dimanche 23 novembre 2014

« Amour » ?





Je ne regrette pas d’avoir suivi l’envie folle à priori, de dire "Oui" à l’élan, quel qu’il soit. Non seulement ça créé une détente psychologique mais en plus physiquement, c’est beaucoup plus calme. 
Je ne me reconnais plus du tout, je change à plusieurs niveaux et mon corps physique est en pleine mutation. Il y a l’âge, le cycle de la préménopause, le sevrage, mais quelque chose d’autre semble participer à ce processus.  J’ai lu que le corps dans son évolution passait d’une structure carbonique (ou carbone, je ne sais plus) à une autre plus raffinée, cristalline.

Cela semble logique puisque le « travail » actuel consiste à nettoyer, épurer, rendre transparents les filtres que constituent le mental, l’émotionnel. Il semble que j’intègre l’amour universel, impersonnel et paradoxalement, ça se réalise par l’acceptation de tout ce que je suis.
Je dis paradoxalement parce que l’amour vrai de soi suppose un retournement, un centrage, une focalisation sur les pensées, le comportement, une introspection et on pourrait penser que c’est une forme de nombrilisme. 
En fait, en libérant l’amour de tout ce que la personnalité croyait qu’il était, en abandonnant le jugement, il devient une énergie sereine, sans émotions.   


Son effet guérissant agit lorsqu’elle circule librement. Mais je crois que ce qui est très reposant c’est de ne plus courir après. Le drame c’est qu’on l’imagine d’une façon très limitante, on l’associe à des émotions et on pense qu’il nous faut le chercher, se l’approprier et le garder. 
Avec le temps, l’expérience, je me rends compte que tout est à lâcher à ce propos, qu’il faut décoller toutes les étiquettes pour en percevoir l’essence, libérer le connu, comme disait Krishnamurti.

C’est une énergie libre, elle anime toute vie, et relie tout ce qui est. Elle est donc l’abondance, la reliance, la communion, la santé, la paix intérieure... 
La sensation de manque est liée aux croyances, à l’idée qu’il faut le mériter, le gagner or aucun être vivant ne pourrait exister sans cette énergie de vie

Elle est toujours présente et peut être ressentie lorsqu’elle circule
C’est dans sa nature d’être en mouvement et lorsqu’elle est bloquée on a l’impression d’en manquer, d’être déchiré puisqu’alors on est divisé intérieurement.
On a tellement spéculé sur ce qu’était l’amour qu’on en a perdu le sens véritable et nous sommes à le découvrir, à l’appréhender à partir du cœur, de façon objective, libérée de toutes croyances. 
Finalement, il englobe tout et s’exprime différemment selon la vision, les croyances de la personne. Il peut être très limité lorsqu’il est soumis à des conditions et infini quand on cesse de vouloir le retenir, le nommer. On l’associe à des émotions et leur intensité parce que lorsqu’il s’unit à l’énergie de créativité, la sexualité, il est naturellement amplifié par la rencontre de ces deux énergies dont l’association est la base de la manifestation, de la création.
L’attirance envers une personne en particulier se base très souvent sur des croyances, des références mentales, conscientes et inconscientes. Nous sommes à découvrir les blessures de l’âme et c’est par l’effet miroir que ça se réalise. L’autre nous renvoie nos blocages, nos carences, les aspects intérieurs refoulés, délaissés, notre manque d’amour inconditionnel pour soi-même.
Notre âme s’exprime à travers l’enfant intérieur qui va attirer les personnes capables de mettre en évidence notre ombre afin que nous l’intégrions de façon à guérir les blessures du passé. 
Ce sont la plupart du temps, des relations de réparation mais ça n’est pas l’autre qui réalise la guérison, il ne fait que montrer ce qui est disharmonieux en dedans.

Même les croyances à propos des flammes jumelles trouvent leur origine dans cette façon distorsionnée de considérer l’amour et perpétuent l’idée d’incomplétude, d’impuissance, de manque. Le mythe du prince et de la princesse dans leur version auréolée, éthérée…

Je pense que c’est le souvenir de notre vraie nature qui s’exprime dans ce rêve d’éternité, de fusion totale et d’absolu ? Mais nous nous trompons de cible en projetant ce profond besoin de communion sur une personne, un être, ou encore en utilisant des produits qui créent une sensation de bien-être
En réintégrant des aspects jugés indésirables, nous trouvons une forme de complétude, la sensation de vide ou de manque est comblée par l’acceptation de son ombre. 
Ces éléments restituent l’harmonie intérieure.

Pour aimer quelqu’un de façon inconditionnelle, il faut en faire l’expérience en soi. 
Nous sommes loin d’y parvenir tant que nous continuons de rejeter des aspects de l’être. La vie, les rencontres nous montrent où nous en sommes et bien que les relations intimes nous permettent de voir nos blocages au niveau de la sexualité, nos croyances erronées au sujet de l’amour, tout individu, tout être avec qui nous sommes en interaction, est un révélateur de notre inconscient. Notre quotidien, les situations récurrentes, les envois d’énergies de la source, tout nous révèle à nous-même.

Le concept d’âme sœur est aussi une forme distorsionnée de la réalité puisque nous sommes tous issus de la source, de la même famille. Les êtres de lumière aussi en font partie. 
Au niveau de l’astral, il semble que les êtres qui le peuplent soient des projections de nos croyances, des entités formées à partir des pensées accumulées par attraction; les égrégores. Il semble donc logique qu’on y trouve autant d’êtres sombres que lumineux. 
Là encore, se sont des reflets qui peuvent nous aider à lâcher les peurs et les croyances. Malheureusement, trop souvent comme on cherche à voir et à comprendre depuis l’intellect, la vision duelle, on ne fait qu’amplifier la dichotomie, la division et l’illusion.  

Si on croit que l‘amour est réservé à une certaine catégorie d’êtres, qu’il s’exprime seulement à travers la "lumière", on va effectivement voir des êtres qui illustreront nos croyances, des anges, des archanges, des maitres…
La pensée étant créatrice, nous allons projeter des formes sur l’écran de notre mental qui correspondent à nos croyances du moment. Si on considère la lumière divine comme une énergie polarisée, on fabriquera mentalement une image correspondante. 
Si la peur nous dirige on pensera être possédé et on pourra voir des entités sombres.

Si la foi repose sur des croyances, on continuera de nourrir la division, la projection et l’illusion puisque la croyance nait de l’intellect, de l’imaginaire. Elles se construisent par attraction et rejet selon la logique duelle du mental. 
A moins d’élever sa vision au-delà de la dualité, en revenant au cœur, on ne peut s’extraire de ce système de croyances.
D’un  autre côté, il ne s’agit pas non plus de changer en force, de remplacer des croyances par d’autres mais d’abandonner le mode de fonctionnement exclusivement mental en regardant ce qui est, depuis le cœur. 

Dans ce mouvement, peu à peu, on fait confiance au divin en soi, à l’amour, on apprend à connaitre cette énergie de l’intérieur. On lâche peu à peu les croyances erronées, les concepts, les images, les icônes et on intègre une nouvelle réalité, depuis un point neutre, par le ressenti. Les croyances ne sont plus la base de la foi mais c’est l’expérience qui en est le fondement.
La recherche de sensation est abandonnée petit à petit, la recherche même ne fait plus sens puisqu’on sait que tout est là
Il n’y a plus d’autre projet que d’être soi-même, de se révéler à soi-même dans toutes les dimensions de l’être afin de réunifier les aspects autrefois opposés. 
C’est ce mouvement unifiant le cœur et l’ego, le masculin et le féminin, l’ombre et la lumière, qui révèle l’humain divin et la nature de l’amour.

La libération des peurs s’effectue par l’acceptation mais cette énergie ne disparait pas, elle est perçue différemment et ainsi n’est plus un problème. Elle est dégonflée en étant amenée au cœur où elle équilibre ses pôles. Elle ne forme donc plus de résistance ou de blocage mais elle s’harmonise, s’associe à l’amour et change sa fréquence. Concrètement au lieu d’être un frein, elle sera un élan constructif ou encore un élément permettant de lâcher une croyance.

Le ciel est encore gris et bas ! Les épandages semblent être effectués de nuit. D’une certaine manière, ce genre de situation est un appel à lâcher la peur et les croyances. Elle me renvoie à ma façon de gérer mon corps physique mais ça n’a pas pour objectif de me donner une ligne de conduite à suivre, au contraire, c’est une occasion de voir comment je me traite. Comment je me critique et me condamne. 
Ce désaveu crée une rupture dans la circulation de l’énergie d’amour et c’est de là que vient la souffrance. Tant que je rejette un aspect de moi-même, non seulement je me coupe de l’amour intérieur mais en plus, je ne peux pas changer puisque je continue de réagir en mode instinctif. Ma vision duelle m’empêche de reconnaitre ce qui a besoin d’être vu afin d’avoir un point de vue élargi sur la situation. 
Tant que je ne voie qu’un aspect de ce qui est, je ne peux en avoir une idée réaliste et mes gestes seront injustes. Injuste dans le sens de tronqué, falsifié.

Puisque tout dépend de ma vision, l’interprétation des faits, les croyances, si je veux changer, il me faut changer mon regard sur ce qui est. 
On peut changer le décor, les conditions de vie, essayer de modeler le monde selon nos croyances, nos préférences mais au bout du compte, on ne sera pas heureux. 
On le sera le temps que la nouveauté fasse effet tout comme avec un psychotrope. 
On a tous constaté qu’une chose nouvelle donnait un goût de renouveau, le sentiment d’être comblé mais ça ne dure pas. Une fois qu’on a fait le tour, qu’on connait la chose, qu’on y est habitué, elle perd son intérêt. 

Le mental ne peut pas être comblé puisqu’il considère les choses de façon incomplète. 
Il cherchera toujours à combler le vide mais c’est un puits sans fond. 
Sa fonction, c’est de chercher, de connaitre les choses selon sa vision qui consiste à ranger dans des cases. Mais il ne connait rien, il juge, divise, sépare, mais ça n’est qu’une fonction, ça n’est pas une fin mais un moyen.

En considérant les choses à partir du cœur, il ne s’agit plus de diviser mais de voir l’ensemble afin de réunir les éléments dispersés. Bien que ça s’écrive en une phrase, ça demande d’abord de voir tout ce qui est, tel que c’est. 
On peut parler d’apocalypse pour la personnalité puisque tout est à remette en question. Et c’est justement dans la façon de réagir à cette révolution interne qu’on vivra plus ou moins bien cette mutation. 
Plus on résiste à l’amour, plus on le limite et plus on souffrira. 
On pense qu’il nous est donné en récompense mais il est en nous-même et il nous appartient de le libérer, d’ouvrir notre cœur pour accueillir Tout ce que nous sommes afin qu’il puisse œuvrer, rayonner. 


Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci