J’ai passé la journée d’hier, dans la tendresse et la
complicité joyeuse avec mon enfant intérieur. Je lui ai parlé spontanément
quand une pensée de peur se manifestait et un dialogue s’en est suivi, tout au
long de la journée.
J’ai vu le voisin sortir son chien et ça m’a étonnée
puisque je n’entends plus de bruit là-haut. Dans la semaine, j’ai entendu des
éclats de voix et j’ai reconnu celle de sa mère qui a un timbre des plus
désagréable à mon oreille mais j’ai pu sentir que quelque chose d’important se passait ;
enfin elle osait se rebiffer, dire stop ! L’année dernière, elle était
déchirée entre l’obligation de servir son fils et le besoin de vivre dans le
respect mutuel avec le voisinage.
Les portes claquaient et témoignaient de sa
colère impossible à verbaliser.
J’avais essayé de lui expliquer qu’elle
nourrissait l’inconscience de son fils, son comportement égocentrique, en
jouant les mères/femme de ménage/cuisinière/blanchisseuse/repasseuse…Je lui
avais aussi posé la question suivante, avez-vous le même comportement vis-à-vis
de vos filles ? Pouvez-vous voir que vous nourrissez le machisme, méprisez
les droits des femmes en servant votre fils comme un roi ? Puis démontré
que la culpabilité parentale vis-à-vis de cet enfant/adulte, en mal de
reconnaissance, dictait son comportement, qu’ainsi, elle amplifiait le mal-être
de son fils mais aussi son propre mal-être tout en le déresponsabilisant.
Elle
a deux fils et s’occupait plus de l’autre dont la santé était fragile. Le
résultat, celui qui s’est senti délaissé a tout fait pour attirer l’attention,
pour être vu et considéré de la même façon que son frère…
Sa culpabilité que ce
fils ne s’est pas gêné pour lui balancer en pleine figure, l’obligeait à subir,
comme si elle pouvait racheter son comportement passé, en jouant les mères
repenties. Puis elle a fini par me dire qu’elle craignait les réactions de ce
fils qui avait fait les quatre cents coups, un mélange de crainte et
d’admiration pour cet homme/enfant qui se pavanait en Mercédès coupée…
Les mères ont une grande responsabilité dans l’éducation
des enfants et perpétuent les injustices entre homme et femme en continuant de
sur-valoriser leurs fils et de traiter les filles comme des servantes. Ce sketch de Florence Foresti illustre bien ce fait même s'il est caricatural. "Les personnages de Foresti (extrait)
La
plupart s’en défendent parce que ce sont dans des petits détails du quotidien
que cet écart se creuse au fil du temps, dans un comportement répété de mère en
fille et considéré comme « normal ». Elles sont certaines de ne pas
faire de différences et pourtant, les filles sont systématiquement reléguées à
la cuisine, au ménage, tandis que les garçons sont poussés à faire des études,
à sortir, à faire leur place dans la société…
Les filles sont éduquées pour
apprendre à servir les hommes et le comportement de leur mère vis à vis du
père, suffit à envoyer le message ; les atouts de la femme sont la
séduction et tout est fait en ce sens.
La société en rajoute une couche avec la
mode qui créé à dessein, des modèles inatteignables, les inégalités communément
admises, l’aspect superficiel des apparences qui sera leur plus grand intérêt,
les amènera à se faire charcuter par des médecins chirurgiens qui cautionne le
déni de soi, à voir le vieillissement comme un fléau, un ennemi à abattre.
Combien de mères se réjouissent-elles que leur fils en fera souffrir plus d’une,
tellement il est beau ? C’est dit sur le ton de la rigolade mais ça
s’inscrit profondément dans l’inconscient.
Pour en revenir au comportement de ce voisin, il semble que
la colère poussée par sa mère ait eu un effet positif. D’ailleurs, quand un
enfant qu’il soit adulte ou non, se comporte en tyran, il cherche à
attirer l’attention et affirme en même temps son besoin de limites.
Le calme
est revenu dans le bâtiment mais il y a eu un combat entre les forces
contraires qui maintenant semblent apaisées. L’atmosphère était électrique tout
le week-end et comme j’ai juste manifesté ma colère, dans l'instant, pour avoir été réveillée
puis géré tout ce qui se manifestait en moi, sans m’occuper de ce qui se
passait au dehors, sans aller me plaindre ou encore en essayant à nouveau
d’expliquer mon point de vue, chacun a géré les choses de son côté.
Il est vrai que c’est beaucoup plus efficace en cas
de conflit, de se remémorer que chacun est guidé par sa propre lumière, possède
une conscience capable de l’éclairer, que tout le monde peut être responsable
de lui-même et que c’est la seule façon de retrouver sa souveraineté.
Si on cherche à arranger les choses, on sort de sa
responsabilité et on pousse l’autre à réagir plutôt que de laisser sa
conscience le guider. Accuser ou même démontrer à l’autre qu’il a tort, ne peut
pas amener de solutions nouvelles, on va rejouer les rôles de victime,
bourreau, sauveur indéfiniment.
Si on n’entre pas en réaction, l’autre va
pouvoir s’interroger, il ne sera plus en mode de défense automatique et sa
conscience pourra se manifester parce qu’il devra se remettre en question. Il
sera seul face à son mal-être et c’est alors qu’il pourra se tourner vers
l’intérieur puisqu’il n’y aura personne pour jouer son jeu.
J’ai parlé à mon enfant intérieur en ces termes :
« J’ai besoin de toi cher enfant, besoin que tu amènes tes énergies de
légèreté, d’insouciance, de capacité à s’émerveiller, tu es important à mes
yeux, indispensable à mon bien-être ! » C’était vraiment sincère et la joie a grandit au fil de ses
confidences.
Puis, l’idée que l’ego est pure fiction est venue comme une
évidence. J’avais publié les vidéos d’Isabelle Padovani à propos justement des
personnages intérieurs où elle explique qu’il ne s’agit pas d’un ego mais de
plusieurs aspects, ou encore plusieurs énergies qui sont en nous.
« De l’ego à l’eneis » Isabelle Padovani
L’idée m’avait bien plu parce qu’on évitait justement de
focaliser tout le « mal-être » sur un aspect de soi qui par le fait devient
une entité à part entière et peut effectivement causer des conflits internes
puisqu’il est perçu comme un empêcheur de tourner en rond. Puis les
philosophies ou religions qui divisent en bien et mal, qui ont diabolisé l’ego,
ont créé des égrégores correspondant qui vont nous faire croire
qu’effectivement cet ego est notre ennemi, celui qui nous fait ramer, qui nous
ment…
Je ne sais plus ce que je disais en faisant la vaisselle d’ailleurs, et la phrase suivante a
créé une forme de stupeur positive ; « l’ego n’existe pas »! C’est
un personnage inventé de toute pièce qui cristallise tout ce que nous rejetons
en nous, c’est l’ennemi des gens en quête de spiritualité. Un personnage qu’on
va rejeter parce qu’on le charge de nos ombres.
En libérant les étiquettes, en se percevant comme un être
multidimensionnel, c'est-à-dire qui peut percevoir et interpréter de
différentes manières, la réalité, il apparait que nous sommes traversés par des
énergies et que nous manifestons dans la matière, ce sur quoi nous focalisons
notre attention, selon nos croyances les plus ancrées.
En libérant la peur, peu à peu, la notion d’ennemi perd de
son ampleur et la confiance grandit parce qu’on n’oppose plus ce qui est en
soi, l’amour amplifie et le point de vue s'unifie. Le cœur permet de
réunir tous ces modes de perception, d’unifier la vision qui sera globale,
large, neutre, lucide et permettra de voir ce qui est, avec tendresse,
compassion, compréhension.
J’essaierai de me souvenir de ne plus utiliser ce terme
d’ego qui conditionne le comportement vis-à-vis des aspects intérieurs. Les
appellations de moi, ou faux moi ou surmoi, c’est une façon de diviser, de
hiérarchiser qui laisse croire que nous sommes affublés de plusieurs identités.
Je ne pense pas que ce soit judicieux de continuer de percevoir l’humain de
cette façon, en tous cas, ça maintient l’idée d’ennemi en soi, de hiérarchie,
de comparaison, alors qu’il est question d’harmonie, d'unité et de multiplicité.
Considérer ces aspects internes comme les facettes d’un
même diamant, permet de manifester l’unité en soi.
Si on observe un diamant de
près, on peut constater qu’il est constitué d’innombrables facettes différentes
mais que toutes reflètent la lumière. Que les faces sombres révèlent la lumière de leurs voisines mais qu'elles n'enlèvent rien à la brillance du diamant.
Plutôt que de nommer les énergies en soi, en multiples
personnages définis selon des critères de bien ou de mal ; le censeur, le
critique, le perfectionniste…je choisis de personnifier les énergies selon les
principes du masculin, du féminin et de l‘enfant. Une famille intérieure qui
possède toutes les qualités pour manifester l’être entier, complet, intègre,
autonome et souverain. Cette "famille énergétique"qui peut me permettre de guérir la relation à ma famille biologique, de m'en détacher sans souffrir et en même temps de devenir autonome affectivement, mature émotionnellement et responsable.
Je me connecte très souvent à la terre mère et
spontanément, je l’ai appelée mère divine hier. Je la voyais plutôt comme une mère de matière dotée d'une conscience mais il est clair qu'elle a quelque chose de purement divin!
C’est devenu automatique, dès
que je vais aux toilettes, je plante mes racines jusqu’au cœur de la terre et
je peux ressentir une paix, un sentiment de sécurité, une infinie compassion et
une présence indéniable. Ce lieu où tout humain est ramené à l’humilité et aussi
à l’égalité entre tous puisqu’avec la mort, c’est une réalité qui concerne tout
le monde.
Tous mes petits rituels m’aident à rester ancrée, centrée
et c’est une force qui amène la stabilité émotionnelle car même si ça continue
de bouger en dedans, même si les repères devenus obsolètes s’effacent, savoir
accueillir l’émotion, la pensée, sans juger, sans critiquer, délivre de la peur
et de l’inconscience. Puis la joie suit toujours la paix qui se manifeste dans l'accueil de ce qui est.
Encore une coupure de courant ! C’est le genre de truc
qui m’agace parce qu’il n’y a aucune raison "logique" mais plutôt que de
continuer de râler, je vais demander à l’enfant intérieur s’il a quelque chose
à me dire.
J’aime lui parler maintenant que j’ai libéré la peur de la peur.
Je
lui ai demandé de se souvenir de ces moments de l’enfance où on est plein d’espoir,
où tout est possible, où la maladie et la mort n’ont aucun impact, aucune
réalité ni même sont envisagés. Où on s’émerveille devant les trésors qu’on
découvre, où la beauté est partout, où la peur du lendemain est ignorée parce
que l’envie de vivre, de grandir, de s’épanouir est plus forte que tout. Même
si j’ai été conditionnée par la peur dès la prime enfance, je garde ces
souvenirs en moi et les ravive maintenant.
J’ai expliqué à cet enfant en moi, combien ses énergies
spécifiques étaient maintenant nécessaires à l’équilibre interne. Combien j’avais
besoin de retrouver ses qualités, cette innocence et la légèreté qui peuvent
équilibrer les aspects rigides, les tensions et les conflits. Le masculin et le féminin intérieur ont besoin des énergies de l’enfant
pour s’harmoniser, s’équilibrer, se respecter mutuellement et danser en douceur.
Ce désir de prendre le plus grand soin de cet aspect
intérieur est comme une réponse à tous les abus, les injustices perpétrées de par
le monde envers ce qui est vulnérable et fragile. On dit qu’on reconnait le
degré d’une société selon sa façon de traiter les animaux mais qu’en est-il des
enfants ?
Ils sont le monde de demain et la façon dont nous les
éduquons, dont nous les autorisons à être eux-même, à s’aimer et à les aimer sans
conditions, est déterminant.
Comme il n’y a pas d’école pour devenir parents,
nous pouvons cependant apprendre à le devenir en prenant soin de l’enfant que nous
étions et qui demeure en nous.
Cette relation intime conditionne notre
comportement général et lorsqu’on devient ou qu’on redevient l’ami de cet être
si précieux, la joie, le sentiment de liberté, que tout est possible, reviennent
au galop.
C’est vrai que tant qu’on n’a pas libéré suffisamment de
peur, quand on est encore soumis aux stratégies de fuite, de défense ou d’agression,
il peut apparaitre comme un enfant tyrannique et capricieux. Mais, petit à
petit, il libère les énergies qui le caractérise et la confiance grandissant,
il devient un partenaire indispensable au bien-être, à l’expression de l’être
véritable, celui qui ne ment pas, qui dit ce qu’il pense au moment où il le
pense, qui ne craint plus d’être délaissé, rejeté ou accusé.
Puis dans cette renaissance, les énergies de la source sont
un soutien indéniable, tant au niveau de la transparence que ça créé en soi que
dans la capacité à être vrai, spontané.
La majorité des messages d’êtres de
lumière nous invite à nous aimer vraiment, à cultiver l’amour en soi et à guérir l’enfant intérieur parce que
c’est la seule façon de trouver la vraie liberté, l’autonomie affective
indispensable à l’équilibre entre don et réception.
Tout le travail effectué sur soi-même, est une
reconstruction de soi, une renaissance à la vraie vie et en même temps, un cœur
qui rayonne les énergies qui mèneront à l’unité de l’humanité.
Chaque personne qui guérit l’enfant en soi, par l’amour
inconditionnel, retrouve sa vraie nature, son intégrité et cet apprentissage pose
les structures de base d’une nouvelle forme d’éducation, une nouvelle façon d’aimer,
d’accompagner, de considérer l’humain et de construire une société où chaque
être a sa juste place, celle qui correspond aux aspirations de son cœur.
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci