lundi 20 janvier 2014

"Moi, je n’aime pas les bonnes résolutions" un article du Dr Véronique Baudoux



Voici un article paru un peu après les fêtes. Le raisonnement est en accord avec ce que je pense. Tout dépend de l’énergie qui porte l’intention…






Moi, je n’aime pas les bonnes résolutions


Bon, au départ, j’avoue que je me suis dit que je ne participerais pas à cet événement…
Pfff !!!… Les « bonnes résolutions » ! Encore ?
On y a déjà eu droit dans pratiquement chacune des newsletters des blogs ou sites auxquels nous sommes abonnés…
Les réseaux sociaux ont transmis une multitude de trucs et astuces sur le sujet…
Je ne sais pas pour vous mais moi, cela finit par me lasser !
Alors, vraiment, je ne me sentais absolument pas motivée pour prendre la plume sur ce sujet.

Finalement, en me laissant ressentir en profondeur pourquoi ce thème éveillait en moi un tel rejet, j’ai réalisé que ce rejet n’était pas dû au projet d’Olivier Roland mais plutôt au concept des « bonnes résolutions ».
(Toutes mes excuses, Olivier, ne vois donc pas ceci comme étant une attaque personnelle )

Et, comprenant les raisons de ces remous de mon mental, mes doigts ont commencé à me démanger
Quitte à être, encore une fois,  un peu à contre-courant du thème, voici donc mon article… 


Le concept des « bonnes résolutions »


Quand on y réfléchit de plus près, derrière le côté bon enfant de cette tradition, il y a justement, le besoin de notre enfant intérieur d’être validé, d’être apprécié, d’être perçu comme un enfant « valable » et donc, de correspondre aux attentes extérieures. 
Il y a donc encore une énergie de « il faut… », « je devrais », « ce serait bien si… », et autres petites injonctions contraignantes.
Une énergie qui parle de nos défauts, de nos imperfections, de tout ce que nous devrions améliorer en nous, de tout ce qu’il faut faire mieux ou plus…
Cela renvoie aux « Peut mieux faire » de nos bulletins du passé.
Serions-nous en manque de ces évaluations scolaires pour ressentir ainsi le besoin de faire nous-même annuellement nos propres bulletins ?
C’est une énergie de contraintes et d’obligations…
N’en subissons donc nous pas suffisamment durant toute l’année  pour avoir encore envie d’en faire une liste supplémentaire dans les moments de fêtes ?
C’est une énergie d’auto-dévalorisation voire de culpabilisation…
Parce que, pour faire cette liste de bonnes résolutions, il faut  d’abord et avant tout faire une liste de tout ce que nous n’avons pas « bien » fait, de tout ce qui ne s’est pas bien passé l’année précédente, de nos frustrations, de nos échecs (et qui étaient, bien entendu, de notre faute puisque nous prenons la bonne résolution de faire autrement).


De toute manière, au-delà du 15 janvier,
nous ne tenons déjà plus nos bonnes résolutions

Et bien, oui… Et ce n’est pas étonnant !

Nos journées sont déjà remplies à ras-bord d’obligations en tous genres… Il n’y a pas vraiment la place pour en rajouter encore toute une liste.
Les bonnes résolutions que nous prenons, elles sont le reflet de notre juge intérieur qui tient une comptabilité bien précise de tous nos manquements, de tous nos défauts.

Elles émanent donc de la partie de nous-même qui est dans le manque et dans la peur.

La partie de nous-même qui croit que notre vie serait tellement plus belle si nous étions quelqu’un de différent, quelqu’un de « mieux ».
Et, finalement, est-ce qu’on donne vraiment le meilleur de soi-même grâce à la critique et à l’auto-dévalorisation ?
Est-ce que l’énergie du manque  a jamais réussi à changer quoi que ce soit ?
Est-ce que les transformations intérieures sont réellement profondes si elles sont issues de la peur ?
Est-ce que vos enfants avancent mieux sur leur propre chemin grâce aux « Tu peux mieux faire » ou grâce aux « Bravo, je suis fier de toi » ?
Alors, je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai envie d’être un bon parent pour moi-même et je dis donc « stop » aux bulletins annuels.


Nouvelle année et envie de renouveau

Vous pourriez dire, après avoir lu ce qui précède : « Bon, alors, quoi, tu nous conseilles de rester comme nous sommes et de ne rien changer à notre vie ? »

Rassurez-vous : pas du tout !… 

Je suis la première à aimer les moments symboliques et à saisir toutes les occasions de faire le point sur où j’en suis, de prendre le temps de ressentir où j’ai envie d’aller et quelles directions donner à mon cheminement.
Mais je n’ai pas fait de liste de bonnes résolutions…
Chaque année (et même à chaque changement de saison), je fais autre chose…
Je vais vous expliquer…

Mais, pour cela, revenons-en à ce qui nous pousse à prendre ces bonnes résolutions.
Car, comme en toute chose, derrière le volet négatif, il y a un élan positif.
De quoi avons-nous envie quand nous faisons ces listes ? 
Nous avons envie de changements… Et de changements qui nous permettraient de nous sentir bien, de nous sentir heureux.

Et vous avez sans doute déjà remarqué que les véritables changements se font plus facilement s’ils émanent de l’énergie positive du « plein » plutôt que de l’énergie négative du « manque ».
Quand vous dites : « Pourvu que je ne tombe pas malade », vous avez plus de risque de vous sentir mal que si vous dites « Je suis en bonne santé ».

Or, ce que vous voulez, c’est être en bonne santé, non ? Pourquoi alors le formuler en partant de ce que vous ne voulez pas : être malade ?

Pour les bonnes résolutions, c’est pareil…

Au lieu de les formuler à partir de l’énergie de ce qui vous manque, essayez d’abord de définir ce que vous cherchez à atteindre, de définir quelle émotion agréable vous désirez ressentir.

Si vous avez mis sur votre liste : « Pour 2014, je prends la bonne résolution de faire un régime pour maigrir de  5 kg », l’énergie contenue dans cette phrase est celle de l’auto-dévalorisation : « Je suis trop gros(se) ». (mauvais bulletin)

Ce que vous voulez c’est quoi ?

L’émotion que vous voulez ressentir, c’est laquelle ?

Vous sentir séduisant(e) ? Vous sentir en bonne forme physique ? Avoir une bonne énergie ?

Une fois que vous avez défini l’émotion positive que vous cherchez, formulez alors la phrase dans l’énergie qui y correspond : « Je suis séduisant(e) » ou « Je suis débordant(e) d’énergie ».

Si vous avez écrit sur votre liste : « En 2014, je prends la bonne résolution d’être plus organisé(e) et de finir mes tâches dans les délais », quelle émotion voulez-vous ressentir : être fier/fière de vous-même, être satisfait(e)… ? 

Formulez alors les choses en écrivant : « Je suis fier/fière de moi ! »


Et ensuite ? Jouez !

Jouer ?

Oui, oui, vous avez bien lu ! Jouez à « Faire comme si »…

Cela signifie d’agir, de parler, de bouger comme si vous aviez déjà atteint votre objectif.

Bougez comme une personne séduisante ou débordante d’énergie ou fière d’elle-même…

Parlez comme une personne séduisante ou débordante d’énergie ou fière d’elle-même…

Agissez comme une personne séduisante ou débordante d’énergie ou fière d’elle-même…

Quand vous étiez enfant, il vous est certainement arrivé  de jouer à être une princesse ou un chevalier, une institutrice ou un pompier…

Vous étiez capable de ressentir profondément les émotions de ces rôles, d’agir et de parler comme si vous étiez effectivement cette personne…

Retrouvez cette capacité et surtout, cette joie de pouvoir être ce que vous voulez être, même pour seulement quelques minutes ! 


Jouer, ce n’est pas la réalité ?

Effectivement !
En général on fait l’inverse : on attend d’avoir atteint l’objectif pour ressentir l’émotion qu’on espère atteindre… Ne vends pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué, avons-nous maintes fois entendu…

Mais, la plupart du temps, c’est long et laborieux. Cela crée beaucoup de frustrations et de violences que l’on se fait à soi-même… et c’est donc l’origine de l’abandon de nos bonnes résolutions

Et si vous continuez à bouger, à parler et à agir comme la personne que vous n’avez plus envie d’être, à quel changement pouvez-vous vous attendre ?

Même en perdant 5 kilos, si vous continuez à vous percevoir et donc à agir comme une personne qui se trouve trop grosse, où sera le plaisir ? 
Le manque de confiance en vous ne continuera-t-il pas à être perceptible par les autres et à gâcher vos relations ?
Même en faisant des listes d’un kilomètre et en accomplissant vos tâches dans les bons délais, si vous continuez à agir comme une personne débordée et dispersée, comment pourrez-vous savourer le changement ?
Et les autres ne continueront-ils pas à vous coller l’étiquette de personne désorganisée ?

A quoi bon vouloir effectuer un changement si vous n’en récoltez pas les fruits ?
De plus, bien souvent, ayant durant tellement longtemps vécu dans l’émotion négative ressentie par ce qui nous manque,  lorsque l’objectif est enfin atteint, nous ne sommes pas encore satisfaits (parce que nous n’avons pas exercé en nous la capacité à ressentir l’émotion positive associée).

Si vous n’atteignez même pas l’émotion intérieure qui est votre véritable objectif, à quoi bon ?


Cessons donc de faire les choses à l’envers


Plutôt que d’attendre d’avoir atteint notre objectif pour (peut-être) ressentir l’émotion positive que nous recherchons, commençons par  nous exercer à susciter en nous cette émotion, à nous exercer à la ressentir (oui, oui, ressentir les émotions positives, c’est quelque chose qui peut s’exercer et j’y reviendrai dans un prochain article).

Ancrons cette émotion en profondeur dans nos gestes et dans nos paroles…

Puis observons ce qui se passe…

Si vous agissez comme une personne séduisante (même sans avoir perdu les 5 kilos), que se passe-t-il autour de vous ?
Comment les autres vous perçoivent-ils ? Ne vous trouvent-ils pas séduisant(e) ?
Si vous agissez comme une personne débordante d’énergie, comment se déroulent vos journées ?

Votre monde extérieur est le reflet de votre monde intérieur… !

Essayez… et observez…


Pour 2014, je vous souhaite donc de ne surtout pas tenir vos bonnes résolutions !  
Mais je vous souhaite, par contre, de jouer à Être ce que vous souhaitez Être pour le devenir dans la joie et la facilité !