisé, seule la personnalité le
croit parce qu’elle le vit de l’intérieur tant que l’identification se limite à l'ego. La sensation de n’être qu’une moitié poussera l’individu
à chercher son alter ego, dans le sexe opposé ou encore dans un individu du
même genre.
L’ego est cet aspect intérieur qui veut connaitre, qui veut
s’extérioriser, exercer sa volonté et s’unir mathématiquement aux autres.
Mathématiquement dans le sens où il se considère comme une moitié et en toute
logique, une moitié plus une moitié égal un couple. Un couple qui doit tenir
dans la durée au risque de se retrouver à nouveau seul et en manque. Tout un
tas de stratégies se mettent alors en place pour ne pas briser la cellule, le
foyer et donc la personnalité. Il perçoit les énergies de la source et
interprète au travers de la notion de dualité, de séparation et de division. Le
désir puissant de fusion est l’interprétation egotique, de l’énergie d’amour,
du cœur, de l’âme.
Pourtant, notre cerveau se compose de deux hémisphères et
d’un cerveau reptilien.
Nous avons la capacité de résonner, de raisonner et
disposons de l’instinct de survie qui fonctionne en mode automatique et
s’enclenche dès que la conscience est absente, perchée, déconnectée de la
réalité.
Nous portons en nous plusieurs dimensions ou règnes, celui
de l’animal, du corps physique relié à la terre, aux éléments, celui de la
conscience relié au soleil, aux sphères lumineuses, celui de l’inconscience
relié à la lune et ses mystères à l'image de sa face cachée. Au départ, ses dimensions sont reliées
inconsciemment puis à mesure que la personnalité se forge par attraction et
répulsion, elle va invalider, éliminer ce qu’elle ne comprend pas. Elle va
exercer sa volonté et vouloir contrôler ce qui lui échappe. Pour ce faire, elle
range tout dans l’ombre de l’inconscient. Tout ce matériel va continuer de
grandir, de se manifester afin d’être vu, aimé et réintégré.
La conscience amène l’individu à rechercher l’unité qui se
traduit par des mouvements vers l’extérieur, des jugements, des prises de
position, des argumentations, des accusations et des condamnations. Et comme
l’extérieur est un miroir de l’inconscient qui recèle tous les aspects que la
personnalité veut cacher parce qu’elle estime qu’ils sont inappropriés,
inutiles voire dangereux, la division interne entrainant le mal-être, va
amplifier considérablement et se nourrir de la peur.
Les énergies qui au départ
était de simples énergies vont alors former des entités multiples à force d’être
nourries dans l’ombre. La personnalité aura alors l’impression d’être possédée,
étrangère à elle-même et ces 'formes' pourront s’exprimer violemment lorsqu’elles
auront atteint une certaine masse énergétique. Il suffira de peu pour que la
personnalité s’enflamme.
On ne peut lutter contre soi-même sans se perdre et la
confusion va augmenter laissant la personne divisée, amputée de parts
essentielles à sa complétude, son entièreté, son intégrité et sa réalisation.
La
violence dont l’ego fait preuve en évinçant des pans entiers de l’être, la
façon de faire taire les émotions, de nier l’enfant intérieur, se trouve
projetée dans des êtres qui catalysent les énergies semblables. Ils vont se
manifester dans la réalité en terroristes, en manipulateurs, en dictateurs, en
toutes formes d’injustices.
Le fait de s’accrocher et de s’identifier uniquement à la
lumière en soi, est une forme de terrorisme pour les aspects intérieurs
vulnérables, innocents, pour ces souffrances ignorées, occultées, ces
incompréhensions que l’ego range dans la case « mauvais ».
C’est une
façon de nier sa multidimensionnalité, son êtreté est un message envoyé au divin
en soi qui pourrait se traduire par : « Je sais mieux que toi ce qui
est juste et ce qui ne l’est pas, ta création est imparfaite ». C’est un
déni du divin en soi et en chacun, un rejet de la vie même. Plutôt que de
laisser le divin, l’amour en soi, agir, nous préférons contrôler les choses.
On a besoin de voir pour croire mais au lieu de regarder en
soi, on projette nos croyances. On veut façonner le monde selon nos convictions
basées sur la peur et la division et nous y arrivons très bien ! Le
spectacle de ce début d’année nous le montre. Cet évènement amène chacun dans
ses profondeurs, face à lui-même, à ses propres ombres et plus on voudra les
occulter, plus on va nier le divin, le cœur, la conscience et notre capacité à
voir au-delà des apparences.
Le but de l’incarnation n’est pas de choisir l’ombre ou la
lumière mais de les réunir, d’éclairer l’ombre depuis le cœur et de le laisser
harmoniser l’ensemble.
Laisser l’ego gérer sa vie, revient à rejeter le divin
en soi et à vivre dans l’inconscience, l’automatisme.
Les avancées
scientifiques sont la manifestation de ce besoin de contrôler, de surpasser la
source, de devenir dieu par l’intellect, le raisonnement mental. La création de
robots/humains, de bébés éprouvettes, de clonage humain, d’intelligence
artificielle est une imposture, un déni de la vie, de la nature de sa vraie
nature, une insulte à la création tout comme les OGM.
Accepter ce qui est, c’est reconnaitre le divin intérieur,
la puissance de l’amour sans conditions et leur donner l’autorisation de nous
guider. Ce qui demande un genre de sacrifice, dans la tombée des masques, des
croyances basées sur la peur et la notion de séparation. D’un côté, on accuse
l’ombre de nous manipuler et de l’autre, on la nourrit en permanence en
occultant des aspects de soi, en refoulant les émotions, en essayant de
réfréner nos instincts primaires.
Il est évident que ce comportement paradoxal amplifie la
notion de conflit interne, de lutte, de parti pris, la sensation d’être
incomplet, dispersé, brisé de l’intérieur.
Tant qu’on n’a pas le courage de se
regarder en face, on va continuer de co-créer des situations qui nous
montreront ce qu’on ne veut pas voir.
Jusqu’à ce que l’on comprenne notre puissance
intérieure, notre capacité à co-créer même si c’est par défaut, c’est dire sans en être conscient, sans le vouloir.
La
récurrence des situations douloureuses dans notre vie nous amènera à voir que
le problème vient de nous, de l’intérieur. Et oui, quand les mêmes scenarii se
répètent alors que les acteurs et le décor changent, il y a « matière à
réflexion ». Soit on va continuer de nier notre participation active au
drame, en accusant les autres, soit on va remettre en question notre façon de
faire, d’être.
En
tant qu’individu, nous sommes l’exacte réplique de tout ce qui existe, un
microcosme complet dans le grand tout. Un générateur et diffuseur d’énergies
multiples dont le cœur est le moteur et le directeur. Ce centre nous relie aux
mondes extérieurs, aux autres, à toute vie. En ce lieu, il n’y a pas de
division, de comparaison, de bien ou de mal, il y a un mouvement incessant
d’énergies qui s’équilibrent, s’harmonisent et rayonnent vers l’extérieur.
On
perçoit la mort comme la fin de la vie alors qu’elle en est le terreau. Les
cellules qui se régénèrent par le cycle de mort et de renaissance, nous
montrent que la mort est une étape nécessaire à la vie, à sa manifestation dans
la matière.
La
nature nous montre combien les cycles sont importants et nécessaires.
Quand
on cesse de s’identifier à un ou l’autre des aspects qui nous constituent, on
élargit sa conscience et on constate que notre interprétation de la réalité est
faussée par la peur et le besoin de contrôle. Puis en libérant la peur par
l’accueil de ses ombres, on voit qu’elles ne sont pas dangereuses. Depuis le
cœur, tout apparait comme complémentaire, utile à l’épanouissement de la vie,
nécessaire à sa manifestation.
La
peur de la mort nous maintient dans l’attachement à la personnalité. Celle là
même qui trie et sélectionne puis condamne ce qu’elle juge mauvais. En toute
logique selon sa façon de voir et d’agir, elle se condamne littéralement et
pour cette raison suppose que la mort est la fin de son existence.
La
nature nous montre que la mort est une étape nécessaire à la renaissance et
c’est de son énergie, de sa substance que la renaissance à lieu. La mort
nourrit la vie, toute matière est recyclée transformée, mais elle ne disparait
pas.
La
souffrance face à la mort est la conséquence de notre attachement à la
personnalité régie par la peur, qui craint l’éphémère, mais aussi le
changement, qui a besoin d’avoir, de conserver, de s’approprier, de conquérir.
Tout
ce que nous faisons ou presque est motivé par cette peur de mourir. Ce n’est ni
bien ni mal, c’est une dynamique qui nous permet d’avancer, de construire,
d’imaginer, de projeter. Tant que nous considérons la personnalité humaine
comme notre seule ‘demeure’, nous serons taraudés par nos peurs et manipulées
par elles. Depuis le cœur, la notion d’éternité est une évidence même si le
mental ne peut pas le comprendre et l’expliquer.
L’ego
se construit selon le mode attraction/répulsion/identification, qui est l’interprétation
du battement du cœur, l’inspir et l’expir et son désir de communion. Quand
l’ego s’associe au cœur, les deux visions se complètent et la volonté se met au
service du vivant, dans une danse entre la vie et la mort, le créé et l’incréé,
le visible et l’invisible…
Les deux forces magnétiques et électriques
s’unissent, se stimulent et on contemple ce spectacle intérieur qui se
manifeste dans la réalité. Notre monde change de forme à la mesure que nous
laissons le divin agir, à travers le cœur, en toute confiance.
C’est
avec joie et enthousiasme que je découvre ce balai intérieur lorsque je laisse
une émotion s’exprimer librement. Je ne sais absolument pas de quoi demain sera
fait et même si mon intellect peut supposer que tout va aller en s’accélérant,
que la lutte entre le cœur et l’ego, l’ombre et la lumière va augmenter,
amplifiant les divisions, j’ai confiance en mon cœur.
Tout
ce qui se passe actuellement est un excellent moyen de se situer, non plus
vis-à-vis de l’extérieur mais en soi-même. Il ne s’agit plus de choisir l’ombre
ou la lumière mais de prendre conscience que les deux sont des forces qui se
stimulent, se soutiennent.
Le
choix est plutôt celui de l’inconscience, de l’ego et ses stratégies ou celui
de la conscience qui dévoile tout ce qui est en soi.
Cette étape est
essentielle parce qu’elle nous permet de connaitre tous les aspects de l’être
‘à parts égales’.
On verra autant son ‘ombre’ que sa lumière. Et, en
accueillant les deux également, enfin en laissant le cœur équilibrer les énergies,
l’ego ne peut tirer aucune gloire de ce qu’il découvre, il ne peut que devenir
humble. Puis être reconnaissant de la justice du cœur qui ne le condamne pas
comme lui l’aurait fait en découvrant les personnages intérieurs qu’il refusait
de voir.
Si
on est parfaitement honnête avec soi-même, on peut tout à fait constater qu’il
y a en soi, tous les humains quels qu’ils soient. Nous portons cet être
moyenâgeux qui tente d’imposer ses croyances aux autres. Tout comme la Bimbo
qui veut séduire tout ce qui passe à sa portée, le personnage en quête de
célébrité, le justicier implacable, le perfectionniste qui va nous pousser à
surpasser les autres, à entrer en compétition.
Mais, nous portons aussi un
enfant plein d’innocence, capable de s’émerveiller, de rêver, de manifester sa
vérité, sa spontanéité, de jouer, de créer, de se réjouir de ce qui est, de
s’émerveiller de ses découvertes…
Alors
oui, nous sommes UN et Tout à la fois. Le reconnaitre et l’accepter libère
du besoin d’identification et restitue notre intégrité, notre nature véritable
composée de myriades d’énergies. On ne se voit plus comme un être perdu et
isolé mais comme la manifestation unique du divin, de la source qui se
manifeste dans l’unité intérieure et rayonne en direction de l’extérieur.
Depuis
le cœur nous sommes en communion avec tous les mondes qui sont aussi à
l’intérieur de nous-même. Il n’est pas nécessaire de voir des extra-terrestres,
des anges, des maitres, pour savoir que nous sommes aussi cela. En accueillant
les personnages occultés auparavant, nous réintégrons les énergies qui
correspondent à d’autres manifestations, d’autres formes de vie. Ce processus
nous connecte à nos profondeurs et leur manifestation dans la matière. Quand on
a libéré les énergies bloquées, on voit que nous avions mis dans l’ombre, une
part de notre divinité, de notre lumière.
Notre
puissance d’aimer appliquée à l’intérieur de soi, fait des miracles ! Elle
redonne leur vrai visage à tous ces personnages intérieurs qui une fois
équilibrés au niveau énergétique apparaissent sous un nouveau jour tout comme
leur projection dans la matière.
Plus
on a de l’amour pour ces aspects intérieurs autrefois rejetés et plus on peut
avoir de la compassion pour ceux qui vivent selon l’ego. On ne va ni
cautionner, ni excuser mais on aura déjà une vision plus juste, globale des choses.
On
pourra comprendre que la ségrégation, le déni de l’autre, l’amène à commettre
des actes afin de se sentir exister, reconnu. L’engouement pour la célébrité
est la manifestation de l’ignorance de
soi, de sa vraie nature et elle s’exprime, par le biais des médias, autant dans
la séduction que par des actes terroristes. Ce sont des expressions de l’ego
qui s’identifie tour à tour à la victime, au bourreau et au sauveur.
Prendre
conscience de l’humanité Une au travers de l’unification des personnages
intérieurs, délivre de la peur de l’autre, de l’inconnu. La notion d’ennemi n’a
plus de consistance quand on accepte tout ce que nous sommes.
La
fraternité depuis l’unité intérieure, vient naturellement et ça n’est que de
cette façon que la solidarité peut naitre. L’ego ne peut pas envisager la
fraternité, l’égalité et la liberté, de façon juste.
Il
comprend uniquement les choses en les comparant, en les opposant.
Pour
lui, la liberté sera conditionnelle aux circonstances extérieures, elle sera
limitée par le comportement des autres, relative à ses préférences et opposée à
ce qu’il considère différent donc mauvais.
Selon
mon expérience, la liberté commence en soi, elle n’est autre que l’acceptation
de tout ce que nous sommes ; la fin de l’exclusion, du rejet et le début
de la lucidité qui permet de voir nos erreurs de jugement, nos illusions, nos
peurs et par l’acceptation, l’accueil, la libre expression de tous ces aspects
enfouis dans l’ombre.
Lorsqu’on
s’accueille pleinement en son cœur, celui-ci va harmoniser tout ce que nous
portons et on n’aura pas à craindre l’excès ou l’injustice puisque l’énergie du
cœur est équilibrée. Nous portons les divers degrés d’évolution de la
conscience manifestée sur terre, de la cellule qui se divise, au reptilien, au
primate, à l’humain inconscient jusqu’au divin.
Selon ce que je sens, il ne
s’agit pas de manifester le divin associé par le mental à la lumière mais de
pouvoir unifier ces aspects 'coincés dans le temps' qui sont représentés par les
différents corps qui nous permettent de percevoir ce qui est par ces diverses
dimensions. En unifiant les points de vue, les personnages, dans le cœur,
l’être complet se manifeste dans le présent. Tout se rejoint en ce centre, le
passé et le futur fusionnent en l’instant présent.
En
fait, l’ego est un guerrier mais il peut être pacifié dans le cœur. Les
personnages intérieurs considérés comme des ennemis seront manifestés dans la
réalité tout comme ceux qui sont vénérés. Le monde de la pensée est constitué
de stéréotypes qui servent de repères et on va s’identifier à ceux qui ont été
jugés comme supérieurs, courir après la supposée perfection.
Depuis
le cœur, on sait que notre âme est immortelle, que l’éternel est en nous et
déjà, la mort n’est plus une fin. Ce sentiment de sécurité permet de
relativiser et de comprendre que nous ne sommes pas uniquement ce corps mortel
et que nous avons déjà vécu, accumulé des expériences qui nous ont permis de
développer des facultés dans tous les domaines et d’acquérir une certaine
sagesse.
Nous avons endossé tous les rôles, du plus abjecte au plus tendre et
l’âme a su en tirer profit, comprendre ce qui créé de la souffrance, les
conséquences de ses actes mais aussi l’effet des croyances.
A travers ces
expérimentations, elle a grandit en sagesse, en compréhension de qui elle est,
de ce qu’est l’amour, dans ses diverses formes de manifestation, d’expression.
L’humain
est arrivé au bout de cette expérience de séparation et d’illusion.
Le désir de
vivre dans la paix, l’amour et l’intelligence est suffisamment puissant pour
que la conscience se révèle.
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci