vendredi 19 décembre 2014

« Les critiques sont des projections » par Fanny





Un jour où je croisais une femme, celle-ci se mit à critiquer violemment ses patrons. « Ils n’en n’ont rien à faire de leur fils, ils ne s’occupent pas de lui, ils ne se parlent plus… ». Je lui posais alors la question suivante: « Et comment va ton fils? ». Elle se mit à répondre: « Ah celui là, c’est un bon à rien, on ne veut plus le voir à la maison, il s’est disputé avec son père….. ». Qu’a fait cette femme en parlant de ces patrons? Elle parlait d’elle en réalité et des liens qu’elle avait avec son fils*.

Qu’est-ce qu’une projection?
Selon Carl Gustav Jung, « La projection comme une transposition inconsciente, non intentionnelle, non perçue, d’un état psychique subjectif vers le dehors, sur un objet extérieur ».
En psychiatrie et en psychanalyse, la projection a été définie par Freud, comme un mécanisme de défense psychologique: « Le sujet nie pour lui un désir intolérable et projette ce désir sur un autre ».
En somme, on projette inconsciemment notre vécu, nos pensées, nos expériences, nos émotions, nos sentiments sur d’autres personnes ou d’autres situations.


Les projections peuvent être positives ou négatives.

En positif, c’est le cas d’une personne ayant réussi dans un domaine qui se projettera sur un jeune individu présentant inconsciemment pour elle, les même dispositions mentales et qualités. C’est le cas d’Andy Wahrol qui se reconnaissait dans le jeune Basquiat devenant son mécène, son mentor et son ami.

En négatif, c’est le cas de la critique que l’on fait à autrui quand on est dans le déni de nos propres frustrations, souffrances ou erreurs. Ne pouvant les regarder en face, nous les exprimons en les projetant sur d’autres personnes.

Attention, toutes les critiques ne sont pas des projections. La plupart des critiques et des jugements sont justifiés. Si une personne nous écrase le pied en dansant, on pourra critiquer à juste titre sa façon de valser. En conséquence, quand nous émettons ou recevons une critique, il conviendra de faire le point sur la réalité de ce jugement de manière la plus objective possible.

Conséquences de la projection 

Quand nous sommes critiqués
Quand une personne nous critique de manière injustifiée, il est intéressant de comprendre que cette personne fait une projection de son « moi » ou de sa réalité sur nous.
La première réaction que nous avons quand nous sommes critiqués injustement est de nous justifier, de nous mettre en colère, de nier. Or, si nous restons calme et comprenons que l’autre fait une projection, nous pouvons faire de la situation un atout :

Nous pouvons lui poser des questions qui l’amènent à voir sa réalité en face (et le faire sortir de son déni): « Est-ce que ton histoire avec ton fils ne te fait pas penser à celle de tes patrons? »*
Nous pouvons comprendre sans en parler que cette personne est dans le déni et qu’elle est dans une grande souffrance.
Nous pouvons nous méfier de cette personne qui peut s’avérer toxique pour nous.
Nous pouvons éviter d’aborder certains sujets qui font souffrir notre ami….

Quand nous critiquons
Le second intérêt de ce phénomène est de réfléchir chaque fois qu’une personne ou une cause extérieure nous fait souffrir, si nous ne projetons pas une situation vécue de notre propre histoire, de nos peurs ou de nos croyances.
Par exemple, si un homme voit dans tous les hommes des rivaux, c’est peut-être qu’il a une blessure de tromperie à guérir, que certaines femmes de sa famille ont été infidèles ou bien qu’il est le fruit d’une liaison adultère…
Autre exemple classique: on peut projeter sur nos enfants nos désirs non comblés de devenir un(e) sportif émérite, un chanteur célèbre ou un homme (une femme) d’affaires respecté. Une femme « coincée » au foyer projettera sur son mari son désir de réussite.

En résumé:
Se demander si une critique est justifiée
Se demander si c’est une projection
Chercher l’origine de la projection
Chercher les solutions pour guérir de la blessure cachée derrière ce mécanisme de défense

Article rédigé par fanny, le 10 décembre 2014, lu sur ce site:
http://sereconnecter.eu


        *J’ai ajouté cet astérix à quelques endroits du texte parce que je ne suis pas tout à fait d’accord avec certains points comme le fait de parler à l’autre de ses projections et de se lancer dans des explications à propos de lui. Le raisonnement me semble juste mais les exemples...
     A moins qu’on nous le demande ou dans le cadre spécifique d’un accompagnement, il ne faut pas intervenir dans la vie des autres surtout s’il est question de choses qu'ils nient ou refoulent. 
     Sauf s'il s'agit du conjoint, d'un parent et encore, il faudra venir en son cœur, calmer le corps émotionnel, avant de s'exprimer afin de ne pas accuser l'autre, d'être objectif, juste.