vendredi 21 novembre 2014

« Lâcher la notion de jugement face aux stratégies de l’ego »






Après avoir pas mal culpabilisé et cogité, j’ai cédé à l’envie de fumer de l’herbe. J’ai aussi hésité à en parler ici pour plusieurs raisons et le seul fait d’en faire la liste m’a montré ce qui devait être encore libéré.
Mon objectif étant de tomber les masques, j’ai résisté à l’envie en me disant que j’ajouterais encore un filtre déformant, que c’était une fuite…
Puis, en revenant au cœur, j’ai laissé parler toutes les voix et une fois le brouhaha apaisé, j’ai vu les choses d’un tout autre œil. La tentation de calmer le mental l’a emporté sur le jugement et les peurs de mal faire. Comme j’en suis à lâcher le jugement, voir ce « problème » à partir du cœur pourrait m’aider à m’en détacher. Bien que la démarche soit une folie pour le mental, je fais confiance au cœur, à l’amour.
Il est logique de vouloir compenser puisque je diminue les doses de médicaments. Puis, j’ai appliqué le raisonnement qui m’aide à relativiser les choses dans la recherche de pureté au niveau alimentaire et environnemental. 
Rien n’est plus vraiment naturel, l’eau, l’air, la terre, les sources, tout est pollué sans parler de la nourriture falsifiée et trafiquée. Face à ce constat, que faire ? Minimiser l’effet poison en choisissant des produits les plus purs possibles. Appeler les énergies de la source à purifier tout ce que l’on consomme et puis garder à l’esprit que cette vie est éphémère, que nous finirons tous par mourir. 


Évidemment, il ne s’agit pas d’anticiper ce moment mais de faire que le chemin qui me rapproche de la fin soit le plus agréable possible.
Hier matin, je me suis demandée si une génération qui révolutionne, déconstruit, défait les fausses croyances, pouvait aussi construire, amener une nouvelle façon d’être. 

Certainement que le sevrage perturbe pas mal mon point de vue et comme je suis à la phase où je déconstruis la carapace, des stratégies de survie se mettent en place automatiquement. 
La fuite est encore celle que j’adopte, que ce soit dans l’intérêt excessif pour l’ascension qui en plus apparait comme une illusion supplémentaire ou dans l’usage de produits stupéfiants. Le mot parle de lui-même et cette démarche ressemble beaucoup à la volonté de voir le monde autrement que ce qu’il est. Le besoin de vivre une autre réalité vient d’un fort rejet pour l’incarnation. La recherche de signes et de visions nourrit ce désmaour pour la vie.
Nous sommes tous dépendants de quelque chose, de nos croyances, de tout ce qui vient les nourrir et l’origine en est le besoin d’amour. Bien que je sache que cette énergie est en moi, j’ai encore du mal à libérer le besoin de sensationnel, de la sentir avec force pour lui faire confiance et abandonner toute forme de jugement. J’ai donc regardé cette envie comme si c’était quelqu’un d’autre que moi qui la formulait. J’ai appliqué la même compassion pour cet aspect intérieur que s’il s’agissait d’un ami, d’un inconnu même.

J'ai beaucoup de compassion pour les autres et suis encore très stricte et sévère avec moi-même. La situation actuelle, le sevrage n’a pas à être une lutte, c’est une phase délicate où le moindre jugement peut m'amener à fuir. En regardant objectivement la situation, sans faire appel à la mémoire, sans se référer au passé, du moins sans se restreindre à ce cadre et dans l’objectif d’amplifier l’amour inconditionnel de soi, j’ai choisi de me faciliter le parcours en cédant à la tentation. 
Déjà, l’utilisation de ce terme en dit long sur ma façon de voir la chose. La tentation est un mot qui appartient au vocabulaire du mental, qui découle de sa vision duelle. Or je ne veux plus envisager les choses de cette façon puisque ça créé un conflit intérieur et bloque l’énergie de vie. 
Voir à partir du cœur signifie de ne pas porter de jugement et c’est cette approche qui permet la libre circulation de l’amour. Même si cette vision permet de poser des choix éclairés, ça ne veut pas dire que ceux-ci seront lumineux, du moins jugés comme tel puisque le propos c’est justement de libérer la notion de bien et de mal. 

Cependant, ça ne m’empêche pas d’être lucide quant à la pertinence de cette démarche. Elle est valable dans la mesure où ça m’aide à lâcher peu à peu les peurs et les croyances d’illégitimité. Puis, comme la dépendance soulève le problème de la liberté, comme la croyance qui est derrière, c’est que je suis prisonnière de ce corps, en m’autorisant à suivre les élans, les désirs, même s’ils sont motivés par la peur, je libère les anciennes croyances à ce sujet aussi. Les questions qui sont venues suite à cette envie qui devenait récurrente, m'ont montré que non seulement je continuais de me juger de m’invalider mais aussi que je nourrissais encore l’illusion de devoir suivre un  modèle. Ce qui m’a ramenée à la rédaction de ce blog, à sa pertinence et son utilité tant pour moi que pour vous. Le fait que je n’arrive plus à écrire m’a montré que je culpabilisais et que je m’étais déjà condamnée avant même d’avoir fumé ! J’ai pu voir mon degré d’attachement à ce blog et devant la difficulté à être authentique, à oser avouer ce que je jugeais comme une forme de régression, j’ai constaté que je continuais de jouer un personnage.

Or même si mon objectif demeure de tomber les masques, il est clair que ceci est bouleversant et même douloureux puisqu’à mesure que tout se désagrège, on se sent de plus en plus vulnérable et perdu. Les anciennes croyances ne font plus sens et les nouvelles peinent à trouver leur application.
Refréner une envie ne fait que l’amplifier et en cette phase de déconstruction, il ne s’agit pas de passer d’un conditionnement à un autre mais de changer sa vision de ce qui est, afin d'agir selon l'élan du cœur. 

Arriver à accepter d’avoir encore ce besoin de fuir et constater qu’il se déplace des médicaments à l’herbe, constitue en soi une forme de lâcher prise et même s’il vient de l’idée que l’herbe est moins pire que les médicaments, c’est tout de même un "mieux".
Puis je suis tombée sur les clefs suivantes qui m’ont aidé à changer ma vision de moi-même et à me pardonner. 
Mais là encore, le pardon implique qu’on se sente coupable. Or celui qui juge et condamne, c’est l’ego et ses aspirations à évoluer. Même si le discernement est utile pour s’orienter, tant qu’il est emprunt de jugement, il ne fait que diviser l’individu.

Accepter ce qui est n’est pas évident à définir parce que pour cette exemple, le réflexe premier, c’est de se dire que si on accepte, on cède aux voix les plus apeurées, on nourrit l’ombre, la peur, on continue d’agir en mode chacal, c’est à dire en obéissant aux voix les plus fortes…on peut même aller jusqu’à s’imaginer que des entités nous influencent. Selon mon expérience, cette vision est la conséquence de notre difficulté à assumer nos peurs, nos envies. Chaque geste, chaque mouvement est initié par un désir qui s’équilibre avec la peur qu’il suscite.
En amenant ce désir au cœur, les pour et contre se sont équilibrés et la peur de ne plus rien contrôler, d’aller droit dans le mur, s'est calmée. Alors j’ai choisi de tenter l’expérience, d’aller au bout de cette envie qui vient compenser le manque. En faisant confiance aux élans du cœur, à la vie elle-même, au divin mais aussi à mon corps physique et sa capacité de chercher et de trouver l’harmonie, j’expérimente la situation d’une façon totalement nouvelle et donc sans anticiper, en continuant d’accueillir ce qui se présente, sans juger.
Je ne suis pas totalement convaincue d’avoir fait le bon choix mais d’un autre côté, je ne peux pas expérimenter le lâcher prise et l’amour inconditionnel de soi en continuant de juger, de réagir en mode accusateur, de vouloir contrôler ce que je suis afin de correspondre à un modèle. Même le fait de vouloir libérer la dépendance aux cachets c’est une forme de contrôle, de conformité à des croyances et il est naturel que des aspects intérieurs cherchent à trouver l’équilibre entre contrôle et relâchement.
Voici donc les clefs que j’ai piochées hier, sur le site de Monique Mathieu, "du ciel à la terre" tandis que je luttais intérieurement.

Clef 228
Essayez de plus en plus de vous voir comme un Être de Lumière, un être parfait, essayez de ne plus avoir de jugements pour vous-même, ainsi vous en aurez beaucoup moins pour les autres. Essayez de vous dire en permanence : j’agis du mieux que je peux, chaque jour je me transforme à mon rythme. Je n’ai pas à me juger ou à me critiquer car chaque jour je fais de mon mieux.

Merci de me rappeler mon objectif principal; aimer tout ce que je suis, indépendamment de ce que je fais. Expérimenter l'amour inconditionnel de soi.

Clef 415
Si vous voulez réellement accélérer votre processus évolutif, si vous voulez réellement vous préparer pour la transition, lâchez totalement prise avec tout ce que vous avez pu vivre ; ne donnez pas trop d’importance à ce que vous n’avez pas encore vécu car vous ne savez pas ce que sera votre devenir. Plusieurs « devenirs » possibles se présentent à vous. Travaillez sur ce que vous êtes dans l’instant, travaillez l’Amour en vous. Tous les matins, ayez conscience que l’Amour et la Lumière doivent rayonner du plus profond de vous-même vers l’extérieur.

Parlez le plus souvent possible à l’Être Divin en vous, à cette partie divine qui vous habite. Dîtes-lui que vous la reconnaissez, que vous l’aimez, demandez-lui de vous aider dans la gestion de votre quotidien, de vous aider à maîtriser vos pensées, vos paroles, vos sentiments et vos émotions. Demandez-lui de rayonner en permanence sa Lumière et son Amour, d’inonder votre corps de matière, de le régénérer, de le réharmoniser.

Parlez-lui ! Plus vous lui parlerez plus il se manifestera à vous ! C’est très important ! Parlez-vous à vous-même mentalement en sachant que vous parlez automatiquement à votre vraie réalité.

J’ai plutôt envie de silence mental ! Mais ne serait-ce pas plutôt la culpabilité qui me rend muette ? L’amour de soi n’est-il pas conditionné par mes actes ? Selon ce que j’aie vécu jusqu’à maintenant, en acceptant mes faiblesses, mes défauts…ils montrent leur aspect lumineux et amplifient l’amour vrai de soi, simplement par l’acceptation. En toute logique, accepter d’avoir cette envie et y répondre sans juger et sans anticiper, devrait me permettre de libérer la culpabilité, le désamour de soi et fluidifier l’énergie de la source à l'intérieur.

Clef 535
Comprenez bien que l'Amour est une vibration, que la vibration a une force fabuleuse qui atteindra les personnes concernées par vos projections d'Amour et les aidera beaucoup...
Nous vous demandons de bien comprendre le travail que nous attendons de vous. Il faut que vous arriviez à sortir de votre cœur cette vibration qui sera utile aux autres et à votre planète. ENLEVEZ LE MOT "SENTIMENT-AMOUR" DE VOTRE TÊTE, PENSEZ VIBRATION ET NON SENTIMENT, et à ce moment-là, la Lumière se fera.

C’est sûr que l’idée que je me fais de l’amour est encore très humaine et conditionnée. Même s’il m’arrive de sentir cette vibration, comme elle est neutre, comme elle n’est pas associée à des émotions ou des pensées particulières, elle est très subtile et par le fait difficile à distinguer. Néanmoins en étant attentive à son monde intérieur, on ressent la paix par contraste, la présence qui se révèle en tant qu'observateur, dans la gestion des émotions.

Clef 427
Un choix génère toujours une expérience. Il y a ce que vous pourriez considérer comme des mauvais choix, mais il n’y a pas de mauvais choix ! Il y a simplement des choix qui vous mènent à un but.
Parfois, pour évoluer, pour aller vers la Lumière, il faut faire des choix difficiles. Bien sûr vous pouvez laisser parler votre cœur, mais vous devez aussi avoir la conscience d’écouter ce qu’il vous dit. Parfois vous le laissez parler mais vous ne l’écoutez pas.

Finalement, une envie, qu’elle vienne du cœur ou d’ailleurs, c’est une invitation à choisir, à agir, l’expression d’un besoin. Est-il plus légitime s’il vient du cœur ? Puis le cœur ayant des blessures il a aussi des besoins, besoin de guérison, de réparation, d’amour. Ces mots m’appellent à revenir à mon objectif, celui de laisser l’amour inconditionnel rayonner sur tous mes corps afin de les guérir, de les harmoniser.

Clef 796
Lorsque vous commettez une erreur et que vous la comprenez, elle vous permet d’évoluer, elle vous permet de monter une nouvelle marche, donc il ne faut avoir aucun regret comportemental, car en définitive toutes les expériences que vous accomplissez dans la joie, dans la peine, et même avec des comportements qui ne sont compris ni par vous ni par les autres, vous mènent inexorablement vers votre but, celui que chacun de vous s’est fixé.

Si avec tout ça je n’arrive pas à lâcher la culpabilité ! Le truc maintenant, c’est d’accueillir le moment où l’envie de rouler un pétard se manifestera. Même si je suppose que c’est le besoin de se protéger, de fuir le moment présent, la réalité de l’instant, ça sera l’occasion de voir comment tout se met en place. De reconnaitre et lâcher les peurs qui accompagnent ce geste de repli sur soi. 

Le besoin compulsif de se réfugier dans une bulle, de fuir les émotions, perd de son ampleur. J’ai reçu la visite hier soir, d’une personne qui éveillait du désir, des sentiments, qui perturbait mon apparente maitrise émotionnelle et ce n’est que lorsqu’il est parti que j’ai constaté que je n’avais pas eu le réflexe d’augmenter les doses, que l’idée ne m’était même pas venue !
Le critique intérieur ne s’est pas gêné pour me rappeler que c’était « normal » puisque je compensais avec un autre produit. 
Ce à quoi j’ai répondu, l’objectif actuel étant de libérer la dépendance aux produits chimiques, c’est un moindre « mal » de compenser de cette façon puisque l’herbe ne créé pas de dépendance physique et c’est une création de la nature. 
Maintenant, il s’agit de ne pas se réfugier automatiquement dans la fuite mais de gérer ce qui se manifeste quand l’envie monte et d’essayer de la tempérer par l’accueil des pensées/émotions qui lui sont associées.


Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci