J’ai carrément fait un blocage hier ! J’avais écrit puis au moment
de publier, j’ai été remplie de critiques, d’une forme de lassitude générale à
être dans l’introspection et le témoignage. Il y a le côté répétitif, l’impression
de parler dans le vide, de vivre dans l’illusion permanente.
Comme je constate
que ma vision a pratiquement toujours été faussée, ça remet en question l’interprétation
des faits et j’en arrive à me dire que je ne sais plus rien. Que toutes les
théories auxquelles je me suis accrochée, se fondent sur des croyances
élaborées depuis un corps souffrant et un esprit voilé par les traumas. Des
croyances qui sont venues pallier mes peurs, mes besoins du moment, qui sont le
fait du mental, de ses stratégies.
Le besoin de comprendre m’a fait interpréter le ressenti d’une façon
subjective qui correspondait à ma difficulté à accepter ce que je suis, ce qui
est. C’est encore une fuite face à la cruelle réalité de ce monde dans lequel
je me sens étrangère. C’est très paradoxal parce que d’un côté, je me sens en
famille et de l’autre, complètement décalée dans la façon de considérer l’amour,
l’humain, le divin et de le manifester.
La douleur qui m’a immobilisée pendant cinq jours a totalement
bouleversé ma façon d’aborder la foi et les étiquettes antérieurement collées
aux choses, aux concepts, s’en vont une à une, à mesure que j’en découvre l’obsolescence.
J’ai pu mesurer mon degré de dépendance aux croyances, la façon du mental d’agir
toujours selon des stratégies et l’envie de le rejeter s’est manifestée.
C’est
très souvent le cas lorsqu’on découvre quelque chose en soi, quelque chose qui
ne nous plait pas ou ne nous correspond plus. La recherche d’un coupable
demeure tout comme le besoin de comprendre et ça s’enclenche automatiquement !
Mais comment pourrais-je définir ce qui est bon pour moi si dès le
départ, ma vision est déformée par la peur et le déni. Le jugement mental est toujours
emprunt de critiques et en amenant un problème au cœur, en libérant le surplus
énergétique, la vision change, elle devient plus neutre mais on ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Ce processus ne peut pas se réaliser par un
raisonnement logique même s’il peut faire sens après coup.
Ce qui est dangereux, c’est de savoir que je ne suis pas uniquement mon
mental et de vouloir le renier puis chercher à identifier le divin, selon les
connaissances et références intellectuelles ou extérieures.
Il n’est même pas question de doute ou de perte
de foi mais plutôt une envie irrésistible de tout simplifier et de faire
confiance à mon essence divine sans avoir besoin de la nommer, de la visualiser.
Mais comment parler de la foi sans utiliser les repères, les connaissances, l’intellect.
Du coup, ça remet en question l’existence de ce blog.
Malgré tout, je reste confiante et sens que tout ce chamboulement interne
est bénéfique. C’est comme si je changeais d’axe, comme si mes points d’appui
changeaient. J’ai encore des montées de sang, de chaleur, qui semblent bien
être des mouvements ascendants de l’énergie de la terre. C’est comme si elle
investissait enfin mes chakras du bas et réalisait un nettoyage. Là encore,
comment être objective et sûre de ce que j’avance ? Parce que le ressenti
est là mais le mental est dépassé. Il sait voir mais n’a pas les mots pour l’exprimer.
Il faudrait inventer un nouveau vocabulaire pour parler du divin. Chaque mot
employé ramène à des références connues et chargées de leur histoire.
Avant de me froisser le muscle qui est à la jonction du bassin et de la
colonne, je demandais à ma présence divine de m’aider à ressentir mon corps
physique, à l’habiter pleinement, à être présente. La réponse a été cette
douleur et du coup, je fais attention à ce que je demande maintenant. C’est sûr
que cette situation m’a amenée à être attentive, à agir avec calme, à ressentir
les contrastes de la dualité et à constater ma rigidité.
Bien que ce ne soit pas facile de s’aimer vraiment, déjà, en essayant de
ne pas s’invalider, on évite d’être divisé en dedans. Le mental a besoin de
repères et remettre en cause son mode de fonctionnement revient à le renier, à
se renier. Or il est un élément indispensable dans cette incarnation.
La tendance à juger persiste et il est inutile de lutter contre cela. Une
fois de plus, c’est une question de dosage, d’équilibre, de conscience. Voir ce
qui est, perturbe beaucoup parce qu’on va vouloir éliminer ce qui ne nous plait
pas et plus on va lutter, plus ce qu’on souhaite voir disparaitre va amplifier.
Cesser de juger s’applique à soi-même et ça n’est pas du tout évident
puisque c’est souvent inconscient et même quand on sait que c’est un réflexe de
survie, on se laisse prendre au piège. Il apparait alors que la seule façon de
ne pas être victime de son jugement arbitraire, c’est de revenir au cœur. La
paix qu’on y trouve aide à lâcher la peur mais on ne peut plus fonder le
sentiment de sécurité sur des raisonnements logiques. Non seulement parce qu’on
comprend qu’ils sont tronqués mais aussi parce qu’on entre dans un mode d’expression
inconnu ou trop peu utilisé, celui de la sensation « discrète ».
Plus on revient au cœur, au point zéro et plus le corps émotionnel s’apaise.
Là encore, c’est très paradoxal de vouloir être en paix et en même temps de vouloir
ressentir l’amour puissamment. Il y a encore une association amour/sensation forte,
qui semble faussée. L’émotion est de l’ordre de la réaction et elle s’exprime
avec force quand elle a été contenue. Quand on a allégé ce corps, les émotions
ne sont pas si profondes et comme on les laisse s’exprimer, sans s’y attacher,
elles sont moins denses. Ce qui peut donner l’impression de ne pas être vivant ou d'être insensible.
Puis comme on lâche le contrôle, les étiquettes, au niveau mental, la perte de
repères donne la sensation d’être suspendu dans le temps.
Je me suis beaucoup connectée à la terre mère par les racines mais aussi
par le chakra racine et c’est peut-être pour ça que j’ai l’impression d’avoir
changé d’axe, de point d’équilibre. Le déchirement musculaire a révélé un
manque de solidité, d’ancrage et m’a poussé à renforcer le lien à la terre, par
l’attention au corps. Comme mon état ne me permettait pas de faire de l’exercice
pour renforcer les muscles de façon mécanique, j’ai porté mon attention sur l’endroit
de la douleur afin de ne pas forcer, d’arrêter le mouvement dès que ça
tiraillait.
Quand je me demande qu’est-ce que c’est que de s’aimer
vraiment, je me dis que c’est accepter ce qui est, puis ne pas se juger, mais
je continue de vouloir agir pour m’aimer davantage. Je vais prendre plus soin
de mon corps physique, l’écouter, apprendre à le connaitre, me détacher du
mental et je me sentirais effectivement mieux mais c’est surtout parce que
j’aurais eu l’impression de bien faire, d’être une bonne élève. Les petites
joies qui viennent du sentiment de réussite ça n’est pas vraiment de l’amour,
c’est une forme de satisfaction due au jugement positif que j’aurais vis-à-vis de
moi-même.
L’observation neutre révèle les machinations du mental, sa
façon de rafistoler, de calculer et de projeter en vue d’un résultat. Ce sont
des capacités utiles mais ça n’est pas de l’amour, ce sont des fonctions.
Le seul fait d’être en vie, de pouvoir penser, sentir,
toucher, se mouvoir, est déjà un miracle, une manifestation de l’amour. Ce qui
cause des souffrances, c’est de rejeter, refuser ce qui est. Chaque fois qu’on
résiste, qu’on juge ou critique ce qui se manifeste en soi, on active le
programme de destruction interne, on s’oppose à la réalité de l’instant, on
bloque le flux de la source en soi, on se divise intérieurement.
Je n’ai aucune idée de ce que sera demain ou même tout à
l’heure. Je pressens beaucoup de changements mais je ne m’attache plus aux
interprétations que j’aie à propos de ce que je ressens. Pour le moment je
démasque l’illusion et c’est déjà beaucoup puisque ça bouscule toutes mes
croyances. Jusqu’au sens de mon incarnation, ma raison d’être ici, mon
identité.
En théorie c’est très simple ; rayonner l’amour, être amour,
être soi. Mais cette phrase à elle seule soulève des questions et le mental
élabore un modèle selon sa compréhension des choses et son besoin de diriger
les opérations.
En allant au plus simple, puisque tout est en soi, en se
regardant objectivement, on va pouvoir le constater et lorsqu’on observe depuis
le cœur, on s’aperçoit qu’il nous faut ôter les étiquettes collées
antérieurement pour connaitre vraiment une chose.
Cette phase est périlleuse parce qu’on a plus les anciens
repères. La découverte de nos erreurs de jugement amène autant à comprendre
l’illusion de ce mode de perception que d’auto-critique et de mouvements de
rejet.
C’est pour cette raison qu’il est indispensable d’observer avec les yeux
du cœur.
Accepter de ne pas savoir pour être capable de recevoir. Mais ce qui
va se manifester n’est que la réalité de ce que nous sommes dans l’instant et
qui change tout le temps. L’impermanence et la récurrence montrent le mouvement
incessant et la certitude qu’on ne peut rien contrôler ou retenir.
J’ai l’impression d’être vidée ce matin ! Je ne sais
pas si c’est mon mental qui est en grève mais j’avoue que ça n’est pas
désagréable. J’ai pu constater que l’ego continue de vouloir diriger les choses
et le calme apparent ressemble à une tactique. Comme s’il s’adaptait aux nouvelles
croyances qu’il a pu valider. Le mental ego a été très développé et ses
stratégies s’affinent avec le temps.
Il est passé maitre dans l’art de la dissimulation et je ne
peux pas le blâmer pour ça puisque j’ai nourri ce comportement. Pour cette
raison, la gestion des émotions permet de voir au-delà de la pensée. Mais le
corps émotionnel est tellement habitué à refouler les émotions qu’il n’est pas
toujours facile de les percevoir et de discerner s’il s’agit d’une stratégie ou
d’un réel lâcher prise.
Un autre effet de la douleur, c’est de pouvoir apprécier
par contraste, quand la guérison se manifeste, la capacité de régénération du
corps physique, son intelligence, sa perfection. D’avoir de la gratitude, de la
reconnaissance pour le seul fait d’être vivant et valide.
Toutes les tensions que je peux sentir dans mon corps, sont
le reflet de la résistance à la vie que manifeste le mental. Les conséquences
du besoin de contrôle. En relaxant le corps physique, le mental peut aussi se
détendre et lâcher peu à peu ce besoin. Quand il constate qu’il n’y pas de danger à ressentir des émotions
désagréables, il commence à prendre confiance.
On se rend compte que tous nos corps sont harmonisés
naturellement et que ce sont les pensées qui viennent semer la discorde. Alors
on va naturellement chercher à modifier nos pensées, nos croyances puis on
verra que ça ne fait que repousser le moment de se regarder en face.
Dans cette
introspection on va essayer de se connaitre par le mental selon ses références
mais on voit bien que ça n’est pas de cette façon qu’on pourra réellement
savoir qui on est. On verra les nombreux masques qu’on porte et l’intelligence
du mental, sa capacité à créer l’illusion, à s’adapter aux nouvelles infos, ses
stratégies …
Reconnaitre les capacités du mental et ressentir
l’intelligence du cœur en acceptant de les unir plutôt que de les opposer, est
un acte d’amour qui procure la paix en soi. Il est essentiel de se réconcilier
avec tous les aspects intérieur parce que c’est cela qui restaure l’amour en
soi.
Je renouvelle ma confiance envers la vie, le divin, mon
cœur et la capacité de tous mes corps à vivre en harmonie. Placer sa confiance
en un seul aspect de l’être amène tôt ou tard à une crise existentielle. C’est
parfois nécessaire pour revenir à la simplicité d’être.
« Présence divine, merci de m’aider à voir ce qui est,
à être plus consciente, sans rejeter ce que je vois, vis et ressens. Merci d’équilibrer
les énergies en moi et de déverser ton amour sur mon corps mental, mon ego ».
C’est finalement l’aspect le plus fragile et apeuré de l’être. Il est tellement
divisé intérieurement que c’est impossible pour lui de gérer les choses dans la
paix, la sérénité. Il agit toujours dans l’urgence, répond aux voix les plus
fortes et tente de donner un sens à ce qu’il perçoit.
J’ai envie de pleurer par moments mais je ne sais même pas
pourquoi ! Au lieu de chercher, je vais juste laisser couler. Il se peut
que ce soit le mental qui panique, le corps émotionnel qui se libère, ou encore
ma capacité à capter les énergies environnantes, les égrégores…peu importe. C’est
comme ça pour le moment. Je pourrais mettre de la musique, faire diversion
comme très souvent, mais je choisi de laisser le cœur harmoniser les énergies. J’ai
encore besoin de m’allonger.
Deux heures sont passées sans que je m’en rende compte.
J’ai juste respiré pour me détendre puis l’idée est venue clairement, à l’instant ;
je lâche peu à peu le réflexe de fuite, de diversion et j’en ai la preuve
concrète puisque je n’ai même pas pensé à prendre les bouts de cachets !
Je ne l’ai pas décidé et ça, c’est très encourageant, ça veut dire que la
croyance en un bien-être procuré par un objet extérieur, s’effrite. Parce que
même si le mental a compris que ça n’amenait pas au bonheur, le mécanisme de
fuite reste opérationnel et c’est d’ailleurs ce qui soulevait des critiques.
"Merci mon corps mental de te laisser guider, de faire
confiance au cœur malgré l’absence de repères, de références. Tu vois qu'il n'y a aucune crainte à s'abandonner à ce qui est".
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci