Il est sept heures, je suis à Amélie depuis hier après midi
et je n’arrive à rien faire ! Je suis allée au jardin dans la soirée et le
spectacle de la nature florissante a un peu effacé la déception de voir l’état
des fraisiers ! Tout pourri sur place, c’est sec. Bien que ce ne soit pas « grave »,
je dois encaisser encore une fois la connerie humaine. Tous les voisins aiment
les fraises mais ils n’ont pas été capables de s’organiser pour les arroser et
les cueillir. Chacun va piocher de temps en temps, en cachette, ce qu’il veut, sans se soucier de l’état des
pieds qui donnent généreusement. C’est à l’image de la façon dont l’humain
traite la terre mère ; il prends, extrait, ponctionne avec violence, sans
aucun respect pour le vivant ! J’ai été très étonnée d’entendre Bilou, la
chatte sauvage qui est restée ici, miauler comme une folle alors que je
nettoyais les fraisiers. C'est la première fois que je la vois dans ce coin. Elle m’a engueulée pendant plus d’une heure et s’est
collée à moi toute la soirée. Elle a passé la nuit dehors mais au réveil, elle
était là, miaulant avec force. Elle symbolise mon corps émotionnel et le
message est clair. Il est vrai que mon corps émotionnel, déjà bien épuré, est
soumis à rude épreuve en ce moment. C’est beaucoup mieux depuis que j’applique
l’accueil des émotions mais il reste encore des blessures actives au niveau du cœur
et du chakra sacré. Les sept jours de règles douloureuses au début, ont montré
que le féminin intérieur portait encore des cicatrices. Maintenant
que j’ai confiance en la vie, que je connais le processus de guérison, je ne me
laisse plus trop impressionner et en quelques respirations, le mental puis l’émotionnel
se calment.
J’ai eu du mal à m’endormir mais je sens que cette nuit a été remplie d’enseignements et de guérisons. Hier soir, en attendant un coup de
fil de mon amoureux, j’ai écouté la vidéo conférence d’Aurélie Pech. Le
ressenti était puissant par moments et une fois de plus, j’ai apprécié la
présence d’entités bienveillantes à mes côtés. Je suis vraiment soutenue depuis
mon départ, connectée à mon âme et avec mon amoureux, au niveau subtil. La paix
qui me remplit depuis hier est un grand soutien et je n’ai pas pleuré une seule
fois malgré les circonstances. Pour une fois, ça n’est pas le résultat d’une
augmentation de cachets mais plus de ma capacité à gérer mon monde intérieur.
C’est
lorsqu’on se retrouve dans des situations qui avant suscitaient de la peur, des
souffrances, qu’on se rend compte de l’efficacité du travail effectué. Le
masculin et le féminin intérieur s’équilibrent et se soutiennent mutuellement.
Je vais voir si je peux arroser un peu.
Laisse tomber ! Pas d’eau et de toute
façon, ça fait un peu juste pour avoir des fraises dignes de ce nom, dans deux jours, ma mère s’en
passera. Il y aurait tant à faire que je ne sais par quel bout commencer !
Je vais donc agir par priorité. Faire en sorte que l’appart soit accueillant et
m’occuper des repas. J’ai pris rendez-vous chez le toubib à onze heures pour le
renouvellement de l’ordonnance.
J’ai mis la musique à fond pour pouvoir chanter et diriger
le mental dans la joie. Je vais me déplacer à vélo, ce qui me fera le plus
grand bien. J’ai pas mal maigri depuis le début du mois. Heureusement que j’avais
de la marge, la cellulite a fondu, ce qui n’est pas pour me déplaire. Malheureusement,
c’est la poitrine qui diminue en premier, avant le ventre ! De temps en
temps, je me sens un peu gênée d’être si plate mais comme mon amoureux honore
tout mon corps, ça n’est que le manque de confiance en soi qui s’exprime.
Malgré tout, je sais que les hommes fantasment sur les fortes poitrines et
comme il n’y a pas matière à ça, le risque d’être aimé pour son apparence n’a
pas lieu d’être.
Je n’ai jamais connu cette sensation d’être aimée de cette
façon, d’être honorée entièrement. Au niveau sexuel, j’entre en territoire
inconnu. Avant, je faisais tout pour que ça aille vite, comme tout ce que je
fais d’ailleurs. J’avais compris le fonctionnement de la libido chez l’homme,
je pouvais contrôler la situation mais là, impossible. Pas moyen de jouer le
jeu de la manipulatrice et c’est une très bonne chose même si pour le
coup, ça me perturbe et m’oblige à changer.
Se laisser guider par le cœur dans
ce domaine aussi est vraiment une première et c’est ce qui peut me permettre d’envisager
la relation autrement tout en guérissant les blessures liées aux traumas
sexuels.
Je suis allée désherber un peu, couper les fleurs fanées
puis devant l’ampleur du travail, j’ai laissé tomber. On pourra y aller avec ma
mère. J’avoue que je ne suis pas très à l’aise.
C’est comme si j’étais entre
deux mondes totalement opposés. Celui de l’ego et celui de l’amour. Le tableau est
si caricatural que j’ai bien du mal à me situer.
Entre le monde de ma mère basé
sur la peur, la notion de sacrifice, de bien et de mal, la peur du qu’en dira-t-on,
la nécessité de bien présenter, le raisonnement logique du mental et celui de
mon amoureux capable de rester des heures à contempler, plutôt perché dans le
rêve, j’ai du mal à trouver ma place.
En fait, il me faut juste être moi-même.
Trouver l’équilibre entre action et repos, associer le cœur
à l’ego en étant dans le juste milieu devrait me permettre de me situer. Ma
tendance habituelle à fuir n’est plus trop d’actualité et c’est déjà une bonne
chose. Changer n’est pas facile mais si on se laisse guider par le cœur, le
soutien de l’invisible est incontestable même si on ne peut pas l’expliquer et
difficilement décrire ce que l’on ressent. J’ai l’impression que mes chakras
guérissant s’ouvrent plus et que les dons ou capacités de se connecter à l’invisible
sont développés.
J’ai eu des visions plutôt réjouissantes et assez nettes. Je
me suis vue entrer dans une pièce vide très lumineuse alors que j’étais
allongée près de mon amoureux. J’ai perçu cela comme le reflet de la situation
actuelle, la sensation d’entrer dans un monde nouveau où tout peut être écrit,
vécu.
Comme j’ai pris l’habitude de prendre un peu de recul et d’analyser
les situations en tenant compte de tous mes corps, des blessures à guérir, puis
surtout en me rappelant que ce qui est vécu, ce qui se manifeste au niveau
émotionnel est le parfait reflet de l’état de mon monde intérieur, je sais ce
qui reste à ajuster pour être pleinement ancrée dans cette nouvelle réalité. Le
fait que Bilou, la chatte qui reflète mon corps émotionnel, soit ici alors
que normalement, elle vadrouille en sauvage, en dit long sur ce qui me reste à
épurer. Elle n’arrête pas de miauler et ça me pousse à accueillir ce qui vient.
Enfin, quelques larmes ont pu couler ! Ce qui peut
troubler lorsqu’on épure le corps émotionnel, parce qu'on veut suivre le cœur, c’est
d’être perdu face aux réactions qui ne sont plus les mêmes. On ne se reconnait
pas, on avance en terre inconnue et à moins de revenir au cœur régulièrement,
il est difficile de suivre.
J’ai demandé le soutien de ma présence divine, qu’elle
fusionne avec mon âme et ma personnalité humaine afin que je sois unie,
intègre, entière et autonome. Je parle d’autonomie affective puisque selon ma
foi, c’est ce qui permet d’être libre, d’aimer et d’être aimé sans tomber dans
les pièges de l’interdépendance. La nuance est assez subtile et l’état d’être
permet de savoir si on est dans le jeu ou si on est réellement soi-même.
L’amour à deux ne doit pas retirer quoi que ce soit à l’autre
ou à soi-même. Habituellement, chacun puise en l’autre ce qu’il n’a pas et une
complémentarité se créé sur la base du besoin, du manque. Par exemple, l’homme
assume le côté matériel du quotidien et la femme le gère. Bien que ça puisse
sembler logique, ça entraîne des comportements qui deviennent des rôles. Le
mental a besoin de ranger dans des cases, de définir les fonctions de chacun et
c’est là que l’amour se meure.
Le quotidien est à vivre au fur et à mesure, en
s’adaptant à ce qui est, et en acceptant le fait que la vie est un perpétuel
mouvement. On ne peut figer les choses et encore moins l’amour. Une mise au
point est nécessaire et doit être ajustée régulièrement. Je sens que je vais
devoir poser des limites, définir mes besoins vitaux et savoir les exprimer.
Plus que jamais, il me faut être responsable de mes choix,
agir avec foi. Je sais sans aucun doute que mon cœur et mon âme me guident dans
cette histoire mais il y a quelques ajustement à effectuer afin d’être dans le
total respect mutuel.
Je dois changer ma façon d’agir, d’imposer ma vision sans pour
autant m’oublier.
Comme par hasard, Jérôme, la personne avec qui j'ai eu pas mal d'affinités, qui ne m’a pas contacté depuis au
moins trois mois, s’est manifesté dimanche ! Je n’ai pas hésité à lui dire que j'étais follement amoureuse, même si je me suis demandée si ça risquait de le blesser et quelle
part de moi-même avait cocréé cette situation. Il est clair que j’aurais pu
vivre quelque chose avec lui mais sa façon très égoïste et infantile d’aimer m’aurait
achevée. J’aurais pu jouer le jeu de la séduction, le « garder » en
manipulant sa libido, son désir puis en étant enceinte, l’obliger à demeurer
auprès de moi mais ça n’est pas du tout ma façon d’envisager l’amour, la
relation.
Comme disent les anciens, on peut tenir un homme par le sexe et le
ventre puis en lui donnant une descendance. Tout ce qui flatte l’ego, la chair,
tout ce qui le valorise, peut donner l’illusion de l’amour mais dans ce cas, il
s’agit plutôt d’emprisonnement. Ces jeux ne m’intéressent pas, je ne veux pas
avoir l’illusion d’être aimée et devoir la nourrir en incarnant un personnage.
Daniel Hübner |
Bon, il est dix heures et j’ai rendez vous à onze heures
chez le toubib. Il me faut au moins trente minutes pour aller en ville à vélo
et je crois que je vais me donner le temps, prendre l’appareil photo pour
capter des images de la nature en pleine expansion. Elle est un exemple à
suivre, s’enraciner et s’élever vers le soleil, voilà la base, la fondation d’une
vie pleine et épanouissante.
Je pense que je vais suivre les conseils de mon lover, garder l’appartement comme un genre de
résidence secondaire et prendre la vie
comme des vacances. Je me créé beaucoup trop d’obligations, de stress pour des
choses insignifiantes qui jusqu’à maintenant me donnaient l’illusion d’être
stable.
Mais la stabilité tout comme l’amour ou la liberté, sont des états d’être
intérieurs. L’appartement représente un support, un cadre, un lieu intime où j’ai
créé un rythme qui me permettait de gérer le temps de façon optimiste, de
guérir les blessures. Un espace imprégné de nouvelles énergies qui continue d’être
une extension de ma personnalité et représente mon indépendance.
La peur d’être
entretenue par un homme et de perdre son droit d’exister en tant qu’individu
est palliée par le fait de garder cet appartement.
Même si l’amour
est très fort et comme il est impossible de prévoir comment les choses
évolueront, il me faut rester attentive à mon état d’être, au fur et à mesure.
Continuer d’écouter mes corps et déterminer ce qui est de l’ordre de l’émotionnel,
des blessures et ce qui relève de la situation.
Connaissant l’effet miroir, je peux me dire que les choses
évolueront selon mon état d’esprit et qu’en maintenant vivant l’amour vrai de
soi, en le mettant au premier plan, tout ira bien. C’est assez délicat de se
faire passer avant quand on est à deux mais je ne doute pas que ce soit
réalisable même si ça risque d’être difficile. Enfin ça, c’est le mental qui s’exprime
puisqu’il ne sait être à l’aise que lorsqu’il contrôle les choses.
Je reviens de mon rendez vous chargée de fringues achetées
sur le marché. Je ne fais pas souvent ce genre d’achat alors j'ai fait un stock.
Depuis le temps que je me disais que j’allais m’offrir de nouvelles tenues,
voilà qui est fait. Je n’ai encore pas fait de rangement ni de courses. Les
plombs ont sauté pendant que j’étais partie et tout ce qui était au congélo est
foutu. Heureusement, le frigo était aussi presque vide.
J’ai demandé au toubib
des renseignements à propos de la pilule pour homme mais apparemment, ça n’est
pas encore commercialisé. C’est incroyable d’être encore obligé de se pourrir la
santé avec des pilules pour gérer les risques de grossesse ! Sa réponse,
les préservatifs ! On se croirait au moyen-âge !
Je ne sais pas si c’est le fait d’être amoureuse ou alors
la situation par rapport à ma mère et sa visite mais je n’arrive pas du tout à
revenir à mes anciens modes de fonctionnement. Je n’ai pas en vie de passer du
temps à ranger et me contenterais du minimum. La fenêtre de la cuisine qui a
échappé au ménage de printemps est encore à faire. Ce sera suffisant. Les
courses, on verra demain matin. Je ne veux plus courir par peur. Après tout,
elle ne vient pas pour inspecter l’appartement mais pour me voir. J’ai encore
beaucoup d’agressivité que je vais devoir gérer avant qu’elles débarquent. Pour
le moment, je suis plutôt en mode ronchon.
Vous
pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien
modifier (sauf correction des fautes d'orthographe), de citer l’auteur :
Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci