mardi 27 janvier 2015

« La famille intérieure » & vidéo d'Isabelle Padovani « de l’ego à l’eneis »





J’ai passé la journée d’hier, dans la tendresse et la complicité joyeuse avec mon enfant intérieur. Je lui ai parlé spontanément quand une pensée de peur se manifestait et un dialogue s’en est suivi, tout au long de la journée. 
J’ai vu le voisin sortir son chien et ça m’a étonnée puisque je n’entends plus de bruit là-haut. Dans la semaine, j’ai entendu des éclats de voix et j’ai reconnu celle de sa mère qui a un timbre des plus désagréable à mon oreille mais j’ai pu sentir que quelque chose d’important se passait ; enfin elle osait se rebiffer, dire stop ! L’année dernière, elle était déchirée entre l’obligation de servir son fils et le besoin de vivre dans le respect mutuel avec le voisinage. 
Les portes claquaient et témoignaient de sa colère impossible à verbaliser. 
J’avais essayé de lui expliquer qu’elle nourrissait l’inconscience de son fils, son comportement égocentrique, en jouant les mères/femme de ménage/cuisinière/blanchisseuse/repasseuse…Je lui avais aussi posé la question suivante, avez-vous le même comportement vis-à-vis de vos filles ? Pouvez-vous voir que vous nourrissez le machisme, méprisez les droits des femmes en servant votre fils comme un roi ? Puis démontré que la culpabilité parentale vis-à-vis de cet enfant/adulte, en mal de reconnaissance, dictait son comportement, qu’ainsi, elle amplifiait le mal-être de son fils mais aussi son propre mal-être tout en le déresponsabilisant.

Elle a deux fils et s’occupait plus de l’autre dont la santé était fragile. Le résultat, celui qui s’est senti délaissé a tout fait pour attirer l’attention, pour être vu et considéré de la même façon que son frère…
Sa culpabilité que ce fils ne s’est pas gêné pour lui balancer en pleine figure, l’obligeait à subir, comme si elle pouvait racheter son comportement passé, en jouant les mères repenties. Puis elle a fini par me dire qu’elle craignait les réactions de ce fils qui avait fait les quatre cents coups, un mélange de crainte et d’admiration pour cet homme/enfant qui se pavanait en Mercédès coupée…

Les mères ont une grande responsabilité dans l’éducation des enfants et perpétuent les injustices entre homme et femme en continuant de sur-valoriser leurs fils et de traiter les filles comme des servantes. Ce sketch de Florence Foresti illustre bien ce fait même s'il est caricatural. "Les personnages de Foresti (extrait)
La plupart s’en défendent parce que ce sont dans des petits détails du quotidien que cet écart se creuse au fil du temps, dans un comportement répété de mère en fille et considéré comme « normal ». Elles sont certaines de ne pas faire de différences et pourtant, les filles sont systématiquement reléguées à la cuisine, au ménage, tandis que les garçons sont poussés à faire des études, à sortir, à faire leur place dans la société…
Les filles sont éduquées pour apprendre à servir les hommes et le comportement de leur mère vis à vis du père, suffit à envoyer le message ; les atouts de la femme sont la séduction et tout est fait en ce sens. 
La société en rajoute une couche avec la mode qui créé à dessein, des modèles inatteignables, les inégalités communément admises, l’aspect superficiel des apparences qui sera leur plus grand intérêt, les amènera à se faire charcuter par des médecins chirurgiens qui cautionne le déni de soi, à voir le vieillissement comme un fléau, un ennemi à abattre. Combien de mères se réjouissent-elles que leur fils en fera souffrir plus d’une, tellement il est beau ? C’est dit sur le ton de la rigolade mais ça s’inscrit profondément dans l’inconscient.

Pour en revenir au comportement de ce voisin, il semble que la colère poussée par sa mère ait eu un effet positif. D’ailleurs, quand un enfant qu’il soit adulte ou non, se comporte en tyran, il cherche à attirer l’attention et affirme en même temps son besoin de limites. 
Le calme est revenu dans le bâtiment mais il y a eu un combat entre les forces contraires qui maintenant semblent apaisées. L’atmosphère était électrique tout le week-end et comme j’ai juste manifesté ma colère, dans l'instant, pour avoir été réveillée puis géré tout ce qui se manifestait en moi, sans m’occuper de ce qui se passait au dehors, sans aller me plaindre ou encore en essayant à nouveau d’expliquer mon point de vue, chacun a géré les choses de son côté. 
Il est  vrai que c’est beaucoup plus efficace en cas de conflit, de se remémorer que chacun est guidé par sa propre lumière, possède une conscience capable de l’éclairer, que tout le monde peut être responsable de lui-même et que c’est la seule façon de retrouver sa souveraineté.

Si on cherche à arranger les choses, on sort de sa responsabilité et on pousse l’autre à réagir plutôt que de laisser sa conscience le guider. Accuser ou même démontrer à l’autre qu’il a tort, ne peut pas amener de solutions nouvelles, on va rejouer les rôles de victime, bourreau, sauveur indéfiniment. 
Si on n’entre pas en réaction, l’autre va pouvoir s’interroger, il ne sera plus en mode de défense automatique et sa conscience pourra se manifester parce qu’il devra se remettre en question. Il sera seul face à son mal-être et c’est alors qu’il pourra se tourner vers l’intérieur puisqu’il n’y aura personne pour jouer son jeu.

J’ai parlé à mon enfant intérieur en ces termes : « J’ai besoin de toi cher enfant, besoin que tu amènes tes énergies de légèreté, d’insouciance, de capacité à s’émerveiller, tu es important à mes yeux, indispensable à mon bien-être ! » C’était vraiment sincère et la joie a grandit au fil de ses confidences. 
Puis, l’idée que l’ego est pure fiction est venue comme une évidence. J’avais publié les vidéos d’Isabelle Padovani à propos justement des personnages intérieurs où elle explique qu’il ne s’agit pas d’un ego mais de plusieurs aspects, ou encore plusieurs énergies qui sont en nous.  
« De l’ego à l’eneis » Isabelle Padovani

 




L’idée m’avait bien plu parce qu’on évitait justement de focaliser tout le « mal-être » sur un aspect de soi qui par le fait devient une entité à part entière et peut effectivement causer des conflits internes puisqu’il est perçu comme un empêcheur de tourner en rond. Puis les philosophies ou religions qui divisent en bien et mal, qui ont diabolisé l’ego, ont créé des égrégores correspondant qui vont nous faire croire qu’effectivement cet ego est notre ennemi, celui qui nous fait ramer, qui nous ment…

Je ne sais plus ce que je disais en faisant la vaisselle d’ailleurs, et la phrase suivante a créé une forme de stupeur positive ; « l’ego n’existe pas »! C’est un personnage inventé de toute pièce qui cristallise tout ce que nous rejetons en nous, c’est l’ennemi des gens en quête de spiritualité. Un personnage qu’on va rejeter parce qu’on le charge de nos ombres.

En libérant les étiquettes, en se percevant comme un être multidimensionnel, c'est-à-dire qui peut percevoir et interpréter de différentes manières, la réalité, il apparait que nous sommes traversés par des énergies et que nous manifestons dans la matière, ce sur quoi nous focalisons notre attention, selon nos croyances les plus ancrées.    

En libérant la peur, peu à peu, la notion d’ennemi perd de son ampleur et la confiance grandit parce qu’on n’oppose plus ce qui est en soi, l’amour amplifie et le point de vue s'unifie. Le cœur permet de réunir tous ces modes de perception, d’unifier la vision qui sera globale, large, neutre, lucide et permettra de voir ce qui est, avec tendresse, compassion, compréhension.

J’essaierai de me souvenir de ne plus utiliser ce terme d’ego qui conditionne le comportement vis-à-vis des aspects intérieurs. Les appellations de moi, ou faux moi ou surmoi, c’est une façon de diviser, de hiérarchiser qui laisse croire que nous sommes affublés de plusieurs identités. Je ne pense pas que ce soit judicieux de continuer de percevoir l’humain de cette façon, en tous cas, ça maintient l’idée d’ennemi en soi, de hiérarchie, de comparaison, alors qu’il est question d’harmonie, d'unité et de multiplicité. 


Considérer ces aspects internes comme les facettes d’un même diamant, permet de manifester l’unité en soi. 
Si on observe un diamant de près, on peut constater qu’il est constitué d’innombrables facettes différentes mais que toutes reflètent la lumière. Que les faces sombres révèlent la lumière de leurs voisines mais qu'elles n'enlèvent rien à la brillance du diamant.

Plutôt que de nommer les énergies en soi, en multiples personnages définis selon des critères de bien ou de mal ; le censeur, le critique, le perfectionniste…je choisis de personnifier les énergies selon les principes du masculin, du féminin et de l‘enfant. Une famille intérieure qui possède toutes les qualités pour manifester l’être entier, complet, intègre, autonome et souverain. Cette "famille énergétique"qui peut me permettre de guérir la relation à ma famille biologique, de m'en détacher sans souffrir et en même temps de devenir autonome affectivement, mature émotionnellement et responsable.

Je me connecte très souvent à la terre mère et spontanément, je l’ai appelée mère divine hier. Je la voyais plutôt comme une mère de matière dotée d'une conscience mais il est clair qu'elle a quelque chose de purement divin! 
C’est devenu automatique, dès que je vais aux toilettes, je plante mes racines jusqu’au cœur de la terre et je peux ressentir une paix, un sentiment de sécurité, une infinie compassion et une présence indéniable. Ce lieu où tout humain est ramené à l’humilité et aussi à l’égalité entre tous puisqu’avec la mort, c’est une réalité qui concerne tout le monde.

Tous mes petits rituels m’aident à rester ancrée, centrée et c’est une force qui amène la stabilité émotionnelle car même si ça continue de bouger en dedans, même si les repères devenus obsolètes s’effacent, savoir accueillir l’émotion, la pensée, sans juger, sans critiquer, délivre de la peur et de l’inconscience. Puis la joie suit toujours la paix qui se manifeste dans l'accueil de ce qui est.  

Encore une coupure de courant ! C’est le genre de truc qui m’agace parce qu’il n’y a aucune raison "logique" mais plutôt que de continuer de râler, je vais demander à l’enfant intérieur s’il a quelque chose à me dire. 
J’aime lui parler maintenant que j’ai libéré la peur de la peur. 

Je lui ai demandé de se souvenir de ces moments de l’enfance où on est plein d’espoir, où tout est possible, où la maladie et la mort n’ont aucun impact, aucune réalité ni même sont envisagés. Où on s’émerveille devant les trésors qu’on découvre, où la beauté est partout, où la peur du lendemain est ignorée parce que l’envie de vivre, de grandir, de s’épanouir est plus forte que tout. Même si j’ai été conditionnée par la peur dès la prime enfance, je garde ces souvenirs en moi et les ravive maintenant.

J’ai expliqué à cet enfant en moi, combien ses énergies spécifiques étaient maintenant nécessaires à l’équilibre interne. Combien j’avais besoin de retrouver ses qualités, cette innocence et la légèreté qui peuvent équilibrer les aspects rigides, les tensions et les conflits. Le masculin et le féminin intérieur ont besoin des énergies de l’enfant pour s’harmoniser, s’équilibrer, se respecter mutuellement et danser en douceur.

Ce désir de prendre le plus grand soin de cet aspect intérieur est comme une réponse à tous les abus, les injustices perpétrées de par le monde envers ce qui est vulnérable et fragile. On dit qu’on reconnait le degré d’une société selon sa façon de traiter les animaux mais qu’en est-il des enfants ?
Ils sont le monde de demain et la façon dont nous les éduquons, dont nous les autorisons à être eux-même, à s’aimer et à les aimer sans conditions, est déterminant. 
Comme il n’y a pas d’école pour devenir parents, nous pouvons cependant apprendre à le devenir en prenant soin de l’enfant que nous étions et qui demeure en nous. 
Cette relation intime conditionne notre comportement général et lorsqu’on devient ou qu’on redevient l’ami de cet être si précieux, la joie, le sentiment de liberté, que tout est possible, reviennent au galop.

C’est vrai que tant qu’on n’a pas libéré suffisamment de peur, quand on est encore soumis aux stratégies de fuite, de défense ou d’agression, il peut apparaitre comme un enfant tyrannique et capricieux. Mais, petit à petit, il libère les énergies qui le caractérise et la confiance grandissant, il devient un partenaire indispensable au bien-être, à l’expression de l’être véritable, celui qui ne ment pas, qui dit ce qu’il pense au moment où il le pense, qui ne craint plus d’être délaissé, rejeté ou accusé.
Puis dans cette renaissance, les énergies de la source sont un soutien indéniable, tant au niveau de la transparence que ça créé en soi que dans la capacité à être vrai, spontané. 

La majorité des messages d’êtres de lumière nous invite à nous aimer vraiment, à cultiver l’amour en  soi et à guérir l’enfant intérieur parce que c’est la seule façon de trouver la vraie liberté, l’autonomie affective indispensable à l’équilibre entre don et réception.

Tout le travail effectué sur soi-même, est une reconstruction de soi, une renaissance à la vraie vie et en même temps, un cœur qui rayonne les énergies qui mèneront à l’unité de l’humanité.
Chaque personne qui guérit l’enfant en soi, par l’amour inconditionnel, retrouve sa vraie nature, son intégrité et cet apprentissage pose les structures de base d’une nouvelle forme d’éducation, une nouvelle façon d’aimer, d’accompagner, de considérer l’humain et de construire une société où chaque être a sa juste place, celle qui correspond aux aspirations de son cœur.


Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci